Un récent rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) signale que près de 13 millions de nourrissons n’ont reçu aucun vaccin en 2016, et ce malgré les programmes nationaux et internationaux de vaccination. Une situation alarmante, illustrée en Europe par la hausse de la mortalité liée à la rougeole.
Des enfants qui ne reçoivent aucun vaccin
De récentes données, publiées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Fond des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), révèlent que près d’un enfant sur dix dans le monde n’a reçu aucune dose vaccinale au cours de l’année 2016. De plus, parmi les enfants qui ont reçu la première dose du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (vaccin DTP), plus de 6 millions n’ont pas bénéficié du schéma vaccinal complet et ne sont donc pas totalement immunisés contre ces maladies.
Parallèlement, le taux global de vaccination stagne à 86 % depuis l’année 2010, sans parvenir à atteindre l’objectif de 90 %, fixé par le plan d’action mondial pour les vaccins 2011-2020. Huit pays, dont la République Centre-Africaine, le Tchad ou l’Ukraine, présentent même une couverture vaccinale inférieure à 50 %. Quatre millions d’enfants, vivant en Afghanistan, au Nigeria et au Pakistan, accèdent difficilement aux services de vaccinations, alors que ces pays présentent un risque élevé de réémergence de la poliomyélite, maladie éradiquée grâce à la vaccination dans de nombreuses régions du monde. À l’opposé, 130 pays membres de l’OMS ont atteint, voire dépassé l’objectif, avec une quasi égalité entre les filles et les garçons.
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Un plan mondial pour la vaccination
Comment expliquer ces chiffres préoccupants et une telle disparité entre les pays ?
Les inégalités d’accès aux soins seraient à l’origine de cette situation. Les enfants non vaccinés seraient justement ceux qui échappent totalement à tout système de soin. Les experts de l’OMS indiquent que pour augmenter le taux de couverture globale d’immunisation, les systèmes de santé doivent se développer en parallèle dans toutes les régions du monde. Chaque visite dans un service de santé constitue une opportunité supplémentaire de vaccination.
L’amélioration de la vaccination des enfants est pourtant un enjeu capital de santé publique à l’échelle internationale. Uniquement pour le vaccin DTP (Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite), la coqueluche et la rougeole, la vaccination permettrait en effet d’éviter chaque année entre 2 et 3 millions de décès.
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Une épidémie de rougeole en Europe
Par ailleurs, l’insuffisance de vaccination peut être illustrée en Europe par la hausse de la mortalité liée à la rougeole. Ainsi, depuis Juin 2016, 35 décès ont été recensés essentiellement en Roumanie, mais aussi en Italie, en Allemagne et au Portugal.
À l’échelle mondiale, 85 % des enfants reçoivent la première dose vaccinale contre la rougeole au cours de leur première année de vie et seulement 64 % la seconde dose. Mais ces taux de couverture restent insuffisants pour stopper les épidémies, prévenir la mortalité liée à cette maladie, voire envisager son élimination.
Malgré un vaccin efficace, sûr et abordable, la rougeole reste dans le monde, y compris en Europe, l’une des premières causes de mortalité infantile. L’OMS s’est fixée comme priorité de collaborer avec tous les pays pour faire de la vaccination contre la rougeole une priorité absolue de santé, l’objectif étant d’obtenir et de maintenir une couverture vaccinale forte. Grâce aux stratégies vaccinales, 37 pays européens ont déjà stoppé la transmission endémique du virus de la rougeole.
L’accès à la vaccination est un droit pour chaque enfant dans le monde, pour le protéger efficacement de maladies potentiellement mortelles !
Estelle B., Docteur en Pharmacie
.. Et, ils sont toujours vivants !!
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