Pouvoir détruire les tumeurs de l’intérieur !

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Rédigé par Estelle B. et publié le 11 février 2017

Cellule virus cancer

Les cancers représentent la première cause de mortalité en France. L’amélioration des traitements anti-cancéreux mobilise de nombreuses équipes de recherche dans le monde. Des chercheurs japonais viennent de mettre au point une nouvelle thérapie cellulaire anticancéreuse, qui pourrait représenter une formidable avancée dans la lutte contre les cancers.

Le développement de nouvelles thérapies anticancéreuses

Les cellules cancéreuses, lorsqu’elles parviennent à échapper aux mécanismes de contrôle du système immunitaire, prolifèrent et forment une masse tumorale. Pour contrer ce processus, les recherches actuelles visent à stimuler les réactions immunitaires et ainsi à stopper le développement des cellules responsables des tumeurs. Elles ont également pour but, la réduction des effets indésirables des traitements, souvent très importants. Pour cela, les scientifiques tentent de mettre au point des traitements anticancéreux ciblant directement les cellules tumorales.

Des chercheurs japonais travaillent sur des cellules immunitaires (globules blancs), capables d’acheminer des thérapies anti-cancéreuses directement au niveau des tumeurs. Ces cellules doivent pouvoir reconnaître les cellules cancéreuses comme des cellules anormales, sur le même mécanisme que la reconnaissance des agents infectieux (virus, bactéries) par le système immunitaire.

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Des cellules immunitaires ciblant les tumeurs

Récemment, ces chercheurs ont développé une lignée (population) particulière de cellules immunitaires (des lymphocytes T humains), en cultivant simultanément des cellules souches issues du sang de cordon ombilical avec des cellules stromales de souris (cellules proches des cellules souches). Les cellules immunitaires obtenues, qu’ils ont surnommées HOZOT, ciblent spécifiquement les cellules cancéreuses et les infiltrent (elles se fixent sur elles spécifiquement). Elles ne sont toxiques que pour les cellules tumorales et n’ont aucune affinité pour les tissus sains. Elles constituent ainsi un excellent moyen pour acheminer directement au cœur de la tumeur des thérapeutiques anticancéreuses, en particulier des virus ou des anticorps (médicaments d’immunothérapie).

Les chercheurs ont alors intégré dans les cellules HOZOT des virus qui détruisent les cellules cancéreuses (virus oncolytiques). Ces virus ont déjà fait l’objet de plusieurs études en tant que traitement potentiel des tumeurs, mais n’ont montré qu’une efficacité limitée. En effet, ils ont tendance à se propager dans les tissus sains autour de la tumeur, provoquant des dégâts collatéraux. Ils peuvent aussi être détectés et éliminés par le système immunitaire, avant d’avoir pu exercer leur action destructrice sur les cellules cancéreuses.

Dans ce cas précis, les virus sont enfermés dans les cellules HOZOT et ne sont ainsi pas repérés par le système immunitaire. Les cellules HOZOT, qu’elles soient ou non chargées du virus, ont le même comportement d’infiltration des cellules cancéreuses. Les cellules chargées transmettent ainsi directement les virus oncolytiques, qui peuvent alors détruire les cellules tumorales.

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Vers une thérapie anticancéreuse ciblée

Les cellules HOZOT chargées de virus oncolytiques s’attaquent ainsi spécifiquement aux tumeurs pour les détruire de l’intérieur, sans dommages pour les tissus sains environnants. Les chercheurs ont testé l’intérêt de ces cellules sur différents types de cellules cancéreuses humaines, dont les cellules du cancer colorectal. A chaque fois, ils ont observé une diminution de la viabilité des cellules cancéreuses et un blocage de la formation de tumeurs.

Des essais complémentaires ont ensuite été menés sur des souris atteintes de cancers. L’administration intra-péritonéale (injection dans la cavité abdominale) des cellules HOZOT chargées de virus permet de réduire la production de métastases et d’améliorer le taux de survie des souris.

Les chercheurs ont jusque-là testé l’introduction de virus dans les cellules HOZOT. Ils envisagent également de pouvoir charger les cellules HOZOT en anticorps pour améliorer l’immunothérapie anticancéreuse. Les cellules achemineraient alors les anticorps directement au contact des cellules tumorales. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour évaluer l’efficacité de cette nouvelle thérapie cellulaire sur les patients atteints de différents cancers.

Ces travaux pourraient mener, dans les prochaines années, à des avancées majeures dans la lutte anticancéreuse. Ils offrent la perspective d’une thérapie efficace et ciblée, qui pourrait détruire la tumeur directement de l’intérieur, tout en préservant les tissus sains, donc en réduisant les effets secondaires des traitements.

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Estelle B. / Docteur en Pharmacie


Sources :

Onishi, T. et al. Tumor-specific delivery of biologics by a novel T-cell line HOZOT. 30 Nov 2016. Nature Scientific Reports 6:38060. DOI: 10.1038/srep38060.

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