Les infections sont la première cause de morbidité et de mortalité chez le jeune enfant. Le choix du mode d’accouchement serait-il impliqué ? Alors que le recours à la césarienne représente 20 % des voies d’accouchement, l’HAS (Haute Autorité de Santé) préconise tout de même de « limiter les interventions techniques et médicamenteuses au minimum nécessaires ». Ce choix aurait-il un impact sur la santé des enfants nés par césarienne programmée ou par voie naturelle ? Une étude publiée dans la revue européenne The Pediatric Infectious Disease Journal a tenté d’apporter une réponse.
Quel risque pour les enfants nés par césarienne ?
Les auteurs de l’étude ont procédé au suivi et à l’analyse d’une cohorte de mères enceintes recrutées à Odense, au Danemark. Les enfants ont été suivis pendant 3 ans en moyenne et les auteurs ont recueilli, à l’aide de questionnaires, les données sur les infections ayant nécessité une hospitalisation et celles traitées à domicile. Au total 2431 enfants ont été étudiés : 1921 enfants nés par voie naturelle, 283 par césarienne élective et 227 par césarienne forcée. Pour un taux de réponse aux questionnaires de 80 %, 639 enfants ont été hospitalisés pour infections pendant la première année soit 26.3%. Les incidences des différentes infections ont été calculées pour les enfants nés par césarienne élective, césarienne en urgence et par voie basse. Ainsi, le Rapport d’Incidence Ajusté (RIA) a pu être déterminé, pour les enfants hospitalisés et ceux traités à domicile. Celui-ci révèle l’existence d’un lien étroit entre les hospitalisations dues à des infections et l’accouchement par césarienne élective. En revanche, ce lien ne semble pas être significatif. Pour les enfants nés – par césarienne et par voie basse.
Il y’a donc bien une forte corrélation entre le mode d’accouchement et le risque d’hospitalisation pour infection, surtout la première année. Ainsi, d’après l’étude, les enfants nés par césarienne élective semblent être plus exposés aux risques d’infections conduisant à une hospitalisation, en particulier respiratoires.
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Microbiote, tout se jouerait dès la naissance ?
L’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) définit le microbiote comme l’ensemble des microorganismes, bactéries, virus, parasites et champignons non pathogènes qui vivent dans un environnement spécifique. Le microbiote intestinal est le plus important microbiote du corps. Lors d’un accouchement par voie basse, le nouveau-né est naturellement exposé à la flore vaginale de la mère. D’après certaines études, ce contact aboutirait à la première colonisation bactérienne du bébé formant ainsi son microbiote. Pendant les premières années de vie du nouveau-né, son comportement alimentaire, sa génétique, son hygiène de vie, les traitements médicaux qu’il aura reçus et son environnement détermineront la diversité de sa flore bactérienne et participeront à son identité. Parmi ses nombreux effets positifs, le microbiote intestinal participe très activement à la défense de notre organisme contre les agents pathogènes à l’origine des infections.
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Lina R., Journaliste Scientifique
– « Microbiote intestinal (flore intestinale) ». Inserm. Consulté le 12 avril 2018.