On savait déjà que les hommes et les femmes ménopausées avaient un risque plus élevé de développer la maladie de Parkinson que les femmes non ménopausées. Une étude récente, menée chez le modèle murin, montre que les œstrogènes peuvent contribuer au ralentissement de la mise en place de la maladie neurodégénérative. Lumière sur l’étude.
Le rôle des œstrogènes
Les œstrogènes sont des hormones sécrétées par le corps, et notamment par les ovaires. Mais aussi, en quantité moindre, par les glandes mammaires, les testicules, les glandes surrénales et le tissu adipeux.
Ils favorisent le développement des caractères sexuels secondaires (règles, croissance des seins, ovulation) chez la jeune femme à la puberté. A la ménopause, les ovaires sécrètent moins d’œstrogènes.
Les œstrogènes agissent également sur :
- La régénération osseuse en prévenantainsi la survenue de l’ostéoporose ;
- Le développement et la protection du système nerveux central ;
- Le système cardiovasculaire ;
- L’humeur ou le moral.
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L’effet des œstrogènes sur la maladie de Parkinson
Même si les scientifiques étudient la maladie de Parkinson depuis des décennies, on ne connait pas encore les mécanismes exacts de la maladie et aucun traitement curatif n’existe.
L’une des questions est de savoir pourquoi la maladie de Parkinson survient précocement chez les hommes et plus fréquemment chez les femmes ménopausées. Les hormones féminines auraient-elles un rôle protecteur ?
À savoir ! Le principal facteur de la maladie de Parkinson est une version mutée d’une protéine appelée alpha-synucléine. Cette protéine s’agrège à l’intérieur des neurones à dopamine qui sont responsables de la coordination des mouvements. Les accumulations de protéines forment des structures appelées corps de Lewy. Au fil du temps, cette agglomération empêche les neurones du cerveau de fonctionner et ils finissent par mourir.
Récemment, un groupe de chercheurs dirigés par Silke Nuber de la Harvard Medical School de Boston, a décidé d’examiner de plus près le rôle neuroprotecteur des œstrogènes sur des souris.
Pour ce faire, ils ont utilisé un nouveau modèle murin de la maladie de Parkinson. Ils ont comparé des souris témoins (ne recevant aucun traitement) avec des souris traitées avec de la DHED, une molécule qui augmente les niveaux d’œstrogènes dans le cerveau.
En comparant les différentes populations de souris, ils ont mis en évidence que :
- Les souris femelles non traitées présentaient des symptômes moins graves que les souris mâles non traitées ;
- Le traitement à base de DHED améliorait les symptômes chez les souris mâles et les souris femelles.
Chez les souris mâles, l’œstrogène a réduit l’accumulation de la protéine alpha-synucléine. Conséquence ? Ils ont perdu moins de fibres nerveuses et les symptômes moteurs de la maladie ont diminué.
Ces résultats renforcent l’idée que le traitement aux œstrogènes pourrait être un moyen efficace de retarder et de réduire les symptômes de la maladie de Parkinson chez les patients présentant un niveau faible d’oestrogène.
Julie P., Journaliste scientifique