En vieillissant, nous observons une diminution de nos capacités physiques, sensorielles et mentales, parfois amplifiée par des maladies telles que la maladie d’Alzheimer. Avec le vieillissement de la population, cela représente un problème majeur de notre société et un vrai obstacle pour le bien-être et la qualité de vie de ces personnes. Plusieurs études ont déjà démontré que le sport peut intervenir dans le maintien de ces capacités et ce, malgré le temps qui passe. Récemment, la danse a montré ses bienfaits dans le maintien de ces capacités…
Le vieillissement cérébral
Des études de résonance magnétique ont montré que le volume de l’hippocampe et du gyrus parahippocampique se réduit de 2 à 3% par décennie, puis de 1% par an à partir de 70 ans !
A savoir ! L’hippocampe et le gyrus hippocampique font partie intégrante du système limbique situé dans la partie intérieure des hémisphères cérébraux. L’hippocampe joue un rôle clé dans la mémoire et l’apprentissage mais aussi dans la conservation de l’équilibre.
Aussi, la dégénérescence de ces deux structures est associée à des troubles de l’équilibre et à une déficience cognitive.
Néanmoins, des recherches plus récentes ont montré que l’hippocampe est une des régions du cerveau qui est capable de se régénérer facilement (formation de nouveaux neurones) tout au long de sa vie. Et d’autres résultats révèlent également que les niveaux supérieurs de capacité cardiorespiratoire (définie par la VO2 max ou quantité d’oxygène apportée par l’organisme en réponse aux muscles ou autres organes sollicités lors d’un exercice physique) sont associés à des volumes plus grands d’hippocampe à la fin de l’âge adulte. Ces derniers peuvent, à leur tour, contribuer à une meilleure fonction mnésique.
Ainsi, cela montre l’intérêt pour les personnes âgées de bénéficier de programmes d’exercices physiques réguliers.
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Du sport oui, mais lequel ?
Une nouvelle étude compare un programme classique d’exercice physique régulier chez des personnes âgées avec un programme d’entraînement régulier à la danse. Cette dernière semble être une option prometteuse pour améliorer l’équilibre et la structure du cerveau chez les personnes âgées. En effet, elle combine à la fois le fitness aérobie (sports d’endurance), les capacités sensorielles et les efforts cognitifs tout en réduisant le risque de blessures.
Ainsi, les chercheurs du centre des maladies neurodégénératives de Magdeburg (Allemagne) ont divisé en deux groupes 52 personnes en bonne santé, âgées de 63 à 80 ans. Pendant 6 mois, elles ont reçu deux cours hebdomadaires de 90 minutes, soit de fitness classique (vélo ou marche nordique) soit de danse, puis une séance par semaine pendant 12 mois. Les étapes, les contenus, la vitesse et les rythmes des cours de danse ont été changés toutes les deux semaines pour garder les participants dans un processus d’apprentissage constant.
Avant, pendant et après l’étude, le volume de l’hippocampe a été mesuré par Imagerie à résonance magnétique (IRM) et l’équilibre a été évalué par le Sensory Organization Test.
A savoir ! Le Sensory Organization Test (SOT) ou Test d’Organisation Sensorielle permet d’évaluer l’équilibre du patient en faisant varier 6 contextes sensoriels différents. L’analyse des différents scores et des rapports de scores obtenus permet d’identifier le dysfonctionnement sensoriel et/ou l’utilisation préférentielle, normale ou pas, d’un des systèmes sensoriels impliqués dans le trouble de l’équilibre.
Le docteur Kathrin Rehfeld, auteure principale de cette étude, indique que « Dans cette étude, nous montrons que deux types d’exercices physiques (danse et endurance) augmentent la zone du cerveau qui décline avec l’âge. En comparaison, seule la danse a entraîné des changements de comportements perceptibles en termes d’amélioration de l’équilibre ».
Ainsi, cette étude permet d’entrevoir un espoir concernant le déclin cérébral. Néanmoins, d’autres études avec des échantillons plus importants seront nécessaires afin de confirmer ces résultats.
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Nadège LB., Biologiste
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