Le cancer du testicule survient lorsqu’une cellule normale du testicule subit une transformation, la rendant cancéreuse. La multiplication de cette cellule cancéreuse de manière anarchique conduit à la formation d’une tumeur.
Le cancer du testicule regroupe en fait plusieurs types de cancers en fonction de la nature cellule testiculaire d’origine. Dans 95 %, le cancer du testicule se développe à partir des cellules germinales impliquées dans la production des spermatozoïdes.
Il existe 2 grands types de tumeurs germinales : les séminomes et les cancers non-séminomateux.

Fréquence de la maladie
Le cancer du testicule est rare avec environ 2 200 nouveaux cas en 2011, en France. Le cancer du testicule représente 1 à 1.5 % de l’ensemble des cancers chez l’homme. Plus de 85 % des cas sont diagnostiqués entre 15 et 49 ans. On estime le nombre de décès liés au cancer du testicule à 87 en 2010, en France. C’est donc un cancer de très bon pronostic y compris pour les stades métastatiques. La survie à 5 ans oscille entre 98 et 99 % pour les formes purement locale et supérieure à 70 % pour les formes métastatiques.
Facteurs de risque du cancer du testicule
Le fait d’avoir un ou plusieurs facteurs de risque n’entraîne pas forcément l’apparition d’un cancer. Ils augmentent la probabilité de développer ce cancer par rapport à une personne non exposée. Cependant, un cancer peut se développer sans qu’aucun facteur de risque ne soit présent.
A savoir ! Un facteur de risque désigne un élément qui peut favoriser le développement d’un cancer
La cryptorchidie
Au cours du développement fœtal, les testicules sont logés dans l’abdomen et descendent peu à peu dans les bourses. Parfois, sans que l’on se sache pourquoi, l’un des testicules reste logé dans l’abdomen : ce phénomène est appelé cryptorchidie. C’est une malformation infantile fréquente qui touche 3 à 4 % des nouveau-nés garçons et 33 % des prématurés. On estime qu’un homme ayant un antécédent de cryptorchidie a un risque de cancer du testicule multiplié par 5 à 10.
Le cancer du testicule controlatéral
Le cancer du testicule touche le plus souvent un seul testicule. Une personne ayant donc eu un précédent cancer du testicule est plus exposée à en développer un sur l’autre testicule, dit controlatéral. Le risque de récidive au deuxième testicule est estimé à 2 à 3 % durant la période de 15 à 25 ans après le diagnostic du premier cancer
D’autres facteurs de risque
D’autres facteurs de risque sont actuellement étudiés sans qu’un lien scientifique fort soit établi. Il semblerait que l’exposition professionnelle à des substances chimiques comme le benzène ou les hydrocarbures puissent être responsable d’une majoration du risque de développer un cancer du testicule. Par ailleurs, d’autres travaux tendent à montrer qu’une exposition à certains pesticides, aux perturbateurs endocriniens et au cannabis favorisent l’apparition d’un cancer des testicules.
Symptômes
- Les symptômes testiculaires : la plupart du temps, le cancer du testicule est suspecté par le patient lui-même après la découverte d’une masse palpable sur le testicule. Elle est le plus souvent dure et indolore au toucher. De plus, cette masse ne régresse pas spontanément au cours du temps. Si cette formation est importante, elle peut être la cause d’une augmentation du volume des bourses.
- Les autres signes sont plus rares : parmi eux, on peut citer la gynécomastie qui correspond au développement rapide des seins chez l’homme. Ce phénomène est provoqué par la sécrétion d’une hormone, l’hCG, qui est normalement produite chez les femmes pendant la grossesse. Dans le cas de la gynécomastie, l’hormone est produite par la tumeur. Cependant, ce symptôme n’est pas exclusif au cancer du testicule ; il peut aussi être induit par des causes médicamenteuses ou de manière normale à l’adolescence.
Surveillance et dépistage
L’auscultation testiculaire n’étant pas systématique chez le médecin, le patient doit être attentif à certains signes décelables par l’auto-palpation. Il est conseillé aux jeunes hommes à partir de 14 ans de la réaliser une fois par mois et particulièrement chez les patients avec un antécédent de cryptorchidie.
Il est préconisé d’examiner chaque testicule l’un après l’autre en le faisant rouler entre le pouce et les quatre doigts. Le pouce étant placé au-dessus et les quatre doigts en dessous.
Il est normal de sentir au sommet de chaque testicule une petite formation allongée qui est l’épididyme (canal contenant les spermatozoïdes). Si l’auto-palpation révèle une petite masse dure et souvent indolore qui était absente lors de l’examen précédent, il est recommandé de consulter un médecin.
Diagnostic
Il repose sur un examen clinique révélant différents symptômes vus ci-dessus couplé à un ensemble de bilans paracliniques (biologie, imagerie, biopsie). Il est important de souligner que tous ces bilans ont pour objectif de confirmer ou non la présence de cancer et de caractériser la tumeur afin de proposer un traitement optimisé pour le patient.
Dans la majorité des cas, la démarche diagnostique dans le cancer du testicule débute après la découverte à la palpation ou à l’auto-palpation d’une masse sur l’un des testicules. La suite du diagnostic comprend une échographie, la recherche biologique de marqueurs tumoraux, et l’examen des cellules après une ablation du testicule.
L’échographie

Dans le cadre du cancer du testicule, on parle d’échographie scrotale, c’est-à-dire que la sonde de l’appareil est appliquée sur les bourses pour observer les testicules.
Cette technique permet une très bonne détection du cancer du testicule et d’en estimer la taille.
L’analyse des marqueurs du cancer du testicule
Elle est réalisée s’il existe une forte suspicion de cancer du testicule après l’échographie. C’est une prise de sang, qui après analyse permet de doser 3 biomarqueurs : AFP, hCG total et LDH. Ces marqueurs sont des substances présentes dans le sang dont le suivi permet d’aiguiller vers le diagnostic et la gravité de la maladie ainsi que la réponse aux traitements. Cependant, un patient peut très bien avoir des marqueurs élevés sans avoir de cancer et inversement. C’est le lien entre les différents moyens d’investigations qui permet au médecin de poser un diagnostic clair.
L’examen anatomopathologique
C’est l’observation au microscope des cellules récupérées après l’ablation du testicule. Cette méthode permet de confirmer de manière certaine le diagnostic, mais aussi de préciser les caractéristiques du cancer du testicule. On pourra discerner les tumeurs germinales et savoir exactement l’origine de la « cellule malade » afin d’établir un traitement adapté.
Le scanner et l’IRM
Ils ne sont utilisés que pour l’examen des ganglions suspects et la recherche de métastases. C’est une étape de diagnostic qui est qualifiée de bilan d’extension, car elle arrive dans un second temps après la découverte du cancer au niveau des testicules. Ce bilan n’est réalisé que lorsque les médecins suspectent une propagation ou une extension du cancer à d’autres endroits que le testicule.
Prise en charge thérapeutique du cancer du testicule
Préservation de la fertilité
Comme pour la quasi-totalité des cancers, la prise en charge comporte 3 grands axes : la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie. Ces trois types de traitements ont la spécificité de devoir être utilisés soit à visée systémique (corps entier) soit à visée locorégionale (une partie ou un organe en particulier).

La chirurgie
C’est le traitement initial devant tous les types de tumeurs du testicule.
L’orchidectomie est un acte chirurgical qui correspond à l’ablation du testicule dans lequel s’est développé le cancer. Ce geste est considéré à la fois comme diagnostique et thérapeutique car, il permet à la fois de retirer la tumeur et aussi d’obtenir un échantillon indispensable à l’analyse des « cellules malades » afin d’orienter la prise en charge. Par ailleurs, la mise en place d’une prothèse en silicone est possible, directement pendant l’opération ou dans un second temps.
La radiothérapie
La radiothérapie est un traitement locorégional utilisant des rayonnements ionisants de hautes énergies pour détruire des cellules cancéreuses. Cette méthode thérapeutique permet de cibler très précisément une zone à traiter pour irradier la tumeur tout en préservant au maximum les tissus sains avoisinants. Dans le cadre du cancer du testicule, elle est indiquée pour les tumeurs germinales séminomateuses (séminomes) localisées ou avancées, après l’ablation du testicule. Le faisceau de radiation est dirigé sur le testicule restant ou les ganglions lymphatiques avoisinants afin de limiter le risque de propagation et d’éviter le risque de récidive.
La chimiothérapie

La chimiothérapie comprend l’ensemble des thérapeutiques médicamenteuses agissant sur les cellules cancéreuses et ayant pour but soit de les détruire soit de limiter leurs multiplications. C’est le seul axe thérapeutique à agir sur l’ensemble de l’organisme. Dans le cancer du testicule, la chimiothérapie peut être entreprise après l’orchidectomie (ablation du testicule) dans le but de limiter les risques de récidives ou de propagation du cancer. En fonction du stade et de la nature des cellules cancéreuses impliquées, l’équipe médicale choisit une combinaison de médicaments anticancéreux pour lutter au mieux contre le type de cancer dont souffre le patient.
L’association la plus répandue dans la prise en charge par chimiothérapie du cancer du testicule est le protocole BEP : bléomycine, étoposide et cisplatine.
Sexualité après le cancer du testicule
Le cancer ne laisse pas de séquelle, mais l’orchidectomie touche à l’intégrité physique des jeunes hommes. L’ablation n’a aucun retentissement physique sur la sexualité ni sur la fertilité.
Pourtant, cette opération est souvent associée à une image de soi dégradée et à une perte de confiance en soi. C’est ici, dans ces moments de fragilités, que la/le conjoint peut jouer un rôle fondamental dans l’acceptation des conséquences de la maladie.
De plus, les interrogations liées à la sexualité et à la procréation doivent être abordées librement avec l’équipe médicale. La personne doit bien comprendre quelles sont les conséquences exactes et réelles du traitement sur sa vie, il ne faut pas le laisser dans un système de croyance inexacte potentiellement source de souffrance psychologique.
Ainsi, il est important de souligner que la plupart des hommes opérés n’ont aucun trouble de l’érection et qu’ils n’auront très surement jamais recours à la fécondation in vitro pour procréer.

Jean C. / Pharmacien
– Les cancers du testicule – Fondation ARC pour la recherche sur le cancer – Mis à jour le 6 Août 2014
– Les cancers du testicule – Institut National du Cancer (INCa) – Mis à jour en Mars 2014
– Chapitre 18 : Tumeurs du testicule – Association Française d’Urologie – Consulté le 20 Avril 2017