Le cancer de la langue correspond au développement de cellules cancéreuses au niveau de l’organe. Il est assez rare, et se manifeste essentiellement chez les hommes fumeurs. Il concerne le plus souvent la base de la langue ou les parties mobiles. Les symptômes peuvent comprendre des douleurs au niveau de la langue, l’apparition de « cloques » ou des difficultés à déglutir. La prise en charge peut être chirurgicale, à base de chimiothérapie ou de radiothérapie. Les différentes thérapeutiques peuvent être employées seules ou associées.
Cancer de la langue, définition et facteurs de risque
Le corps est composé de plusieurs milliards de cellules qui se développent, se divisent et finissent par mourir afin de laisser ensuite la place à de nouvelles cellules chez un individu en bonne santé. Lorsqu’une cellule est cancéreuse, elle se développe et se multiplie beaucoup plus rapidement qu’une cellule ordinaire. Les cellules cancéreuses n’ont pas le même fonctionnement et peuvent même être toxiques pour le corps humain. Elles entrent en compétition avec les cellules normales dans le fonctionnement du corps humain. On parle de tumeur lorsque le nombre de cellules cancéreuses est suffisamment important pour former une masse visible.
À savoir ! Une cellule devient cancéreuse lorsque son ADN est endommagé. En effet, l’ADN renferme toutes les instructions nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme. On peut hériter d’un ADN endommagé ou bien il peut le devenir après une exposition à certaines substances.
Ainsi, on parle de cancer de la langue lorsque les cellules de la langue deviennent cancéreuses et forment une tumeur. On estime que la moitié des cancers de la langue affectent la partie arrière de cette dernière. Dans 95% des cas, on parle de carcinome malpighien.
Fréquence du cancer de la langue
Le cancer de la langue appartient à la famille des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS). Ces types de cancers concerneraient chaque année près de 17 000 individus dont 10 500 décès. Ils représentent 10% de l’ensemble des cancers. La France est, par ailleurs, le pays qui répertorie le plus grand nombre de cas avec une répartition géographique inégale en effet les départements de l’Est, de l’Ouest et du Nord sont les plus touchés. Dans 90% des cas le cancer est en lien avec une intoxication alcoolo-tabagique.
À savoir ! 25% des cancers des voies aérodigestives supérieures concernent la cavité orale.
La grande majorité (90%) des patients atteints d’un cancer des voies aérodigestives supérieures (dont la langue) sont des hommes. Cependant, depuis plusieurs années, le nombre de cas chez les femmes tend néanmoins à augmenter.
Facteurs de risque des tumeurs cancéreuses de la langue
Les facteurs de risque peuvent être de plusieurs types : hérités (un gène endommagé rendant le développement du cancer plus probable), environnementaux (par exemple, la pollution) ou comportementaux.
Les principaux facteurs de risque du cancer de la langue sont :
- Le tabac. 90% des patients atteints d’un cancer de la langue sont fumeurs. Ce type de cancer est 6 fois plus fréquent chez les fumeurs que les non-fumeurs. Plus la quantité de tabac est importante, plus le risque augmente ;
- L’alcool. On estime que 75% des individus atteints sont des consommateurs d’alcool. Comme pour le tabac, le risque de développer ce cancer est 6 fois plus élevé chez les buveurs. Il est 15 fois plus important chez un individu qui boit et qui fume ;
- L’âge, les patients ont généralement entre 50 et 60 ans ;
- Le sexe, les hommes sont les plus touchés ;
- Une mauvaise hygiène bucco-dentaire ;
- Le syndrome de Plummer-Vinson (trouble alimentaire rare) ;
- La leukoplasie (maladie à l’origine de taches blanchâtres dans la bouche) ;
- L’érythroplasie (maladie à l’origine de taches rouges dans la bouche).
Symptômes et traitements du cancer de la langue
Les symptômes d’un cancer de la langue peuvent être des douleurs également au niveau de l’oreille et des difficultés à déglutir appelées dysphagies. Mais aussi une voix enrouée, de la toux avec des crachats de sang (hémoptysie) et également une perte de poids.
A propos du diagnostic
Le diagnostic d’un cancer de la langue nécessite le plus souvent une biopsie, c’est-à-dire le prélèvement d’un morceau de tissu au niveau des lésions afin de l’examiner au microscope.
D’autres examens permettent d’évaluer l’étendue du cancer : une tomodensitométrie (ou scanner), une radiographie, une IRM, etc. Grâce à ces données, les médecins peuvent déterminer précisément où se trouve le cancer et quel traitement sera le plus adapté.
À savoir ! Les cancers sont classés par stades en fonction de la taille de la tumeur et de sa progression dans l’organisme. Plus le stade est élevé, plus le cancer est sévère et étendu. Pour le cancer de la langue, il existe 4 stades :
- T1 pour les tumeurs de moins de 2 cm ;
- T2 pour les tumeurs de plus de 2 cm mais moins de 4 cm ;
- T3 pour les tumeurs de plus de 4 cm ;
- T4 pour une atteinte des structures avoisinantes.
Quels sont les traitements pour un cancer de la langue ?
Comme dans tous les cancers, il existe différents types de prise en charge qui peuvent être associées ou non la chirurgie; la radiothérapie et la chimiothérapie.
Le traitement choisi diverge selon le stade du cancer de la langue. La meilleure approche thérapeutique est préalablement discutée et débattue lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) qui réunit plusieurs professionnels, dont l’oncologue et l’ORL. A l’issue de celle-ci, un compte-rendu ainsi qu’un exemplaire du programme personnalisé de soin (PPS) est remis au médecin traitant du patient.
La chirurgie
Dans la plupart des cas, les tumeurs de la langue doivent être retirées chirurgicalement. Cette prise en charge représente souvent la première étape du traitement avec une chimiothérapie ou une radiothérapie associée permettant de s’assurer de l’élimination de la totalité des cellules cancéreuses.
La radiothérapie
La radiothérapie peut également être utilisée car elle permet de cibler les tissus cancéreux en épargnant autant que possible les tissus sains voisins. Les cellules saines très proches des lésions cancéreuses sont tout de même touchées et à l’origine des effets indésirables de la thérapie : irritation ou brûlure de la peau ainsi que de la fatigue, une perte d’appétit et de cheveux.
La chimiothérapie
Elle repose sur l’ingestion orale ou l’administration intraveineuse de produits toxiques pour les cellules cancéreuses. Ce type de traitement est également à l’origine de divers effets indésirables : nausées et vomissements mais aussi perte d’appétit et perte de cheveux ou ulcères buccaux. La plupart des effets secondaires disparaissent une fois le traitement terminé aussi bien pour la chimiothérapie que la radiothérapie.
Charline D., Docteur en pharmacie