Le jeudi 8 mars 2018 a lieu la 21ème édition de la Journée Nationale de l’Audition. Cette année, l’association JNA, organisatrice de cet évènement, a choisi le thème suivant : « Acouphènes et hyperacousie : fléaux du 21ème siècle ? ». Ces troubles de l’audition toucheraient environ 15 % de la population française, avec des répercussions importantes. Pourtant, ces troubles sont mal reconnus par les autorités de santé, ce que déplorent les associations de patients.
Acouphènes et hyperacousie
Parmi les troubles de l’audition, l’association organisatrice de la 21ème journée nationale de l’audition a choisi d’en cibler deux en particulier :
- Les acouphènes, bruits entendus sans qu’ils aient été émis par une source extérieure ;
- L’hyperacousie, intolérance aux sons d’intensité théoriquement tolérable.
En vue de cette journée, l’association JNA, en partenariat avec l’institut de sondage IFOP, a mené une enquête, dont les résultats viennent d’être dévoilés.
Les gênes auditives touchent une très large partie de la population. Ainsi, 82 % des personnes interrogées déclarent avoir déjà ressenti des difficultés pour comprendre des conversations lorsqu’il y a du bruit, un chiffre qui monte jusqu’à 92 % chez les moins de 25 ans. Si seulement 15 % d’entre elles rencontrent ce type de difficulté fréquemment, la gêne engendrée reste modérée, avec une note moyenne de 4,2 sur 10 pour la gêne occasionnée.
Cette gêne n’est pourtant pas anodine, car elle constitue un indicateur d’une éventuelle déficience auditive nécessitant la réalisation d’un bilan auditif chez un médecin ORL. Pourtant 2 Français sur 3 n’ont jamais effectué de bilan complet de leur audition, et même 4 sur 5 chez les moins de 35 ans pourtant les plus touchés par les gênes auditives.
Dans cette enquête, un test d’audition était proposé aux participants. Sur les 435 personnes ayant effectué le test, 352 avaient déjà ressenti une gêne de compréhension et 192 des acouphènes. Le dépistage a révélé qu’un Français sur 4 aurait besoin d’un bilan auditif complet.
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Entre 14 et 17 millions de Français concernés par les acouphènes
Près de 30 % des Français de plus de 15 ans déclarent souffrir actuellement d’acouphènes, dont 10 % fréquemment ou en permanence. Ce phénomène est particulièrement important chez les moins de 35 ans, même si la gêne ressentie reste modérée. La survenue de tels troubles auditifs serait liée chez les jeunes à un traumatisme sonore aigu, lors de la vie courante ou des loisirs.
Pour 4 personnes sur 10, une perte auditive est associée aux acouphènes, dont 9 % à un niveau important. A nouveau, les jeunes sont les principaux concernés. Ainsi, 9 % des 15-17 ans déclarent avoir une perte auditive importante.
Près de la moitié des personnes touchées par les acouphènes considèrent que ces troubles modifient leur moral et leur comportement et ont donc un impact sur leur vie à plusieurs niveaux :
- Leur vie sociale principalement ;
- Leur vie professionnelle ;
- Leur vie familiale ;
- Leurs loisirs.
Pourtant, seul un tiers a évoqué ce problème avec un professionnel de santé (médecin généraliste, médecin ORL), une proportion encore plus faible chez les moins de 35 ans. Pour ceux qui ont fait appel à un spécialiste, un patient sur deux ne s’est vu proposer aucune solution. Pourtant, différentes solutions peuvent être envisagées contre les acouphènes :
- Des traitements médicamenteux ;
- Des aides auditives ;
- Une intervention chirurgicale.
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L’hyperacousie, moins répandue mais avec plus de conséquences
L’hyperacousie est une gêne auditive moins connue de la population, et également moins répandue. Ainsi, 8 % des Français déclarent en souffrir, les 15-17 ans étant les plus exposés à ce phénomène. En revanche, la gêne engendrée est perçue comme très importante, avec une note moyenne de 6,7 sur 10, avec des répercussions importantes sur la vie sociale et familiale, ainsi que sur les loisirs. La vie professionnelle et intime serait moins impactée.
Les personnes souffrant d’hyperacousie évoquent plusieurs conséquences :
- Une plus forte irritabilité (71 %) ;
- Des problèmes de sommeil (52 %) ;
- De l’anxiété (48 %) ;
- Un sentiment d’isolement (46 %).
Comme pour les acouphènes, les personnes concernées évoquent peu ce problème de santé avec un professionnel de santé (seulement 25 %). A nouveau, dans près de 50 % des cas, aucune solution n’a été proposée pour soulager l’hyperacousie.
Acouphènes et hyperacousie sont des troubles auditifs en plein essor dans la population française, en particulier chez les plus jeunes. Les experts médicaux et scientifiques de l’association JNA préconisent la mise en place de plusieurs mesures pour lutter contre ces troubles, notamment :
- Mettre en place un parcours de santé dédié et personnalisé ;
- Informer et sensibiliser les professionnels de santé sur ces troubles ;
- Lancer une campagne de sensibilisation des 15-34 ans sur les troubles de l’audition ;
- Initier une campagne nationale de santé publique pour prévenir les traumatismes aigus ou chroniques liés aux expositions sonores.
Suite à la Journée Nationale de l’Audition, deux autres campagnes de prévention sont d’ores et déjà programmées : lors de la Fête de la Musique en juin 2018 et lors de la semaine de la Santé Auditive du 15 au 19 octobre 2018.
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Estelle B. / Docteur en Pharmacie
– « Acouphènes et hyperacousie : fléaux du XXIe siècle ? » L’enquête Ifop-JNA 2018. Communiqué de Presse. 1er mars 2018.
