Hormonothérapie et risque accru de cancer du sein

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Rédigé par Delphine W. et publié le 2 août 2017

Les hormones de substitution (hormones artificielles ou encore appelées « hormonothérapie ») sont généralement prescrites dans le cadre du traitement contre les symptômes liés à la ménopause. Cette prise en charge thérapeutique ne demeure cependant pas sans risque…

L'hormonothérapie chez les femmes

Hormonothérapie et ménopause

La ménopause correspond à la période de l’arrêt d’activité des ovaires chez la femme, et donc des cycles menstruels. Certains signes cliniques et symptômes sont caractéristiques de la ménopause : troubles du sommeil, fatigue chronique, prise de poids, bouffées de chaleur, etc.

Afin de faire face à ces désagréments, l’hormonothérapie est souvent utilisée pour remplacer les hormones (œstrogènes et progestérone) qui font défaut. Toutefois, cette prise en charge, à base d’hormones féminines artificielles, ne serait pas sans risque. En effet, des recherches ont permis de mettre en évidence que les femmes ménopausées, prenant ce type de médicaments, présentaient un risque accru de développer un cancer du sein.

Une nouvelle étude menée par l’Université du Missouri a notamment mis en avant le lien existant entre la prescription d’hormones féminines, de synthèse (hormonothérapie) ou naturelles, et le développement de cellules spécifiques impliquées dans le cancer du sein.

Les résultats de cette étude constituent une nouvelle porte d’entrée dans le ciblage de cellules spécifiques qui prolifèrent de façon anormale. Ce développement incontrôlé de cellules est à l’origine de la formation de métastases (amas de cellules cancéreuses), puis d’un cancer.

Par ailleurs, ces résultats pourraient être aussi bénéfiques dans l’identification d’immunothérapies (traitements permettant de renforcer l’immunité de l’organisme) contre le développement de cellules cancéreuses.

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Les hormones féminines, un facteur de risque du cancer du sein ?

Des études précédentes avaient déjà pu mettre en avant le risque cancérigène quant à la prise d’hormones de synthèse. C’est ce que témoigne l’un des auteurs de ces nouvelles recherches. Toutefois, l’objectif de cette nouvelle étude était, principalement, d’identifier les mécanismes biologiques cellulaires impliqués dans le développement de cellules cancéreuses spécifiques du cancer du sein.

Grâce à une série de tests, des réponses immunitaires relatives au développement du cancer du sein ont pu être évaluées. Et particulièrement celles liées aux effets de la progestérone sur des marqueurs cellulaires caractéristiques du cancer du sein (substances pouvant indiquer la présence d’un cancer).

Il s’est avéré que les hormones naturelles et synthétiques augmentaient significativement l’expression d’une protéine : la CD44. De ce fait, l’augmentation de son expression protéique a conduit au développement anormal de cellules cancéreuses caractéristiques du cancer du sein.

En conclusion, les résultats ont permis d’attester qu’une exposition à des hormones féminines, naturelles et/ou artificielles, aboutissait à un risque important de prolifération anormale de cellules cancéreuses. De plus, le développement atypique de ces types de cellules est également à l’origine d’une résistance accrue aux thérapies cancéreuses.

L’hormonothérapie, à base d’hormones féminines de synthèse n’est alors pas sans risque et présenterait même un risque accru de cancer du sein. Les recherches se poursuivent à ce sujet, afin également de trouver un alternative, moins nocive, contre les désagréments de la ménopause

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Delphine W, Ergonome spécialisée en Santé au Travail.

– Hormone replacement therapies help breast cancer grow, spread. ScienceDaily. Le 12 Juillet 2017.