Maladie de Parkinson : vers la conversion des cellules cérébrales ?

Neuroplasticité

Rédigé par Estelle B. et publié le 9 juillet 2020

Convertir des cellules cérébrales en neurones pour lutter contre les maladies neurodégénératives, comme la maladie de Parkinson ou la maladie d’Alzheimer, pourrait être une alternative possible, à en croire les résultats de deux récentes études menées chez la souris. Explications.

cellules cérébrales en neurones

Convertir des cellules cérébrales en neurones

Les maladies neurodégénératives, comme la maladie de Parkinson ou la maladie d’Alzheimer, se caractérisent par une destruction progressive et irréversible de certains neurones dans des régions spécifiques du cerveau. Les équipes de recherche se mobilisent partout dans le monde pour développer des médicaments capables de stopper ou de limiter cette neurodégénérescence. Mais la conversion des cellules cérébrales pourrait constituer une autre approche intéressante.

Récemment, deux études menées chez la souris ont montré que la conversion des cellules cérébrales en neurones était possible, en bloquant l’expression de certains gènes. Une conversion susceptible d’annuler les effets de la dégénération des neurones.

Des astrocytes convertis en neurones dopaminergiques chez la souris

Des chercheurs américains sont parvenus à bloquer l’expression d’une protéine dans des astrocytes de souris. Le blocage de l’expression de cette protéine a eu pour conséquence de convertir les astrocytes en neurones capables de produire de la dopamine, le neurotransmetteur affecté dans la maladie de Parkinson.

À savoir ! Les astrocytes sont des cellules gliales du système nerveux central. De forme étoilée, elles assurent notamment le support et la protection des neurones.

La conversion des astrocytes en neurones a permis une nouvelle innervation dans la région du striatum et une libération de dopamine à ce niveau. Le striatum est une partie du cerveau impliquée dans le mouvement volontaire, la motivation alimentaire et la gestion de la douleur, entre autres. Les souris ainsi traitées présentaient un meilleur contrôle de leurs mouvements et une réduction des troubles moteurs.

Une approche transposable chez l’homme ?

Cet exemple de conversion de cellules cérébrales en neurones fonctionnels chez un modèle murin de maladie de Parkinson montre les potentialités d’une telle approche. En bloquant ou en stimulant l’expression de certains gènes, il serait possible de convertir des cellules cérébrales en neurones, capables de compenser des pertes de neurones dans certaines régions du cerveau.

Si une telle conversion s’avérait possible chez l’homme, elle pourrait devenir une thérapie pour tous les problèmes de santé liés à la neurodégénérescence :

  • Les maladies neurodégénératives ;
  • Les traumatismes cérébraux sévères.

Au-delà de la capacité technologique à convertir les cellules cérébrales en neurones, il reste néanmoins à évaluer les conséquences d’une telle conversion, notamment l’effet de la réduction du nombre d’astrocytes et l’impact sur les autres cellules cérébrales.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Reversing a model of Parkinson’s disease with in situ converted nigral neurons. nature.com. Consulté le 5 juillet 2020.
– Genetic identification of cell types underlying brain complex traits yields insights into the etiology of Parkinson’s disease. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. Consulté le 5 juillet 2020.
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