L’heure est à la digitalisation croissante des données de santé, et donc des dossiers médicaux. Sous format électronique, ces données sont de plus en plus faciles à échanger, entre les professionnels de santé, entre les établissements de santé, mais aussi entre les pays. Ainsi, des dossiers médicaux électroniques ont pu être récemment échangés entre plusieurs pays de l’Union Européenne.
Des données de santé disponibles en version électronique
Le monde de la santé n’échappe à l’ère des nouvelles technologies. De plus en plus de données scientifiques et médicales sont stockées sous format électronique, ce qui facilite leur transfert ou leur échange, entre plusieurs entités :
- Entre différents professionnels de santé d’une équipe pluridisciplinaire ;
- Entre plusieurs établissements de santé, qui suivent un même patient ou participent à un même essai clinique ;
- Entre des établissements de santé et les autorités de santé publique.
Mais ces échanges pourraient rapidement prendre une dimension beaucoup plus large, avec des échanges de dossiers médicaux électroniques entre différents pays.
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Des dossiers médicaux échangés au sein de l’Europe
La Commission Européenne a récemment annoncé que des dossiers médicaux électroniques de patients avaient été échangés au sein de l’Union Européenne, grâce à une structure européenne dédiée, l’infrastructure de services numériques en matière de santé électronique (eHealth Digital Service Infrastructure).
Pour l’instant, ces échanges ne concernent qu’un nombre restreint de pays européens. Ainsi, des dossiers médicaux résumés de patients en provenance de République Tchèque sont consultables par les médecins du Luxembourg. Ces dossiers résumés contiennent les informations suivantes :
- Les traitements médicamenteux ;
- Les antécédents médicaux ;
- Les antécédents chirurgicaux.
Parallèlement, d’autres pays, comme la Croatie, l’Estonie et la Finlande peuvent échanger des ordonnances électroniques. Ainsi, un médicament prescrit en Finlande peut être délivré en Croatie ou en Estonie. Depuis la mise en place de cet échange, plus de 2 000 patients finlandais ont pu recevoir leur traitement en Estonie.
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Un système d’échanges à développer dans toute l’Europe
La Commission Européenne ambitionne de développer rapidement de tels échanges. Dès la fin de l’année 2019, 7 pays participeront à ces échanges, la Croatie, l’Estonie, la Finlande, le Luxembourg, Malte, le Portugal et la République tchèque.
A l’horizon 2022, plus de 20 pays européens devraient pouvoir échanger :
- Des ordonnances électroniques ;
- Des dossiers médicaux de patients.
L’infrastructure européenne « My Health @ European Union » permet de relier les différents services nationaux de santé électronique et donc d’échanger les données médicales. Toutes les données sont évidemment protégées de manière stricte. Comme pour le dossier pharmaceutique ou le dossier médical partagé (DMP) en France, chaque patient doit donner son consentement avant d’accéder à de tels services. A l’heure où il est possible d’aller travailler et vivre dans différents pays européens, il deviendra également plus facile de s’y faire soigner !
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Estelle B. / Docteur en Pharmacie