Big data en santé : Google va analyser 1,6 million de patients londoniens

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Rédigé par Clémence R. et publié le 4 mai 2016

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Google, via l’entreprise Deepmind, a actuellement accès à des millions de données de santé et lance officiellement la notion de big data dans l’univers de la santé.

Big data en santé, une nouveauté

La notion de big data est un concept de stockage des données, créé suite aux énormes volumes de données collectées ces dernières années. L’exemple de Facebook peut être cité, avec la collecte de 350 giga-octets de données chaque minute.

L’implication des « big data » en santé peut être relativement intéressante, en particulier dans le domaine de l’épidémiologie, où elle permettrait l’analyse d’une plus grosse part de la population, pour des résultats plus pertinents. Selon le gouvernement, qui a publié un rapport sur l’utilisation des données de santé, celles-ci pourraient avoir un bénéfice démocratique, sanitaire, mais également économique. Il affirme également que la valeur de ces données n’a de sens que par leur interprétation.

Cependant, le gouvernement avertit de l’éventuel mésusage des données de santé, en prenant en compte le risque de leur diffusion, mettant en jeu la protection de la vie privée.

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Google s’attaque à la santé

Google Deepmind, entreprise britannique spécialisée dans l’intelligence artificielle, a développé le programme « patient rescue » en association avec trois hôpitaux londoniens volontaires. Ce logiciel récupère ainsi les données de santé de tous les patients des cinq dernières années, ce qui représente 1.6 million de personnes. Selon eux, ce programme permet aux professionnels de santé de suivre l’évolution des patients et de leurs pathologies. La comparaison de ces données pourrait également aider les médecins dans leurs décisions : lors d’un cas médical compliqué, ils pourront s’inspirer de ce qui a été fait par leurs confrères face à des cas similaires.

Deepmind travaille également en accord avec la NHS (National Health System), l’équivalent de la HAS (Haute Autorité de Santé), sur une application, Streams, qui aurait pour but d’aider le personnel médical dans la prise en charge des patients souffrant de pathologies rénales.

Plusieurs problèmes sont évoqués. Aucun consentement n’a été demandé aux patients en question, ce qui est impensable en France. Les patients restent capables de supprimer leurs données, mais uniquement en le demandant de manière officielle à leur médecin généraliste. L’aspect de confidentialité pose également problème, en effet, des informations à propos de patients VIH, victimes d’overdoses ou encore sur l’avortement, sont alors à la portée de Google.

Google se défend : il ne prévoit aucune commercialisation et assure réaliser ce projet gratuitement, uniquement pour aider la médecine. Deepmind devra également supprimer toutes les données en septembre 2017. Cependant, cela leur laisse le temps d’avoir un aperçu de la santé britannique.

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Clémence R. Pharmacienne


Sources :

Hodson, Revealed : Google Al has access to huge haul of NHS patient data, New Scientist, 29 avril 2016

Decryptage : le big data santé, Gouvernement de la santé, 22 novembre 2013

PL Bras, Rapport sur la gouvernance et l’utilisation des données de santé, septembre 2013