Dénutrition, quel état des lieux dans les centres d’hémodialyse ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 7 octobre 2022

Les patients sous hémodialyse constituent une catégorie de personnes à risque de présenter un état de dénutrition. Des chercheurs ont publié les résultats sur la dénutrition dans les centres lourds d’hémodialyse en France.

Hémodialyse

Insuffisance rénale, centres d’hémodialyse et dénutrition

Chaque année, plus de 10 000 personnes débutent un traitement par hémodialyse, en raison d’une insuffisance rénale chronique terminale. Ces patients ont un risque majoré de souffrir de dénutrition. Quel état des lieux peut-on dresser de la dénutrition dans les centres français d’hémodialyse ? Cette question, jusque-là peu abordée vient de faire l’objet d’une première enquête nationale, dont Santé Sur le Net vous dévoile les principales conclusions.

Cette enquête a été menée au cours de l’année 2017 dans 86 centres lourds d’hémodialyse en France :

  • 30 centres publics ;
  • 11 centres associatifs ;
  • 45 centres privés.

Les centres lourds d’hémodialyse sont ceux qui traitent les patients les plus fragiles face au risque de dénutrition.

Un dépistage et une prise en charge de la dénutrition variables selon les centres

D’après les résultats de l’enquête, près de 56 % des centres d’hémodialyse déclaraient effectuer un dépistage de la dénutrition chez leurs patients, tous les mois, et 36 % tous les trois mois. Mais 7 % des centres déclaraient ne jamais pratiquer un tel dépistage.

Pour dépister la dénutrition, les centres d’hémodialyse se basent principalement sur les paramètres suivants :

  • Le calcul de l’IMC (Indice de Masse Corporelle) ;
  • L’évolution du poids corporel sur une période de 6 mois ;
  • L’albuminémie (taux sanguin d’albumine, la principale protéine du sang) ;
  • Le nPNA (Normalized Protein Nitrogen Appearance), qui reflète la quantité de protéines prises par un patient entre deux séances de dialyse.

Sur le plan de la prise en charge de la dénutrition, la grande majorité des centres d’hémodialyse déclaraient utiliser au moins une technique de support nutritionnel, comme :

  • Des compléments nutritionnels par voie orale, soit au domicile des patients, soit pendant la séance de dialyse ;
  • Une nutrition parentérale ;
  • Une nutrition entérale par sonde nasogastrique ou par sonde de gastrostomie.

Plus de 14 % des centres d’hémodialyse ne disposent pas de la visite systématique d’un diététicien.

Mieux prévenir la dénutrition par l’activité physique

Cette enquête nationale sur la dénutrition dans les centres d’hémodialyse révèle que plus de 90 % des centres français respectent les recommandations de dépistage de la dénutrition chez les patients sous hémodialyse.

A peine plus d’un tiers des centres proposent une activité physique (pédalage ou kinésithérapie) aux patients pendant les séances, ce chiffre chutant à 12,8 % en dehors des séances. L’incitation à l’activité physique, un des aspects essentiels de la prévention de la dénutrition, apparaît donc insuffisante en moyenne. De même, la présence d’un diététicien est à systématiser dans tous les centres d’hémodialyse, avec des temps suffisants pour assurer une prévention, un dépistage et une prise en charge corrects de la dénutrition.

Concernant plus particulièrement la prise en charge de la dénutrition, le recours à la nutrition parentérale semble excessif par rapport à ses indications, tandis que la nutrition entérale pourrait être plus utilisée qu’elle ne l’est actuellement.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Prise en charge pratique de la dénutrition des patients hémodialysés en France : enquête nationale. em-consulte.com.
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