Des flavonols antioxydants contre le déclin cognitif ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 9 décembre 2022

Et si une alimentation riche en flavonols antioxydants pouvait aider à ralentir le déclin cognitif lié à l’âge ?  C’est ce que suggère une récente étude américaine publiée dans la revue Neurology de l’American Academy of Neurology. Santé sur le Net décrypte pour vous cette étude.

flavonols antioxydants

Les flavonols dans l’alimentation

Présents dans de nombreux fruits et légumes, les flavonoïdes sont connus pour leurs effets bénéfiques sur la santé grâce à leurs propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires. Parmi ces flavonoïdes figurent les flavonols, un  groupe de molécules que l’on retrouve dans les pigments végétaux ainsi que dans le thé et le vin.

De nombreuses études ont déjà suggéré le lien entre la consommation d’aliments riches en flavonols antioxydants et la prévention de certaines maladies (maladies chroniques, cardiovasculaires et cancers). Mais peu de travaux se sont penchés sur l’impact de leur consommation sur l’évolution des performances cognitives et la mémoire.  Une équipe de scientifiques américains a donc souhaité savoir si une alimentation riche en flavonols antioxydants pouvait contribuer à maintenir une bonne santé cérébrale.

Consommation de flavonols antioxydants et ralentissement du déclin cognitif

Pour mener à bien leur étude, les scientifiques ont recruté 961 volontaires âgés de 81 ans  en moyenne et ne souffrant pas de démence. Les participants ont été répartis en cinq groupes selon la quantité de flavonols habituellement consommée. En moyenne, les volontaires présentaient un apport alimentaire moyen en flavonols totaux d’environ 10 mg par jour (5 mg par jour pour le groupe avec la plus faible consommation et 15 mg par jour pour le groupe avec la plus forte consommation).

À savoir ! La quantité moyenne d’apport en flavonols chez les adultes américains est d’environ 16 à 20 milligrammes (mg) par jour.

Chaque année et pendant une durée de sept ans en moyenne, les participants ont ensuite rempli un questionnaire de fréquence alimentaire et ont été soumis à différents tests cognitifs et de mémoire (rappel de listes de mots, mémorisation de nombres et remise dans le bon ordre). Ils ont par ailleurs été interrogés sur leur niveau d’éducation, et sur le temps qu’ils consacraient à des activités physiques et mentales (lecture et jeux). Les scientifiques ont enfin élaboré un score global de cognition à partir de 19 tests cognitifs afin de pouvoir déterminer les taux de déclin cognitif des participants.

À savoir ! Le score cognitif moyen varie de 0,5 pour les personnes n’ayant aucun problème de réflexion à 0,2 pour les personnes atteintes de troubles cognitifs légers et jusqu’à -0,5 pour les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer.

En décomposant la classe des flavonols en quatre constituants (kaempférol, la quercétine, la myricétine et l’isorhamnétine) et en tenant compte d’autres facteurs susceptibles d’affecter le taux de déclin cognitif (comme l’âge, le sexe et le tabagisme), les chercheurs ont pu observer les résultats suivants :

  • Le score cognitif des personnes consommant le plus de flavonols diminuait plus lentement que le score cognitif des personnes en consommant le moins.
  • Même constat pour les personnes consommant isolément le plus de kaempférol/ quercétine/myricétine par rapport à celles en consommant le moins.

À savoir ! On retrouve principalement le kaempférol dans le chou frisé, les haricots, le thé, les épinards et le brocoli, la quercétine dans les tomates, le chou frisé, les pommes et le thé ; la myricétine dans le  thé, le vin, le chou frisé, les oranges et les tomates et l’isorhamnétine  dans les poires, l’huile d’olive, le vin et la sauce tomate.

Vers une meilleure connaissance des propriétés des flavonols antioxydants ?

Pour l’auteur principal de l’étude, ces résultats montrent une association entre une consommation plus importante de flavonols alimentaires et un ralentissement du déclin cognitif lié à l’âge : « Quelque chose d’aussi simple que de manger plus de fruits et de légumes et de boire plus de thé est un moyen facile pour les gens de jouer un rôle actif dans le maintien de leur santé cérébrale. »

Le scientifique reconnaît néanmoins que cette étude comporte des limites parmi lesquelles le questionnaire de fréquence alimentaire. S’appuyant sur les déclarations des participants, il peut en effet être source d’erreurs. Par ailleurs, les résultats de cette étude ne prouvent pas le rôle direct des flavonols dans le ralentissement du déclin cognitif. D’autres travaux seront donc nécessaires pour approfondir les propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires des flavonols et leur réel impact sur le déclin cognitif et la perte de mémoire.

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources
– Association of Dietary Intake of Flavonols With Changes in Global Cognition and Several Cognitive Abilities. neurology.org. Consulté le 29 novembre 2022.
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