Légionellose : du nouveau dans la détection des légionelles

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Rédigé par Estelle B. et publié le 7 juin 2017

En France, entre 1 200 et 1 500 cas de légionellose sont recensés chaque année, avec un taux de mortalité supérieur à 10 %. Si différents moyens de surveillance et de contrôle ont été instaurés, les tests actuels pour mettre en évidence les légionelles restent longs. Un nouveau kit de détection vient d’être mis au point et pourrait considérablement réduire ce délai d’attente.

Détection de la légionellose

Légionelles et légionellose

La légionellose est une maladie pulmonaire potentiellement mortelle, dont l’origine est une infection bactérienne par des bactéries de type légionelles.

Les légionelles regroupent un ensemble d’une cinquantaine de bactéries, mais 90 % des cas de légionelloses sont dus à l’espèce Legionella pneumophila. Ces bactéries affectionnent particulièrement les milieux aquatiques chauds, tels que les sources d’eaux chaudes, les bains à jet, les jacuzzis, les canalisations, les tours aéro-réfrigérantes, les climatiseurs, etc.

La légionellose tire son nom de l’épidémie survenue en 1976, lors d’un Congrès de la Légion Américaine à Philadelphie. Au total, 182 participants avaient contracté la maladie, dont 29 en étaient décédés. Depuis, de nombreuses épidémies de légionellose ont été décrites dans le monde, généralement en rapport avec la contamination d’un système de distribution d’eau chaude ou d’une climatisation.

La maladie se manifeste par une infection pulmonaire aigüe, dont les premiers symptômes rappellent ceux de la grippe saisonnière (fièvre, toux sèche). S’y associent des troubles digestifs (douleurs abdominales, vomissements, diarrhées) et des troubles psychiques (confusion, désorientation, hallucinations, délire, coma). La maladie peut évoluer vers une insuffisance respiratoire irréversible et une insuffisance rénale aigüe, ces deux complications étant souvent fatales. Si la légionellose est diagnostiquée à temps, elle peut être efficacement traitée par différents types d’antibiotiques.

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Surveillance et détection des légionelles

Pour limiter le nombre et l’impact des épidémies de légionellose, l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) coordonne différentes expertises sur les risques sanitaires des proliférations de légionelles dans les circuits de climatisation et d’alimentation en eau. La priorité est notamment mise sur les méthodes de détection et de dénombrement des bactéries dans l’eau.

La réglementation en vigueur porte sur la recherche des bactéries de type Legionella dans les tours aéro-réfrigérantes et de Legionella pneumophila dans les circuits d’eau chaude sanitaire. Actuellement, deux méthodes sont utilisées :

  1. La culture des échantillons (norme NF T90 431) ;
  2. La PCR quantitative (technique de biologie moléculaire qui vise à détecter le matériel génétique des bactéries) (norme NF T 90 471).

Les établissements recevant du public et les entreprises propriétaires de tours aéro-réfrigérantes sont contraintes d’effectuer régulièrement ces contrôles dans leurs installations. En cas de résultat positif et même en l’absence de cas de légionellose répertoriée, les retombées financières et sociales pour les entreprises et leurs salariés sont très importantes.

Sur le terrain, la méthode de culture reste la plus utilisée. Mais son inconvénient majeur est son délai de résultat (environ 10 jours), qui retarde la mise en place des mesures adaptées en cas de résultat positif. Or, à ce jour, aucune méthode de terrain fiable ne permet de donner rapidement un résultat équivalent à la méthode de culture.

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Un nouveau kit de détection rapide

Dans ce contexte, un nouveau kit de détection vient d’être mis au point par une start-up marseillaise pour dénombrer spécifiquement Legionella pneumophila. Très simple d’utilisation, ce kit permet d’indiquer en seulement 48 heures la présence ou l’absence de la bactérie responsable de la légionellose.

Ce kit repose sur la mise en évidence d’une substance spécifique située à la surface de Legionella pneumophila. En couplant cette substance à un marqueur coloré, il devient possible de visualiser la bactérie et donc de démontrer sa présence.

Fruit de près de 10 ans de recherche, ce kit sera commercialisé à partir de juin 2017 et pourrait vite être adopté par les industriels, qui réalisent chaque année plus de 10  millions de tests dans le monde. Une petite révolution dans la surveillance des légionelles, qui pourrait réduire les conséquences de la légionellose.

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Légionellose. Institut Pasteur. Janvier 2013.
– Légionelles et légionellose. ANSES. Mis à jour le 24 août 2016.
– Legio EZ-TestTM : La maîtrise efficace du risque légionellose. Communiqué de presse. Mai 2017.
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