Les glioblastomes sont des tumeurs cérébrales, les plus fréquentes chez l’adulte. Ces cancers résultent de la prolifération anormale d’astrocytes ou d’autres cellules du système nerveux central. Particulièrement agressifs, ils évoluent généralement rapidement, en seulement quelques mois. Ils se manifestent par des troubles neurologiques non spécifiques, notamment des maux de tête, des vomissements, des déficits neurologiques et des troubles du comportement. Leur prise en charge associe généralement plusieurs thérapies anticancéreuses et une chirurgie.
Définitions et symptômes des Glioblastomes
Qu’est-ce que c’est ?
Les glioblastomes sont les tumeurs cérébrales les plus fréquentes chez l’adulte. Ils se développent à partir de la prolifération anormale d’astrocytes ou d’autres cellules du cerveau. Les astrocytes sont des cellules du système nerveux central, en forme d’étoile, qui assurent plusieurs rôles essentiels pour le cerveau (soutien, structure, cicatrisation des lésions, maintien de la barrière hémato-encéphalique, rôle nourricier pour les neurones, …). Dans la majorité des cas, la tumeur se développe au niveau d’un des deux hémisphères cérébraux, mais elle peut aussi se localiser dans un autre endroit du système nerveux central (une autre partie de l’encéphale comme le corpus callosum, le tronc cérébral ou encore la moelle épinière).
À savoir ! Le cerveau, et plus largement le système nerveux central, peut être le siège de multiples tumeurs, en fonction du type de cellules touchées. Les spécialistes distinguent entre autres les glioblastomes, les gliomes, les astrocytomes, les méningiomes ou encore les adénomes hypophysaires. Chaque tumeur cérébrale a ses caractéristiques propres en termes de nature, de signes cliniques, de stades évolutifs, de diagnostic et bien sûr de traitement et de pronostic.
En France, selon les estimations, il survient environ 2 400 nouveaux cas de glioblastome chaque année. Près de trois cas sur quatre concernent des adultes, âgés de 45 à 70 ans, avec un âge moyen au diagnostic de 58 ans. Les femmes sont généralement moins touchées que les hommes. Les enfants peuvent plus rarement développer un glioblastome, car ce type de tumeur cérébrale ne représente que 3 % des cas de cancers cérébraux chez l’enfant. Sur l’ensemble des tumeurs cérébrales, les glioblastomes représentent entre 12 et 15 %.
Les glioblastomes peuvent évoluer directement sous la forme d’une tumeur maligne, généralement très agressive et rapidement évolutive (tumeur primaire). Mais ils peuvent aussi évoluer secondairement à partir d’un autre type de tumeur, comme les gliomes (tumeur secondaire). Parfois, les glioblastomes concernent plusieurs types de cellules du système nerveux central, ce qui entraîne leur propagation très rapide à l’ensemble du cerveau.
Les causes précises des glioblastomes ne sont pas encore connues, mais plusieurs facteurs semblent être impliqués selon les spécialistes :
- Une irradiation antérieure de l’encéphale pour traiter une autre pathologie ;
- Une prédisposition génétique, associée à certaines anomalies génétiques ou chromosomiques (certaines maladies génétiques augmentent ainsi le risque de développer ce type de tumeur cérébrale).
Quels symptômes ?
Les glioblastomes se manifestent par des symptômes neurologiques, souvent peu spécifiques. Les signes cliniques dépendent notamment des paramètres de la tumeur (nature, taille, localisation dans le système nerveux central) et peuvent comprendre :
- Des maux de tête;
- Des nausées et/ou des vomissements ;
- Des troubles du comportement: troubles de la parole, troubles visuels, troubles de l’humeur ou de la personnalité, troubles de la mémoire, … ;
- Des convulsions et des crises d’épilepsies ;
- Des troubles de l’équilibre;
- Une faiblesse ou une perte de sensibilité au niveau d’un membre (bras, jambe) ;
- Des troubles de la conscience.
Ces symptômes sont la conséquence d’une augmentation de la pression intracrânienne : la tumeur comprime les autres structures cérébrales. Ils apparaissent en quelques jours ou quelques semaines et s’intensifient rapidement. Dans les premiers stades, les signes cliniques peuvent être faibles, mais dès que la taille de la tumeur augmente, une consultation médicale devient rapidement nécessaire devant l’ampleur des symptômes.
Comme pour toute tumeur agressive et très évolutive, le pronostic des glioblastomes est souvent assez sombre. Il est fonction de plusieurs paramètres :
- L’âge du patient ;
- Son état de santé ;
- La nature de la tumeur ;
- La taille de la tumeur et ses caractéristiques histologiques et moléculaires ;
- Les possibilités de recours à la chirurgie ;
- L’intensité des signes cliniques ;
- La réponse aux traitements de chimiothérapie et de radiothérapie.
Diagnostic et traitements des Glioblastomes
Quel diagnostic ?
Face aux symptômes neurologiques, le médecin doit rapidement suspecter une tumeur cérébrale. L’examen clinique et les examens complémentaires ont pour premier objectif d’éliminer d’autres causes possibles de troubles neurologiques, telles que :
- Une infection du système nerveux central ;
- Une maladie génétique.
Le diagnostic repose sur plusieurs éléments contributifs :
- Un interrogatoire du patient ;
- Un examen clinique ;
- Un bilan neurologique complet (examen neurologique et musculaire, test de sensibilité, test des réflexes, …) ;
- Un bilan ophtalmologique et auditif ;
- Des tests de langage, d’écriture et/ou de mémoire ;
- Des bilans sanguins pour rechercher une inflammation, une déficience d’organe, un trouble métabolique ou une modification de la formule sanguine ;
- Des examens d’imagerie, généralement un scanner ou une IRM, pour visualiser précisément la tumeur ;
- La réalisation d’une biopsie de la tumeur ou d’une ablation chirurgicale de la tumeur, suivie d’un examen anatomopathologique pour définir les caractéristiques de la tumeur.
Une fois le diagnostic confirmé, le patient est orienté vers plusieurs spécialistes :
- Un neurologue ;
- Un neuro-oncologue ;
- Un neurochirurgien.
Quels traitements ?
Le traitement des glioblastomes doit être instauré le plus rapidement possible, compte-tenu de la rapidité d’évolution de la tumeur. Chaque prise en charge est adaptée :
- Au cas spécifique de chaque patient ;
- Au cas spécifique de chaque tumeur.
A chaque fois que cela est possible, le recours à la chirurgie constitue la première ligne de traitement, afin de retirer le maximum de cellules tumorales et de prélever un échantillon de la tumeur pour un examen anatomopathologique. Dans la majorité des cas, les glioblastomes sont des tumeurs dites infiltrantes (les tissus tumoraux s’infiltrent dans les tissus normaux), qui sont très difficiles à retirer dans leur intégralité sans causer des lésions irréversibles sur le cerveau.
Suite à la chirurgie, ou directement pour les tumeurs inopérables, d’autres thérapies anticancéreuses sont mises en œuvre, en fonction des caractéristiques de la tumeur :
- Des séances de chimiothérapie: les médicaments de chimiothérapie sont administrés par voie intraveineuse, mais aussi parfois directement au site de la tumeur au moment de l’acte chirurgical ;
- Des séances de radiothérapie, généralement en complément de la chimiothérapie.
Le traitement des glioblastomes est généralement difficile, pour plusieurs raisons :
- La faible réponse aux traitements de chimiothérapie ;
- Les lésions cérébrales consécutives aux traitements ;
- La barrière hémato-encéphalique (système de protection qui permet d’isoler le cerveau et la circulation cérébrale du reste de la circulation sanguine) qui bloque le passage de nombreux médicaments de chimiothérapie.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Glioblastome. braintumour.ca. Consulté le 16 mars 2021.