Lancement imminent du cannabis médical en France

Actualités Nouveaux traitements

Rédigé par Estelle B. et publié le 11 mars 2021

Après des mois et des années d’études préalables et de concertations, la première expérimentation du cannabis médical en France devrait débuter dans les tout prochains jours, avant la fin du mois de mars 2021. Des essais qui devraient durer deux ans et permettre à l’ANSM d’envisager ou non le lancement du cannabis médical sur le marché français. Explications.

Cannabis médical

La première expérimentation française du cannabis médical

Alors que le cannabis médical est aujourd’hui autorisé sous conditions médicales dans un nombre croissant de pays à travers le monde, la France n’a pas encore légalisé son utilisation à des fins médicales. Face aux demandes de plus en plus pressantes de certains professionnels de santé, experts et associations de patients, les autorités de santé publiques françaises ont décidé de lancer une phase d’expérimentation, après l’accord de l’Assemblée Nationale survenu le 25 octobre 2019.

Dans ce contexte, en 2018, l’ANSM a initié les premiers travaux visant à mettre en œuvre cette expérimentation, qui devrait débuter dans les tous prochains jours, avec l’inclusion d’un premier patient. Cette phase expérimentale devrait durer au total deux années, et impliquer environ 3 000 patients, tous suivis dans l’une des 200 unités spécialisées spécifiquement mises en place sur le territoire français.

Lire aussiLe cannabis thérapeutique se fait attendre en rhumatologie

Cinq indications thérapeutiques retenues…

Pour participer à cette première expérimentation du cannabis médical en France, les patients devront obligatoirement se trouver dans l’une des cinq situations cliniques prises en compte :

  • Les douleurs neuropathiques ne répondant pas aux thérapies médicamenteuses ou non médicamenteuses actuellement disponibles ;
  • Certaines formes d’épilepsies sévères ou résistantes aux traitements actuels ;
  • Des symptômes liés aux cancers ou aux thérapies anti-cancéreuses et rebelles aux traitements ;
  • Le recours aux soins palliatifs ;
  • Les douleurs liées à la spasticité caractéristique de la sclérose en plaques ou d’autres atteintes du système nerveux central.

Parallèlement, le patient ne devra présenter aucune contre-indication médicale à l’usage du cannabis. Une fois intégré dans l’expérimentation, le patient sera suivi sur une période minimale de deux ans par des professionnels de santé spécifiquement formés (pharmaciens, médecins), selon un calendrier de consultations prédéfini.

Lire aussiLe cannabis à la loupe à l’Assemblée nationale

… pour deux modes d’administration du cannabis

Pour cette première expérimentation française, il ne sera pas possible de fumer le cannabis. Seules deux modalités d’administration seront autorisées par l’ANSM :

  • La vaporisation de sommités fleuries de cannabis pour inhalation ;
  • L’administration par voie orale d’huiles à base de cannabis.

Les fournisseurs de cannabis sont rigoureusement sélectionnés et surveillés par les autorités publiques.

Après un début d’expérimentation repoussé en raison de l’épidémie de la Covid-19, le suivi de plusieurs milliers de patients devrait déboucher en 2023 sur la remise d’un rapport au Parlement. Les conclusions de ce rapport devraient permettre d’envisager ou non une généralisation du cannabis médical en France et les conditions de son utilisation.

Lire aussiDépendance au cannabis : découverte d’un gène de sensibilité

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Dernières étapes avant l’inclusion du premier patient dans l’expérimentation du cannabis médical. ANSM. 4 mars 2021.