Rhinite allergique, rhinite saisonnière


Rédigé par Estelle B. et publié le 3 juin 2024

rhinite allergique

La rhinite allergique, encore appelée la rhinite saisonnière, est une inflammation de la paroi nasale, provoquée par une réaction allergique à la présence d’allergènes dans l’air respiré. La plus connue des rhinites allergiques est sans aucun doute le rhume des foins, capable de nuire profondément à la qualité de vie des patients au printemps ! Bien que bénigne, il est important de la diagnostiquer et de la prendre en charge, compte-tenu du risque d’évolution vers un asthme allergique.

Qu’est-ce que la rhinite allergique ou rhinite saisonnière ?

La rhinite allergique est une inflammation de la paroi nasale causée par une réaction immunitaire immédiate. Cette réaction est déclenchée par un allergène respiratoire comme le pollen, les graminées, les poils, les acariens, les poussières etc. Elle peut apparaître à tous les âges de la vie.

La rhinite allergique peut être saisonnière et provoquée par l’augmentation d’un allergène spécifique pendant une période donnée. L’exemple le plus connu est le rhume des foins qui est une allergie aux pollens des graminées. Lorsque l’allergène est présent toute l’année, les rhinites allergiques peuvent aussi être apériodiques (poils de chat, chiens, acariens, poussières…), c’est-à-dire se produire en continu tout au long de l’année. On parle de rhinite persistante.

À savoir ! L’association d’une rhinite allergique et d’une conjonctivite est caractéristique d’une pollinose

Le rhume des foins est une allergie saisonnière liée au pollen des graminées. Cette allergie est concomitante à l’augmentation du pollen dans l’air. Les symptômes sont à la fois ceux d’une rhinite (écoulement nasal, démangeaisons nasales, buccales, essoufflement) et d’une conjonctivite allergique (démangeaisons oculaires, larmoiements). On estime par ailleurs que 10 à 20 % de la population française est affectée par ce type d’allergie.

Les rhinites allergiques sont des terrains favorables au développement d’un asthme allergique ou asthme atopique, une forme particulière d’asthme. Compte-tenu des symptômes et des risques liés à l’asthme, il est important de consulter et de prendre en charge la rhinite allergique.

Quels sont les signes de la rhinite allergique ?

Les symptômes de la rhinite allergique sont multiples. La présence simultanée de deux des symptômes suivants permet de la caractériser :

  • Une rhinorrhée (écoulement nasal) le plus souvent clair ;
  • Une congestion nasale (sensation de nez bouché) ;
  • Une pression dans les sinus ;
  • Des crises d’éternuements à répétition ;
  • Un larmoiement ;
  • Des démangeaisons au niveau des muqueuses nasales, buccale ou oculaire ;
  • Des signes de conjonctivite (rougeur, larmoiement, picotement de l’œil) ;
  • Une perturbation du sommeil.

Ces symptômes peuvent chez certains patients se compliquer de sinusite ou d’otite.

Comment reconnaître la rhinite allergique ?

Les signes évocateurs d’une rhinite allergique doivent amener à consulter un  médecin ou le pédiatre, surtout en cas de contexte familial d’allergie. Après un interrogatoire du patient, le médecin pourra préconiser un test cutané de type prick test ou patch test pour afin d’identifier les allergènes responsables. Un avis allergologique peut être demandé.

Le plus souvent, aucun examen complémentaire n’est nécessaire pour diagnostiquer la rhinite allergique.

Quels sont les traitements de la rhinite allergique ?

Le traitement est ajusté selon la sévérité des symptômes. Son double objectif est de soulager les symptômes du patient et d’améliorer sa qualité de vie.

Lorsque cela est possible, il convient d’éviter l’allergène responsable de la réaction immunologique (poils de chat, chien). Cette mesure n’est pas toujours réalisable, en particulier lorsque l’allergène n’est pas saisonnier (acariens) ou difficile à éviter (pollens).

Le traitement de première ligne pour les rhinites allergiques légères est la prise d’antihistaminiques H1, il vise à traiter les symptômes des allergies. Les antihistaminiques se fixent sur les récepteurs de l’histamine, l’empêchant ainsi de s’y fixer. Des décongestionnants nasaux peuvent également soulager certains symptômes.

Les corticoïdes sont recommandés en traitement de deuxième ligne pour les rhinites allergiques légères, et en première intention pour les allergies respiratoires modérées à sévères. Les corticoïdes sont des anti-inflammatoires qui ont pour action d’atténuer la composante inflammatoire de la réaction allergique. Il ne faut surtout pas stopper brutalement le traitement corticoïde mais diminuer la prise de manière progressive.

Les antihistaminiques et les corticoïdes sont des traitements symptomatiques et ne permettent pas de supprimer l’allergie.

Le médecin pourra aussi proposer une désensibilisation dans le but de réapprendre au système immunitaire à ne pas réagir face à certains allergènes. Cette immunothérapie repose sur l’exposition du système immunitaire à une dose croissante d’allergène. En pratique, le patient doit prendre des gouttes ou des comprimés tous les jours sur une période donnée. Pour le rhume des foins, cela peut être quelques semaines avant le début de la saison des pollens. Cette thérapie n’est pas efficace pour tous les patients et son seuil de protection est de trois à cinq ans.

Peut-on prévenir la rhinite allergique ?

Pour certains allergènes, la prévention passe par la suppression de l’exposition à l’allergène en cause. Mais il est parfois impossible de se soustraire à certains allergènes. Désormais, des calendriers des pollens sont mis à jour et publiés en temps réel par le réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) pour informer les patients de l’arrivée des différents pollens.

Face à l’arrivée des allergènes, les patients peuvent limiter l’intensité des symptômes en adoptant quelques mesures simples :

  • Protéger ses yeux en portant des lunettes de soleil ;
  • Aérer les chambres tous les jours, en soirée (attention au vent qui draine les pollens)
  • Changer de vêtements juste après être rentré au domicile pour éviter de contaminer le logement avec les allergènes de l’extérieur ;
  • Se laver le nez et les yeux matin et soir avec des solutions adaptées à base de sérum physiologique.

Dans certains cas, un traitement antihistaminique au long cours peut être mis en place pour la saison des allergènes.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Rhinite allergique. Vers une amélioration des traitements. www.inserm.fr. Consulté le 29 mai 2024.
– Rhinite allergique. www.msdmanuals.com. Consulté le 29 mai 2024.

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