COVID-19 : Au programme de cet été ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 28 avril 2020

Où en sera la pandémie de COVID-19 cet été ? C’est la question que tout le monde se pose. Si certains virus respiratoires, comme le virus de la grippe, présentent un caractère de saisonnalité, les premières données sur le virus SARS-CoV-2 semblent indiquer qu’il est sensible à l’environnement et affectionne certaines zones tempérées. Pour autant, de nombreux épidémiologistes et modélisateurs estiment que le COVID-19 sera malheureusement bien au programme de cet été.

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Les facteurs d’influence des infections saisonnières

Une revue publiée en 2018 a révélé qu’une saisonnalité existe pour de nombreuses infections. Ainsi, la grippe, les rhumes et la bronchiolite du nourrisson présentent des pics en hiver alors que la rubéole et les oreillons présentent des pics au printemps.

À savoir ! S’agissant des virus responsables des rhumes, les virus enveloppés, comme les coronavirus présentent une saisonnalité particulièrement marquée contrairement aux virus non enveloppés (adénovirus, rhinovirus) qui sont présents toute l’année.

Etudier le caractère saisonnier des infections représente une tâche complexe et contraignante qui nécessite plusieurs années de recherches, d’où le peu d’études disponibles sur le sujet. Néanmoins, parmi les données existantes, certaines évoquent plusieurs facteurs d’influence de cette saisonnalité :

  • L’influence du climat sur la survie et la transmissibilité des micro-organismes infectieux.
  • Le caractère saisonnier des habitudes de vie des populations : temps passé à l’intérieur, taux d’exposition au soleil, rythme scolaire etc.
  • Le caractère saisonnier de l’immunité des populations : d’après certaines études, le froid réduirait les capacités de défense des voies respiratoires.

Ce faisant, le SARS-CoV-2 présenterait-il un caractère de saisonnalité ?

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L’incidence du COVID-19 selon le climat

Avant de se pencher sur la question, il convient de définir quelles sont les caractéristiques climatiques les plus favorables au développement du SARS-CoV-2. Les premières données disponibles sur le SARS-CoV-2 indiquent que ce virus se propage dans des zones climatiques très variées. Cependant, existe-t-il des zones climatiques où la transmission du virus est plus fréquente ? C’est ce qu’ont cherché à savoir deux études portant sur la relation entre le COVID-19 et le climat. Pour ce faire, ces études se sont appuyées sur l’intensité de la transmission communautaire locale du virus à travers l’étude de son incidence plutôt que l’étude de sa prévalence.

À savoir ! La prévalence désigne le nombre de cas d’une maladie dans une population à un moment donné, englobant aussi bien les cas nouveaux que les cas anciens alors que l’incidence désigne le nombre de nouveaux cas sur une période donnée.

La première étude, menée au sein de l’université d’Oxford, a observé que l’incidence du COVID-19 concernait plutôt les régions aux climats froids et secs, à l’instar de la grippe saisonnière. La seconde étude, irano-américaine, a identifié, pour le mois de mars 2020, une zone géographique tempérée assez étroite qu’elle a surnommée à juste titre « corridor de forte transmissibilité ». Cette zone comporte de nombreuses grandes métropoles où le risque de transmission du virus est plus élevé.

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Où en sera la pandémie de COVID-19 cet été ?

Où en sera donc la pandémie de COVID-19 cet été ? L’arrivée de la chaleur permettra-t-elle de diminuer le caractère infectieux du virus ? Les activités au grand air pourront-elles aider à limiter la propagation de l’épidémie ? Les données collectées jusqu’à présent sur le SARS-COV-2 ne permettent pas encore de se prononcer, et ce pour plusieurs raisons :

  • Même si le taux de reproduction du virus peut être atténué avec l’arrivée de l’été, cela ne sera peut être pas forcément suffisant pour réduire de façon significative l’extension de la pandémie.
  • Cela dépendra également du maintien des mesures de contrôle de type distanciation sociale ou restriction des déplacements.

À savoir ! Il est possible qu’une infection intensément saisonnière puisse persister hors saison lorsqu’elle apparaît pour la première fois au sein d’une population.

Néanmoins, de nombreux épidémiologistes et modélisateurs s’accordent à penser que le COVID-19 ne disparaîtra pas cet été et qu’il est nécessaire de préparer au mieux les structures de soin à un pic d’incidence de la maladie au cours de l’hiver prochain. Car ce pic pourrait s’avérer plus intense ou plus durable que celui qui s’est manifesté ces dernières semaines.

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Déborah L., Docteur en Pharmacie

– Y aura-t-il du SARS-CoV-2 sur les plages ? Quelle saisonnalité pour les coronavirus humains ?. VIDAL. Consulté le 23 avril 2020.