Circulation du Chikungunya, du Zika et de la dengue en France métropolitaine

Par |Publié le : 19 juin 2025|Dernière mise à jour : 19 juin 2025|4 min de lecture|

 En France métropolitaine, la période de surveillance renforcée contre les arboviroses, maladies notamment transmises par les moustiques tigres, est lancée depuis le 1er mai jusqu’au 30 novembre. Revenons sur les cas identifiés de chikungunya, de dengue et du Zika par Santé publique France et les mesures à mettre en place pour lutter contre les moustiques tigres.

 Chikungunya : un premier cas autochtone le 11 juin

Le 11 juin, le premier cas autochtone de chikungunya en 2025 en Métropole a été détecté dans le Var et notamment dans la commune de La Crau.

À savoir !Un cas est dit « autochtone» quand la personne a contracté la maladie sur le territoire national et n’a pas voyagé en zone contaminée dans les 15 jours qui précèdent l’apparition des symptômes.

Pour rappel, un seul cas autochtone de ce virus transmis par le moustique tigre avait été détecté en 2024 en métropole (Ile-de-France) et aucun en 2023. Depuis le 1er mai, début de la surveillance renforcée, et jusqu’au 10 juin 2025, 507 cas importés de chikungunya ont été identifiés. Et entre le 1er janvier au 30 avril 2025, 919 cas de chikungunya importés ont été déclarés. Les personnes avaient voyagé majoritairement à la Réunion, à Maurice, à Mayotte et à Madagascar.

Pour le cas autochtone identifié ce 11 juin, l’Agence régionale de Santé de la région PACA assure, dans un communiqué de presse, mener des actions pour limiter tout risque de contamination. Ces mesures consistent à réaliser une démoustication sur la voie publique et les jardins privés avoisinant la maison du patient. En parallèle, une enquête en porte à porte va être conduite dans les logements du quartier concerné pour identifier les personnes qui pourraient présenter des symptômes.

Pour rappel, depuis le début de cette année 2025, tous les cas de chikungunya recensés en métropole provenaient de contaminations hors du territoire, essentiellement à la Réunion, une île française frappée depuis plusieurs mois par une épidémie sans précédent favorisée par la reprise de la circulation du virus depuis août 2024, l’été austral favorisant la densité des moustiques et une baisse de l’immunité au sein de la population. Les autorités sanitaires ont identifié 33 000 cas confirmés depuis le depuis de l’année 2025 dans l’île et 23 décès. Citons également une autre ile touchée par le Chikungunya : Mayotte avec plus de 700 cas.

Cas de dengue et de Zika

Selon, Santé publique France, la surveillance renforcée a identifié, depuis le début de l’année, aucun cas de dengue et de Zika autochtones, mais 337 cas importés de dengue et 2 cas importés de Zika depuis le 1er mai jusqu’au 11 juin. Les cas de dengue importés provenaient majoritairement de Guadeloupe, Martinique, Polynésie Française puis Indonésie, Thaïlande et Côte d’Ivoire. Les cas de Zika importés provenaient de Thaïlande et d’un autre pays encore non identifié à l’heure.

Aussi, entre le 1er janvier et le 30 avril, les déclarations obligatoires mentionnées 1099 cas importés de dengue et 5 cas importés de Zika.

En 2024, Santé publique France a recensé :  

  • 4 683 cas importés de dengue en France hexagonale ;
  • 8 cas importés de Zika ;
  • Une co-infection dengue-chikungunya ;
  • Onze épisodes de transmission autochtone de dengue, pour un total de 83 cas. Ces épisodes ont eu lieu en régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (n=7), Occitanie (n=3) et Auvergne-Rhône-Alpes (n=1).

Lutter contre les moustiques tigres : quelles précautions à prendre ?

Les virus chikungunya, dengue et Zika sont majoritairement transmis par des moustiques du genre Aedes, Aedes albopictus (ou moustique tigre) en France hexagonale. Originaire d’Asie du Sud-Est, il s’est implanté dans le sud de la France depuis 2004 et s’étend progressivement depuis.

Depuis 2022, on assiste à une nette augmentation du risque de transmission locale des arboviroses transmises par Aedes albopictus, avec une hausse des cas recensés et une expansion géographique vers l’Ouest et le Nord. Actuellement, le moustique tigre est désormais présent dans 81 départements métropolitains.

Plusieurs facteurs expliquent cette expansion : réchauffement climatique, mais aussi urbanisation grandissante et déplacements hors du territoire de plus en plus fréquents.

Santé publique France rappelle comment se protéger des moustiques tigres :

  • Porter des vêtements amples et couvrants ;
  • Utiliser des répulsifs antimoustiques cutanés ;
  • Utiliser des ventilateurs ;
  • Dormir sous une moustiquaire ;
  • Brancher des diffuseurs électriques ;
  • Utiliser des serpentins à l’extérieur ;
  • Eviter de laisser dans le jardin des eaux stagnantes (pots et coupelles de plantes et fleurs, récupérateur d’eau de pluie non recouvert, etc…).

Ces précautions doivent par ailleurs être appliquées par les personnes qui voyagent de la France hexagonale vers les territoires tropicaux et subtropicaux et ceux plus généralement marqués par la présence importante du moustique Aedes albopictus. A leur retour en France, les autorités recommandent de veiller à la survenue d’éventuels symptômes (fièvre brutale, douleurs articulaires et/ou musculaires, maux de tête, nausées, éruptions cutanées).

Sources
– Chikungunya, dengue et Zika – Données de la surveillance renforcée en France hexagonale 2025, Santé Publique France. www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 11 juin 2025.
– Var : un premier cas de chikungunya détecté à La Crau, ARS. www.paca.ars.sante.fr. Consulté le 13 juin 2025.
– Surveillance des arboviroses, vih.org. vih.org. Consulté le 19 mai 2025.

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Julie P.
Journaliste scientifique
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