Cancer du sein : la goséréline contre la ménopause post-chimiothérapie

Actualités Cancer Fertilité / Infertilité

Rédigé par Estelle B. et publié le 27 novembre 2018

Parmi les conséquences physiques et physiologiques du cancer du sein et de son traitement, la ménopause induite par la chimiothérapie est particulièrement difficile à vivre pour les femmes encore jeunes au moment du diagnostic de leur cancer. Dans une récente étude, des chercheurs ont mis en évidence qu’un médicament, la goséréline, pourrait permettre de préserver la fertilité des femmes atteintes d’un cancer du sein avant la ménopause.

Cancer du sein goséréline

Cancer du sein et goséréline

Même si l’âge moyen des femmes diagnostiquées pour un cancer du sein dépasse les 60 ans, une certaine proportion de femmes sont touchées par la maladie avant l’âge physiologique de la ménopause.

Pour les femmes en âge en procréer et confrontées à un cancer du sein, la chimiothérapie anticancéreuse est associée à une ménopause induite, c’est-à-dire que le traitement médicamenteux nuit profondément à la fertilité de la femme et conduit à une ménopause précoce.

Dans ce contexte, un médicament hormonal suscite l’intérêt des spécialistes. En effet, la goséréline est un analogue de l’hormone provoquant la libération des gonadotrophines (hormones hypophysaires contrôlant le fonctionnement des ovaires et la production des hormones féminines, principalement les œstrogènes et la progestérone). La goséréline est indiquée actuellement dans deux contextes cliniques :

  • Le cancer de la prostate ;
  • Le cancer du sein.

Lire aussiCancer du sein : une reconstruction en douceur avec Dermochromatic ®

La goséréline contre la ménopause chimio-induite

Afin d’évaluer l’efficacité de la goséréline sur la prévention de la ménopause chimio-induite après un cancer du sein, des chercheurs australiens et néo-zélandais ont mené un essai clinique sur 218 patientes traitées par le cyclophosphamide (un médicament de chimiothérapie), avec ou sans traitement associé par la goséréline. La goséréline était administrée à la dose de 3,6 mg par injection sous-cutanée toutes les 4 semaines, pendant toute la durée de la chimiothérapie.

Cinq ans après la chimiothérapie anticancéreuse, 23,1 % des femmes traitées par une association chimiothérapie – goséréline avaient débuté au moins une grossesse, contre seulement 12,2 % des femmes traitées uniquement par chimiothérapie.

De plus, l’ajout de goséréline au traitement anticancéreux était associé à :

  • Une prolongation non significative de la survie sans maladie ;
  • Une prolongation non significative de la survie globale.

La survie globale à 5 ans était ainsi de 91,7 % pour les femmes traitées par chimiothérapie et goséréline, contre 83,1 % pour les femmes traitées uniquement par chimiothérapie.

Lire aussiIMC élevé : risque moindre de cancer du sein avant la ménopause ?

 

Une fertilité préservée après la guérison

Un précédent essai contrôlé randomisé avait mis en évidence que la goséréline associée à la chimiothérapie était capable de réduire le taux d’insuffisance ovarienne, donc de ménopause précoce chimio-induite.

Ces nouveaux résultats confirment l’intérêt de la goséréline, avec une augmentation du nombre de grossesses dans les cinq années qui suivent le traitement anticancéreux. L’ajout de cet analogue hormonal permettrait ainsi de préserver la fertilité des femmes en âge de procréer et touchées par un cancer du sein, sans nuire à leur état de santé, ni à leur survie. Un  tel traitement n’est cependant envisageable que pour les femmes atteintes d’un cancer du sein précoce, à récepteur des œstrogènes négatif et à récepteur de la progestérone négatif.

Sans impacter sur le succès de la chimiothérapie ou le pronostic de la maladie, la goséréline offre aux femmes en âge de procréer une réelle chance de tomber enceinte, une fois guéries de leur cancer du sein !

Lire aussi Un cancer du sein avancé guéri par immunothérapie

 

Estelle B. / Docteur en Pharmacie

Final Analysis of the Prevention of Early Menopause Study (POEMS)/SWOG Intergroup S0230. Moore, H.C.F. and al. 2018. J Natl Cancer Inst. doi: 10.1093/jnci/djy185.
  • Mme laila says:

    Bonjour pour mon cas j etais atteinte du cancer du sein en 2004 j avais 36 ans j ai fait que chimiothérapie et non pas la radiothérapie maintenant les règles sont arrêtées du mois novembre je me sens très fatiguée je voudrais est ce qu il y a une relation entre la ménopause et le cancer

    Reply
    • L'équipe Santé sur le Net says:

      Bonjour,
      Votre oncologue et votre médecin peuvent vous renseigner sur l’impact des traitements du cancer du sein sur les cycles menstruels.
      Bonne fin de journée.
      L’équipe Santé sur le Net

      Reply
  • İtim Sourour rima says:

    Bonjour, est ce que c’est possible pour un cancer du poumon ? J’ai 30 ans et Je prends de l’osimertinib depuis 4 mois (ménopause depuis le début du traitement) mais ce qui me préoccupe le plus ce n’est pas la fertilité car j’ai une petite fille, mais plutôt mon incapacité à avoir des rapports avec mon mari, c’est extrêmement douloureux on m’a prescrit des gels et des hydratants mais rien a faire je ne sais plus quoi faire, c’est vraiment difficile à vivre. Pouvez vous m’aider svp?

    Reply
    • L'équipe Santé sur le Net says:

      Bonjour,
      Merci de faire confiance à Santé sur le Net pour trouver des informations sur votre santé. Nous ne sommes pas en mesure de répondre à votre question. Seul un médecin ayant pris connaissance de l’intégralité de votre dossier médical pourra vous répondre. Nous vous invitons à vous rapprocher de votre médecin.
      Nous vous souhaitons une bonne journée.
      L’équipe Santé sur le net.

      Reply
Ou
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *