Casque AlterEgo : quand l’intelligence artificielle lit dans nos pensées

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Rédigé par Julie P. et publié le 17 avril 2018

Et s’il suffisait simplement de « penser » pour lancer une recherche sur un site internet, de mettre en fonctionnement la machine à café ou alors de calculer le montant de ses achats en direct dans le magasin… Avec cette nouvelle innovation d’un casque qui lit dans les pensées, l’intelligence artificielle est sur le point de réussir à dépasser les frontières de la transmission de pensées. Présenté le 4 avril dernier au grand public par des chercheurs du MIT, le casque AlterEgo peut analyser notre voix intérieure, répondre à nos questions et lancer des actions via des dispositifs connectés. Focus sur un dispositif qui pourraient trouver de multiples applications dans le domaine de la santé d’ici ces 5 prochaines années.

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Mode d’emploi de la nouvelle interface cerveau-machine

Concrètement, comment fonctionne ce casque portable ressemblant à un casque téléphonique sans fil ?

AlterEgo est composé d’électrodes qui captent les signaux électriques induits par des mouvements très fins de la mâchoire et du visage lorsque l’on vocalise mentalement (on parle alors de « subvocalisation »).

À savoir ! Lorsque l’on subvocalise, et que notre voix reste dans notre tête, le cerveau envoie quand même des signaux électriques, invisibles à l’œil nu, dans les muscles de notre visage comme le montre l’étude menée par les chercheurs du MIT.

Finalement, ce sont les signaux neuromusculaires situés au niveau de la mâchoire et du visage, donc sur les muscles de la parole, qui sont interceptés et analysés grâce à un programme de machine learning.

À savoir ! Le machine learning est un processus d’apprentissage permettant à une machine d’évoluer avec des datas, sans que ses algorithmes ne soient modifiés.

En retour, le casque est muni d’écouteurs dans lesquels le son est véhiculé par conduction osseuse (ostéophonie). Les instructions de la machine sont donc transmises par vibration dans les os du crâne pour atteindre l’oreille interne de l’utilisateur. Avec ce dispositif, le son n’entrave pas l’appareil auditif de l’utilisateur qui peut alors rester à l’écoute de son environnement.

Pour qualifier ces échanges d’informations dématérialisées, les chercheurs du MIT de Boston précisent, dans un communiqué de presse de leur université : « L’informatique, l’Internet et l’Intelligence Artificielle se faufilent dans la personnalité humaine en tant que « second moi » et augmentent la cognition et les capacités humaines ».

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Les applications potentielles d’AlterEgo dans le domaine médical

Selon les développeurs, les premiers tests réalisés sont très concluants mais les expériences restent assez « basiques » pour l’instant. Il s’agit, par exemple, d’analyser des subvocalisations pendant une partie d’échec ou pour résoudre des additions. Pour l’instant, le système ne reconnait et analyse qu’une vingtaine de mots.

« Nous en sommes à la moitié de la collecte de données et les résultats sont bons. Je pense que nous allons parvenir à une vraie conversation prochainement » confie Arnav Kapur, le responsable du projet AlterEgo.

Dans le domaine professionnel, ce casque pourrait révolutionner les métiers dans lesquels les personnes travaillent dans des environnements bruyants (usines, aéroports) mais qui doivent communiquer néanmoins.

Sur le plan médical, le casque AlterEgo pourrait être utile, par exemple, pour :

  • Les personnes ayant des difficultés à parler comme les victimes d’un AVC, d’une chirurgie du larynx, de sclérose latérale amyotrophique , d’une altération de la conscience ou d’autres affections entrainant un trouble de la parole. En effet, en étant couplé à un synthétiseur vocal, le casque pourra retranscrire, à haute voix, les pensées de son utilisateur ;
  • Les personnes handicapées des membres inférieurs et supérieurs en activant à distance certains appareils connectés ;
  • Les personnes souffrant de certaines pathologies psychiatriques (schizophrénie) ou psychologiques pour mieux comprendre leurs processus mentaux liés à la mentalisation ou à la rumination de pensées.

Reste désormais à développer et surtout, à sécuriser, cette technologie pour la voir arriver dans notre quotidien.

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Julie P., Journaliste scientifique

– Alter Ego. MIT media. Consulté le 13 avril 2018.
– Avec AlterEgo, le MIT invente le kit main-libre qui lit dans les pensées (ou presque).Usine Nouvelle. Consulté le 13 avril 2018.
  • Anonyme says:

    C’est une bonne invention surtout dans le domaine médical car certaines anomalies et pathologies ne permettent pas aux patients d’exprimer leurs maux même chez les enfants.

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