Voilà un an, au Brésil, un enfant est né après la transplantation chez une femme stérile d’un utérus provenant d’une femme décédée. Ceci n’était jamais arrivé auparavant et une telle avancée scientifique pourrait permettre à beaucoup de femmes stériles de donner naissance à un enfant. Cette greffe d’utérus a eu lieu en septembre 2016 et la grossesse a suivi peu de temps après avoir réalisé le transfert d’un embryon unique.
Greffe d’utérus : une première mondiale
En 2013 a eu lieu la première greffe d’utérus d’une donneuse vivante. Sur les 39 greffes effectuées dans le monde, 11 ont donné lieu à une naissance. La particularité de cette naissance au Brésil est que le prélèvement de l’utérus a été effectué post-mortem, modalité de prélèvement plusieurs fois réalisée et dont toutes les tentatives avaient échoué auparavant. Cette avancée scientifique pourrait permettre à des femmes atteintes d’infertilité d’avoir recours à cette technique plus accessible. Cette pratique présente des avantages non négligeables tels qu’un nombre de donneuses potentiel plus important, l’absence de risques dans le cas de donneur vivant et un coût de réalisation moins élevé.
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Le déroulement des évènements
La transplantation a duré 10h30 en septembre 2016, la receveuse avait 32 ans et avait une aplasie congénitale de l’utérus. Après la greffe, la donneuse a reçu un traitement immunosuppresseur. La donneuse était une femme de 45 ans, décédée d’un AVC et donneuse de plusieurs organes (le foie, le cœur, et les reins). Cinq mois après la greffe, la patiente receveuse avait un cycle menstruel normal. Sept mois plus tard, le premier transfert d’embryon unique a menée à une grossesse. Le 15 décembre 2017, après 36 semaines de gestation, un bébé de 2,550 kilos est né par césarienne (voulue par les médecins) et l’utérus greffé a lui aussi été retiré lors de la césarienne afin de mettre fin au traitement immunosuppresseur très lourd pour la mère.
Des chiffres qui font encore froid dans le dos à ce jour : en France, sur les 6 105 greffes réalisées en 2017, la majorité provenaient de donneurs post-mortem et seulement 629 de donneurs vivants (rein et foie) alors que 23 828 patients étaient en attente d’un organe…
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Léa G. Journaliste Scientifique