Les enfants s’impatientent déjà de découvrir les cadeaux au pied du sapin le jour de Noël. La magie de Noël serait-elle aussi forte si les enfants ne croyaient plus au Père Noël ? Cette croyance est-elle bénéfique ou néfaste pour eux ? A quelques jours du 25 décembre, Santé sur le Net s’est penchée sur cette question d’actualité.
Le mythe du Père Noël
Le personnage du Père Noël s’est progressivement développé à partir de fêtes païennes et de plusieurs autres personnages, issus de différentes cultures à travers les âges :
- La fête des Saturnales dans la Rome antique, au cours de laquelle on offrait des figurines aux enfants ;
- Julenisse, un lutin nordique, qui apporte des cadeaux lors de la fête du milieu de l’hiver (Midtvintersblot) ;
- Le dieu nordique Thor, vieillard à barbe blanche, habillé de rouge et voyageant sur un char tiré par des boucs ;
- Le dieu viking Odin chevauchant Sleipnir, son cheval à huit pattes, et qui descendait offrir des cadeaux aux enfants scandinaves ;
- Le dieu celte Gargan, qui portait une hotte et des bottes.
Au Moyen-Age, l’Eglise catholique a remplacé ces figures païennes de la fête de l’hiver par Saint Nicolas de Myre, un saint chrétien, qui selon la légende aurait sauvé la vie de trois enfants. Dans presque toute la France, Saint Nicolas devient le père de la Nativité.
À savoir ! Saint Nicolas est encore fêté tous les 6 décembre dans les pays d’Europe du Nord et de l’Est, ainsi que dans les régions du Nord-Est de la France.
Peu à peu, le personnage du Père Noël s’est ainsi modelé pour parvenir jusqu’à nous. Il n’est habillé de rouge que depuis le début du XXème siècle.
Lire aussi – Quel plus beau cadeau qu’un don de sang ?!
Faut-il laisser les enfants croire au Père Noël ?
De nos jours, la question de la croyance au Père Noël préoccupe plus d’un parent. Doit-on laisser les enfants y croire ? Au contraire, doit-on leur dire la vérité ? Des questions qu’il est difficile de trancher, même si des arguments en faveur et contre peuvent être mis en avant.
Certains sondages indiquent qu’une majorité de parents considèrent que la croyance au Père Noël est bénéfique pour les enfants, afin de préserver la magie qui entoure cette fête. Ils mettent en avant la complicité qui se crée entre les parents et les enfants à cette occasion, les parents pouvant partager leurs propres souvenirs de Noël. Noël constitue également une bonne occasion d’apprendre les valeurs de bonté et de générosité.
Croire au Père Noël est par ailleurs une tradition, qui se transmet de génération en génération. Ce personnage s’intègre parfaitement dans le monde imaginaire des enfants, peuplé d’amis invisibles, de monstres, de fées ou de sorcières. A un certain âge, l’enfant délaisse ces mythes et il sera alors prêt à comprendre et admettre que le Père Noël n’existe pas.
Mais certains parents deviennent réticents à véhiculer cette croyance, notamment en raison d’une surexploitation commerciale grandissante de l’image du Père Noël. A l’approche des fêtes, les enfants peuvent croiser le Père Noël dans de nombreux lieux et en de multiples moments (rues, centres commerciaux, fêtes d’école, …). De plus, le Père Noël est aujourd’hui simplement devenu celui qui exauce la liste des cadeaux.
Un autre argument des opposants à la croyance au Père Noël est le chantage à la sagesse instauré dans de nombreuses familles. Ces parents craignent que leurs enfants ne soient déçus lorsqu’ils apprendront la vérité sur les fêtes de Noël. Cette déception pourrait alors bouleverser la confiance qu’ils ont en leurs parents et donc les déstabiliser.
Lire aussi – Quand des rires d’enfants résonnent à l’hôpital…
Vers quel âge dire la vérité ?
Aux confins des souvenirs, des valeurs et des croyances de chacun, il demeure impossible d’apporter une réponse claire et tranchée sur la question de la croyance au Père Noël. Mais si les enfants y croient, quel serait l’âge optimal pour rompre l’enchantement ?
Psychologues et psychiatres semblent partagés sur la question. S’il faut établir une limite, elle devrait se situer aux environs de 8 ans pour certains, bien plus tôt dès 4-5 ans pour d’autres. Vers l’âge de 6-7 ans, l’enfant acquiert un certain rationalisme et commence alors à différencier la réalité de l’imaginaire, moment opportun pour annoncer la vérité sur Noël. Mais il est en fait difficile de généraliser, car chaque enfant développe son propre imaginaire vis-à-vis du Père Noël. De plus, les fêtes de Noël sont vécues très différemment selon les familles.
Les fêtes de Noël sont et restent une histoire de familles. Pour certains parents, la croyance de leur enfant leur permet sans doute de continuer un peu à y croire eux aussi…
Lire aussi – Addictions : un risque accru pour les enfants à la santé mentale fragile
Estelle B. / Docteur en Pharmacie