Parmi les effets indésirables liés à une chimiothérapie, la chute des cheveux constitue certainement le plus redouté car elle représente un signe concret et visible de la maladie. Souvent mal vécue par les patients, il est pourtant possible d’en réduire la gravité.
Pourquoi la chimiothérapie provoque-t-elle la chute des cheveux ?
Un traitement par chimiothérapie a pour finalité de détruire les cellules cancéreuses en interrompant leur prolifération. Cependant, son action n’est pas spécifique à ces dernières car les cellules cancéreuses n’ont pas, ou peu, de caractéristiques pour les différencier des cellules saines. La chimiothérapie affecte donc indistinctement les cellules cancéreuses et les cellules normales. De cet état de fait découlent les nombreux effets secondaires constatés qui vont affecter presque tous les tissus en contact avec le traitement.
Les agents chimiothérapeutiques ciblent les cellules à cycle de division court, c’est-à-dire les cellules capables de se multiplier rapidement. Hors, les cellules qui composent le bulbe pileux se multiplient également rapidement, expliquant leur destruction en cas de chimiothérapie et donc la chute des cheveux, ou alopécie.
A savoir ! Nous avons chacun entre 100 000 et 160 000 cheveux et plusieurs millions de poils. Le cheveu, comme le poil, est composé d’un follicule pileux, ou bulbe, présent à la surface de la peau et d’une tige capillaire, composée essentiellement de kératine.
Cette chute des cheveux et poils peut se produire sur tout ou partie du corps selon la molécule utilisée et le mode d’administration. Elle peut intervenir en quelques jours ou de 2 à 3 semaines après l’exposition à la première dose de chimiothérapie.
A savoir ! Toutes les molécules utilisées en chimiothérapie n’ont pas un pouvoir alopéciant identique. L’oncologue est le spécialiste le mieux placé pour informer le patient si le médicament prescrit est susceptible ou non de provoquer la chute de cheveux.
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Peut-on empêcher la chute des cheveux ?
Perdre ses cheveux peut être une expérience traumatisante et particulièrement mal vécue par les patients. Il existe de plus en plus de « petites astuces » pour, soit mieux vivre cette épreuve, soit en limiter l’impact. Ces conseils n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques à proprement parlé mais ont néanmoins prouvé leur efficacité sans présenter de dangerosité.
Dans un premier temps, il s’agit de « ménager » sa chevelure. Il est donc conseillé :
- De se laver les cheveux la veille de la séance puis de ne pas les laver pendant 3 à 8 jours après.
- D’utiliser un shampoing doux et de ne pas se laver les cheveux trop fréquemment.
- D’utiliser une brosse douce et d’éviter la chaleur d’un sèche-cheveux ou d’un appareil à lisser par exemple.
- D’éviter les teintures, balayages, défrisages, permanentes, …
Dans un second temps, il est proposé au patient de porter un casque réfrigérant lors de la séance de chimiothérapie. Le froid va permettre de réduire le diamètre des vaisseaux sanguins du cuir chevelu et réduire ainsi l’afflux sanguin au niveau des bulbes capillaires et donc limiter l’exposition aux molécules chimiothérapeutiques.
A savoir ! Vous pouvez trouver de précieux conseils et des nombreuses informations utiles sur le site de l’Institut National du Cancer
Accompagner ce changement physique
La coupe des cheveux en anticipation, en plus d’améliorer l’efficacité du casque réfrigérant, peut rendre la perte des cheveux moins traumatisante. Pour certaines personnes, elle permet d’anticiper moralement et de s’y préparer, pour d’autres, il s’agit d’une façon de prendre les choses en main et d’être actif contre la maladie.
Il est possible également de ne pas laisser le processus de chute se dérouler « naturellement » mais de l’écourter en rasant ce qui leur reste de chevelure. Il est ensuite possible d’utiliser des accessoires, tel qu’une perruque, un bandana ou du maquillage, pour masquer la perte des cheveux.
Il est important de rappeler qu’une fois le traitement par chimiothérapie terminé, les cheveux vont repousser naturellement après quelques semaines à raison d’un centimètre par mois environ.
Chacun vivant la maladie de manière différente, il est nécessaire de s’informer, de s’exprimer et surtout d’être écouté. Pour surmonter cette épreuve, il est possible de consulter un professionnel, comme un psychiatre dont la consultation est prise en charge par la sécurité sociale, et/ou de participer à un groupe de paroles.
A noter ! La Ligue Nationale contre le Cancer met à disposition un numéro d’écoute anonyme, confidentiel et gratuit, en contactant la ligne Cancer Info : 0 805 123 124.
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Romain R., Docteur en Biologie Cellulaire et Moléculaire
– Institut National du Cancer – Consulté le 31 Août 2017 ;