Explorations fonctionnelles respiratoires (EFR)


Rédigé par Estelle B. et publié le 23 octobre 2019

Les explorations fonctionnelles respiratoires, le plus souvent notées EFR, correspondent à un ensemble d’examens visant à évaluer les capacités respiratoires d’une personne, en bonne santé ou atteinte d’une pathologie pulmonaire. Plusieurs techniques peuvent être utilisées et permettent de diagnostiquer, de suivre l’évolution d’une maladie ou d’évaluer l’efficacité d’un traitement.

Capacité respiratoire et explorations fonctionnelles respiratoires

Capacité respiratoire Les explorations fonctionnelles respiratoires, plus connues sous leur abréviation EFR, regroupent un ensemble d’examens médicaux, qui permettent d’évaluer les capacités respiratoires d’une personne, en bonne santé ou atteinte d’une pathologie aiguë ou chronique.

Les principaux examens utilisés dans le cadre des EFR sont les suivants :

  • La spirométrie est l’examen de base des EFR. Il permet de déterminer plusieurs paramètres respiratoires importants :
    • Le VEMS, le Volume Expiré Maximal par Seconde, représentatif des débits ventilatoires ;
    • La capacité vitale, qui est le volume total d’air mobilisé après une inspiration et une expiration maximale ;
  • La plethysmographie permet de mesurer l’ensemble des volumes pulmonaires, y compris le volume résiduel (volume d’air restant dans les poumons après une expiration maximale) ;
  • La capacité de diffusion pulmonaire est un examen essentiel pour étudier le transfert de l’oxygène des alvéoles pulmonaires vers les vaisseaux sanguins ;
  • La gazométrie artérielle, plus communément appelée les gaz du sang, consiste à ponctionner une petite quantité de sang artériel, dans laquelle les biologistes déterminent la pression d’oxygène et de dioxyde de carbone (CO2), mais aussi le pH du sang (acidité).

En dehors de ces examens principaux qui constituent les EFR, le médecin pneumologue peut demander d’autres examens plus spécifiques, en fonction du cas précis de chaque patient. Ces examens complémentaires peuvent par exemple être :

  • La mesure des résistances pulmonaires (résistances de la cage thoracique aux efforts de respiration) ;
  • Le test de provocation à la métacholine (dérivé de l’acétylcholine), très utile pour détecter une hyperactivité bronchique, caractéristique d’un terrain asthmatique ;
  • La mesure de la puissance des muscles respiratoires ;
  • Le test d’hyperoxie (excès d’apport en oxygène par les poumons).

Quelles sont les indications des EFR ?

Une femme asthmatique Les explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) sont des examens essentiels en pneumologie. Ils sont utilisés en routine par les médecins pneumologues dans les cas suivants :

  • Le diagnostic et le suivi de différentes pathologies respiratoires chroniques, telles que :
    • La BPCO (BronchoPneumopathie Chronique Obstructive) ;
    • L’emphysème pulmonaire (affection caractérisée par la destruction de la paroi des alvéoles pulmonaires) ;
    • L’asthme;
  • Un bilan pulmonaire avant une intervention chirurgicale thoracique susceptible d’impacter les poumons ;
  • Le suivi de certaines pathologies systémiques susceptibles d’affecter les poumons, comme :
  • Le suivi de la fonction respiratoire chez des patients traités avec des médicaments pouvant entraîner des problèmes respiratoires, par exemple le méthotrexate ou la bléomycine;
  • L’évaluation des capacités respiratoires chez les sportifs de haut niveau, dans le cadre de leur entraînement ou de la préparation de grandes compétitions.

La spirométrie est l’examen de choix pour détecter et évaluer la dilatation des bronches (appelée la bronchectasie par les spécialistes). Il s’agit de l’une des caractéristiques principales de certaines pathologies respiratoires, comme la BPCO ou l’asthme.

La plethysmographie est utilisée pour diagnostiquer et suivre deux types de situations :

  • Les syndromes restrictifs, dans lesquels les volumes pulmonaires sont diminués, comme dans le cas de la fibrose pulmonaire ou de la cypho-scoliose (double déformation de la colonne vertébrale qui modifie le volume de la cage thoracique et donc les capacités pulmonaires) ;
  • La distension thoracique, caractéristique de l’emphysème pulmonaire.

La capacité de diffusion pulmonaire est un critère de diagnostic et de suivi important dans plusieurs atteintes respiratoires, comme l’emphysème pulmonaire, la fibrose pulmonaire ou l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP).

Dans certains contextes, les EFR sont effectuées avant et après un effort physique, appelé le test de marche de 6 minutes. Ce test consiste à parcourir en marchant la plus grande distance possible sur une période de 6 minutes. Au cours de ce test, la saturation en oxygène et la fréquence des battements cardiaques sont contrôlés en continu. Ce test est généralement utilisé pour rechercher la cause d’un essoufflement décrit par le patient.

Les EFR en pratique

Consultation médialeParmi les principaux examens constitutifs des EFR, la spirométrie, la plethysmographie et la mesure de capacité de diffusion sont des examens non douloureux, qui peuvent être réalisés dans un cabinet médical ou dans un service de soins spécialisés. Le patient doit respirer dans un embout spécifique placé dans la bouche. Parallèlement, un pince-nez est mis en place pour éviter de fausser les mesures avec la respiration nasale. Ces examens durent entre 15 minutes et 1 heure en fonction des examens effectués.

À la demande du médecin, qui surveille le patient tout au long des examens, le patient doit respirer lentement, inspirer au maximum, expirer au maximum. A chaque examen, les exercices respiratoires peuvent être répétés au minimum deux fois. Dans le cas de la pléthysmographie, le patient est assis dans une cabine aux parois transparentes pour effectuer les exercices respiratoires.

La gazométrie artérielle nécessite une ponction de sang artériel, différente d’une prise de sang, au cours de laquelle on ponctionne du sang veineux. Le sang artériel peut être prélevé à différents endroits :

  • Le plus souvent dans l’artère radiale au niveau du poignet ;
  • Au niveau du lobe de l’oreille ;
  • Au bout du doigt.

La ponction de sang artériel peut être douloureuse chez certains patients, la douleur ne durant que quelques minutes. Pour éviter un hématome, un pansement compressif est mis en place après la ponction et doit rester en place pendant une vingtaine de minutes.

Avant les EFR, aucune préparation particulière n’est nécessaire. Toutefois, il est nécessaire de mentionner au médecin au moment de la prescription la prise de médicaments bronchodilatateurs ou l’existence de pathologies particulières. Ainsi, le médecin pourra donner quelques instructions particulières avant la réalisation des EFR.

En règle générale, les EFR ne sont associées à aucun risque particulier. Cependant, pour éviter tout problème, il est important de signaler tout évènement de santé récent au médecin avant le début de l’examen.

Estelle B.,Docteur en Pharmacie

– Exploration fonctionnelle respiratoire (EFR). chu-lyon.frConsulté le 19 juin 2019.

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