Une étude Américaine a montré qu’en 2013, plus de 5,5 millions de personnes ont été victimes de la détérioration de la qualité de l’air. Ce bilan fait de la pollution de l’air la 4e cause de décès dans le monde.
55% des décès réunis dans 2 pays
L’Association Américaine pour l’Avancement des Sciences (AAAS) a récemment publié les conclusions de son étude : il y a eu, en 2013, 1,6 million de victimes de la pollution en Chine et 1,4 million en Inde. L’association a annoncé que ces chiffres devraient encore augmenter au cours des deux prochaines décennies si des mesures radicales ne sont pas prises. Micheal Brauer, professeur à l’université de Vancouver, affirme que la pollution atmosphérique est « de loin le principal facteur de risque environnemental pour les maladies ».
La combustion des énergies fossiles est en première ligne. Selon Qiao Ma, doctorant à l’université de Tsinghua à Pékin, la pollution de l’air à partir du charbon a provoqué à elle seule 366 000 morts en Chine rien qu’en 2013. Si le pays respecte tous ses engagements en matière de transition énergétique, le nombre de décès prématurés lié à la pollution sera tout de même d’environ 1,1 million en 2030. Une nécessité donc de mettre en place des plans de réduction des émissions plus agressifs.
En Inde plusieurs facteurs sont associés : la combustion massive de charbon, de bois et des terres agricoles – pour accélérer la fertilisation des champs. La pauvreté amène aussi les populations Indiennes à vivre dans des conditions où les taux de particules sont élevés même à l’intérieur des habitations.
La pollution en chiffres
L’Université de Washington a mené une étude épidémiologique à travers 188 pays qui a permis de dégager plusieurs faits marquants.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a stipulé que la qualité de l’air devient critique au-delà d’une concentration de particules de 25 µg/m3 (microgrammes par mètre cube). A Pékin ou New Delhi ce niveau est de 300 µg/m3, soit 12 fois du taux-limite recommandé par l’OMS.
Alors que la pollution atmosphérique diminue dans les pays les plus riches, 85% de la population mondiale vit dans des zones où la norme sur la qualité de l’air fixée par l’OMS est dépassée.
Si les taux de particules restent stables, la mortalité pourrait augmenter au même rythme que l’évolution démographique. Cette évolution est particulièrement dynamique dans les pays les plus concernés par la pollution. Les maladies cardiovasculaires, déjà première cause de mortalité mondiale, pourraient être suppléées par les cancers du poumon, les broncho-pneumonies chroniques obstructives (BPCO), les allergies et les infections respiratoires.
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Hadrien V. Pharmacien
Source
« Poor air quality kills 5.5 million worldwide annually ». University of British Columbia. 12/02/16