De nombreux enfants sont victimes de harcèlement scolaire. Il en existe plusieurs types comme la violence physique ou psychologique, le cyberharcèlement, les discriminations et les violences sexuelles. Le gouvernement et le ministère de l’Éducation nationale ont mis en place de nouvelles mesures pour la rentrée 2023. Elles visent à préserver la santé mentale des élèves victimes de harcèlement scolaire.
Impact du harcèlement scolaire sur la santé mentale des élèves
Le harcèlement scolaire se traduit par des violences répétées envers un élève : moqueries, gestes physiques, exclusion, discriminations, intimidations. En France, entre 800.000 et un million d’élèves seraient victimes de harcèlement, soit 6 à 10% d’entre eux. Le harcèlement nuit gravement à la santé mentale des élèves ainsi qu’à leur réussite.
Ce phénomène s’est intensifié avec le développement du numérique et des appareils multimédia. Ils sont exposés à une nouvelle forme de violence : le cyberharcèlement. La plupart des enfants victimes de harcèlement ont tendance à garder leur mauvaise expérience pour eux.
De nombreux élèves se retrouvent en situation de détresse et leur comportement peut considérablement changer. Un enfant harcelé peut présenter des signes visibles à la maison et au sein de l’établissement scolaire :
- un repli sur soi, généralement seul ou en retrait des autres élèves ;
- un impact notable sur les performances scolaires ;
- une phobie scolaire, absences répétées ;
- une perte d’appétit ou troubles alimentaires (boulimie, anorexie) ;
- un comportement d’automutilation ;
- des somatisations anxieuses : insomnies, vomissements, perte d’appétit, maux de têtes, crises d’angoisse ;
- un accroissement de la consommation d’alcool ou de produits illicites chez un adolescent.
En toute circonstance, il est impératif de repérer le harcèlement scolaire et briser le silence. Le gouvernement a instauré des mesures d’urgence pour lutter contre la violence à l’école et préserver les victimes.
Les nouvelles mesures mises en place contre le harcèlement scolaire
Le gouvernement considère la situation comme une urgence nationale. En 2021 la mise en place du programme pHARe permet de lutter contre le harcèlement scolaire. De plus, des journées nationales de prévention sont organisées chaque année comme :
- la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire (prévue en novembre)
- le Safer Internet Day pour sensibiliser aux usages du numérique (prévu courant février).
Une ligne téléphonique est disponible, permettant à l’enfant ou à un membre de sa famille de signaler les violences dont il est victime au sein de son établissement. Cette plateforme est accessible au 3020 et au 3018 pour les victimes de cyberharcèlement.
Pour la rentrée scolaire 2023, l’Éducation nationale redouble d’efforts et souhaite mettre en place de nouvelles mesures de lutte contre le harcèlement scolaire.
- 100% des établissements scolaires doivent s’inscrire au programme pHARe.
- Chaque établissement scolaire doit libérer deux heures pour soumettre un questionnaire anonyme aux élèves. Il permettra d’identifier les victimes de harcèlement.
- Chaque école se doit de participer aux journées nationales.
En transversal, le programme pHARe et la lutte globale contre le harcèlement scolaire impliquent une réorganisation interne au sein de l’établissement.
Le rôle des établissements scolaire dans la lutte contre le harcèlement
À compter de la rentrée 2023, tous les établissements doivent être inscrits dans le programme pHARe. Ces mesures prévoient des solutions concrètes pour stopper les élèves harceleurs et impliquer tous les acteurs de lutte contre le harcèlement.
L’établissement a pour rôle de rompre le silence (victimes, témoins, harceleurs), de sensibiliser les parents et les élèves au harcèlement scolaire et de former une équipe protectrice. Les professeurs devront être capables de détecter les violences et repérer les groupes de harceleurs.
« Il arrive parfois que des enfants se bagarrent ou montrent une attitude violente, mais sans volonté de harceler l’autre. Dans le cas d’un harcèlement, il y a une notion de durée et d’intention de nuire » explique Hélène Romano, psychologue.
Les établissements scolaires sont soumis à de nouvelles règles pour lutter contre le harcèlement :
- déploiement de coordinateurs harcèlement,
- formation du personnel,
- organisation de cours d’empathie,
- stages de détection aux risques pour les parents volontaires,
- temps de paroles parents/élèves,
- prise de contact avec l’équipe académique d’intervention (conseillers ou médiateurs).
Les mesures de lutte contre le harcèlement scolaire couvrent donc des solutions pratiques et un encadrement dynamique. Il implique toutes les parties prenantes, non seulement au sein des établissements, mais aussi du côté des éducateurs, des forces de l’ordre et de la justice. Le programme pHARe comprend également une partie santé et numérique. Il est important d’agir, car cette violence continue conduit à des fins tragiques avec une hausse de + 300 % de tentatives de suicide chez les jeunes de moins de 15 ans au cours des dix dernières années.
– pHARe : un programme de lutte contre le harcèlement à l’école, www.education.gouv.fr. Consulté le 31 octobre 2023.