Les façons de s’alimenter ont évolué au fil du temps, et changent encore. Depuis le régime historique basé sur la chasse et la cueillette, jusqu’à l’avènement agricole, où peu à peu les Européens orientent leur régime vers une alimentation riche en fruits, en légumes et en produits céréaliers. Ces évolutions alimentaires impactent-elles la génétique ?
Du chasseur-cueilleur au régime végétarien…
Une récente étude, publiée par l’Université de Cornell, s’est intéressée à ce lien potentiel entre évolution des modes alimentaires et génétique. Particulièrement, sur l’influence des changements alimentaires et les modifications génétiques décrites en parallèle. Il s’agit de la première étude qui s’intéresse aux conséquences des adaptations alimentaires sur le génome (ensemble des gènes de l’organisme).
Ces recherches s’insèrent parfaitement dans ce domaine en expansion : la génomique nutritionnelle (interaction entre le génome et les nutriments issus des aliments). A la suite de l’analyse d’un bon nombre de données, les résultats étaient significatifs. En effet, il s’avèrerait que le régime « végétarien » conduise à une augmentation de la fréquence d’un allèle (version d’un gène), codant pour une enzyme particulière.
A savoir ! Une enzyme est une protéine produite à partir de gènes, et capable d’entraîner une réaction biologique, à l’intérieur de l’organisme.
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Evolution des régimes alimentaires, évolution du génome
L’allèle d’intérêt, retrouvé plus fréquemment chez les personnes favorisant les produits « végétaux », code pour le gène nommé FADS1. Ce dernier est impliqué dans la production d’une enzyme permettant la biosynthèse d’oméga-3 et d’oméga-6 (des acides gras retrouvés uniquement dans la viande et le poisson). Ces acides jouent un rôle fondamental dans le développement des capacités cérébrales, dans le contrôle de l’inflammation, ainsi que dans la régulation des réponses immunitaires.
De ce fait, les « végétariens » ont donc besoin que l’organisme synthétise cette enzyme, via la production du gène FADS1. L’analyse d’anciennes données génomiques d’individus au régime ancestral, basé essentiellement sur la chasse, a permis de mettre en évidence que cet allèle d’intérêt était bien moins fréquent au sein de cette population. Les chercheurs ont donc pu en déduire que la présence de l’allèle codant pour le gène FADS1, impliqué dans la production d’oméga-3 et 6, s’est faite progressivement et naturellement. Les changements de cultures et l’évolution des régimes alimentaires vers « moins de viande » et « plus de fruits, de légumes et de produits céréaliers » ont donc engendré la production de certains gènes d’intérêt impliqués dans la production d’enzymes aux fonctions biologiques fondamentales.
A savoir ! La fréquence de cet allèle dans la population actuelle a considérablement augmenté en comparaison avec les populations historiques se nourrissant de chasse et de cueillette. L’explication est simple : les individus porteurs de l’allèle d’intérêt se trouvaient être en meilleure santé, et donc plus propice à la reproduction. La transmission de cette version du gène étant héréditaire, la présence de l’allèle au sein des populations a donc augmenté en conséquence.
Au vu de ces premiers résultats aussi intéressants qu’intriguants, les scientifiques souhaitent étudier plus en détails les différentes réponses individuelles pour le même régime alimentaire. Existerait-il également des différences et/ou des similarités génétiques chez des individus au même régime alimentaire ? D’autres études complémentaires permettront d’en connaître davantage sur les liens entre variations génétiques, régimes alimentaires et santé.
Lire aussi – L’alimentation un pilier pour bien vivre.
Delphine W., Ergonome spécialisée en Santé au Travail.
Merci Delphine pour les efforts fournis à l’endroit de la santé nutritionnelle.
je suis étudiante au master en Alimentation Nutrition et Santé merci de me faire signe
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