Douleur infantile

Douleur et fièvre (enfant)

Rédigé par Charline D. et publié le 27 février 2018

La douleur infantile a longtemps été sous-estimée. En cause, la difficulté de communication. Désormais, la lutte contre la douleur de l’enfant, à savoir sa détection, son évaluation ainsi que son traitement, fait partie intégrante de la prise en charge médicale.

douleur infantile

Détection de la douleur infantile

Généralement, la douleur infantile sont liées soit à une lésion (par exemple, après une chute) soit à une inflammation (par exemple, après un coup de soleil). Ainsi, lorsque la cause est traitée, les douleurs disparaissent. Certains enfants peuvent également connaître les maux (mal de tête, mal au ventre) d’origine psychique, liés à de l’anxiété ou du stress.

Bien qu’on ne puisse pas prévenir l’ensemble des douleurs, certaines mesures peuvent permettre d’en limiter les sources. Par exemple, les douleurs dentaires sont évitables par un bon brossage des dents et des visites régulières chez le dentiste. Les accidents domestiques, notamment les chutes, peuvent être prévenus par la sécurisation de son domicile.

Les bébés ne parlent pas, il leur est donc difficile d’exprimer une sensation désagréable ou douloureuse. Et, c’est la raison pour laquelle, pendant de nombreuses années, les nourrissons ont été considérés comme insensibles à la douleur. Or, on sait maintenant que le système nerveux est capable de transmettre les informations douloureuses est opérationnel dès le 6ème mois de grossesse. La douleur d’un nourrisson s’évalue donc au travers de son comportement (cris, pleurs) ainsi que certains signes physiques comme la transpiration, le rythme cardiaque ou la tension artérielle.

Après quelques mois, certaines attitudes « antidouleurs » se mettent en place : les réflexes de retrait et la recherche de la position antalgique (position limitant ou soulageant la douleur). Avec l’acquisition de la parole, les jeunes enfants arrivent mieux à exprimer leurs sensations douloureuses. Cependant, ils n’ont pas assez d’« expérience » dans leur référentiel de la douleur et ont donc du mal à la caractériser précisément. Il faut donc attendre que l’enfant découvre l’ensemble des douleurs dites « banales » (mal de tête, brûlure, maux de ventre, etc.) au fil de ses expériences pour que l’expression de la douleur soit précise.

Évaluation de la douleur infantile

Le médecin va évaluer la douleur grâce à des échelles de mesure, il en existe plusieurs selon l’âge et la capacité d’expression du petit patient.

Ainsi, chez le nourrisson, la caractérisation de la douleur repose sur des échelles comportementales qui prennent en compte l’attitude corporelle, les expressions du visage, la qualité du sommeil et l’interaction de l’enfant avec son environnement. Pour les enfants un peu plus âgés, l’utilisation d’une échelle des visages est recommandée. Les visages y expriment plusieurs expressions, elles vont du plaisir à une douleur intense. L’enfant doit alors désigner la figure correspondant le mieux à son ressenti.

Pour les enfants plus grands, en âge de parler, le médecin va proposer une échelle sur laquelle il doit déplacer un curseur entre la position « je n’ai pas mal du tout » à « j’ai très très mal ». Sur le verso de l’échelle, une réglette graduée de 0 à 100 va permettre au médecin de quantifier la douleur de l’enfant. Il est également possible de trouver des échelles graduées de 0 à 10, comme pour l’adulte, pour lesquelles le patient va quantifier directement sa douleur.

Plusieurs échelles pour évaluer la douleur infantile selon l’âge :

  • L’échelle EDIN (Evaluation de la douleur et de l’inconfort du nouveau-né) ;
  • Le score Amiel-Tyson (de 0 à 3 mois) ;
  • L’échelle OPS (Objective Pain Scale, jusqu’à 5 ans) ;
  • L’échelle DEGR (Douleur Enfant Gustave Roussy, de 2 à 8 ans, pour les douleurs chroniques).

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Les traitements de la douleur infantile

La douleur bien que ne représentant qu’un symptôme doit être soulagée. En effet, à long terme, elle peut entraîner des effets délétères sur l’enfant, comme des troubles du sommeil, une perte de poids, un retard de croissance, etc. Pour soulager une douleur, il faut soit soustraire la cause, soit agir sur le symptôme (indépendamment de la cause) directement. Plusieurs méthodes sont utilisées : les médicaments, le MEOPA, les patchs ou crèmes anesthésiantes, ou bien des traitements non médicamenteux (hypnose, distraction, etc.).

Plusieurs protocoles hospitaliers ont été mis en place afin de soulager ou prévenir la douleur, notamment lors de soins ou d’examens médicaux. Par exemple, avant une vaccination, une prise de sang ou une ponction lombaire, il est recommandé de faire téter au nourrisson, de 0 à 4 mois, une solution de saccharose à 30% pendant 2 minutes. Cette mesure permet de stimuler la production d’endorphines dans le cerveau de l’enfant, ayant pour effet de diminuer la sensation douloureuse.

L’application d’une crème ou d’un patch anesthésiant (prescrite en même temps que la vaccination ou la prise de sang), 1 heure avant le geste, est également une option.

Le MEOPA est maintenant disponible dans tous les services pédiatriques. Une simple inhalation pendant quelques minutes (minimum 3) permet la relaxation et l’apaisement de la douleur pendant le déroulement des soins.

Enfin, le paracétamol ou l’ibuprofène sont les médicaments de première intention dans la douleur de l’enfant. Les deux peuvent être associés si l’un ne suffit pas. Le tramadol en gouttes est indiqué à partir de 3 ans pour les douleurs plus vives. La codéine n’est disponible qu’à partir de 12 ans. En dernière intention, la morphine est prescrite pour les douleurs intenses et résistantes aux autres traitements.

Quelques conseils en cas de douleur infantile

Lire aussiDouleur de l’enfant

Charline D., Pharmacienne

– Douleur de l’enfant – La reconnaître et la traiter. Le quotidien du médecin n°9565. Le 20 mars 2017.
Douleur chez l’enfant. Eurekasante. Le 8 juillet 2016.