Ponction lombaire


Rédigé par Charline D. et publié le 13 octobre 2017

Une ponction lombaire (PL) est un examen médical qui consiste à prélever, à l’aide d’une aiguille, du liquide céphalorachidien (LCR) entre deux vertèbres au niveau du bas du dos. Il est prescrit dans le but de diagnostiquer ou traiter certaines affections.

Ponction lombaire

Définition et objectif de la ponction lombaire

Une ponction lombaire est le geste de prélever du liquide céphalorachidien (LCR) pour ensuite l’analyser. La ponction de liquide est effectuée entre les vertèbres lombaires, plus particulièrement entre la 3ème et la 4ème ou la 4ème et la 5ème au niveau desquelles le geste est moins risqué puisque la moelle épinière n’est plus présente.

La moelle épinière ou spinale qui prend naissance au niveau du tronc cérébral, est un des éléments principaux constituant le système nerveux central. Elle se loge dans la colonne vertébrale qui la protège. Elle transmet les informations nerveuses du cerveau vers le reste du corps. Lorsque la moelle épinière est lésée, il existe un risque de paralysie plus ou moins important en fonction de la portion de la moelle touchée. 3 membranes appelées les méninges la recouvrent et la protègent :

  1. La dure-mère (couche superficielle en contact avec les os) ;
  2. L’arachnoïde (couche collée à la dure-mère) ;
  3. La pie-mère (couche la plus profonde en contact avec le tissu nerveux).

La moelle épinière forme un canal contenant le liquide céphalorachidien. Le rôle de ce liquide est d’amortir les chocs, notamment lors des mouvements. Normalement, le LCR est stérile (dépourvu de germes), translucide et permet le transport de diverses substances comme le sodium, le potassium, diverses protéines, etc. Il est produit dans le cerveau, circule jusque dans le bas de la colonne vertébrale et se renouvèle 3 fois par jour.

Le LCR est prélevé sous anesthésie locale au niveau de l’espace « sous-arachnoïdien » se trouvant entre l’arachnoïde et la pie-mère.

Cet examen est généralement prescrit pour diagnostiquer :

  1. Une maladie infectieuse, par exemple une méningite ;
  2. Un cancer ;
  3. Une hémorragie ;
  4. Une maladie neurologique, par exemple la sclérose en plaques ;
  5. Une inflammation du système nerveux, par exemple le syndrome de Guillain-Barré.

Cependant, la ponction lombaire peut également être utilisée à visée thérapeutique pour traiter une hydrocéphalie (excès de LCR) et injecter des médicaments. Parfois, elle est employée pour effectuer une rachianesthésie (anesthésie de l’abdomen et des jambes).

Précautions

Avant toute prescription, le médecin doit s’assurer de l’absence de contre-indications à l’examen comme une hypertension intracrânienne (pression trop importante du LCR) ou des anomalies de la coagulation (liées soit à un traitement anticoagulant, soit un manque de plaquettes).

Par ailleurs, il faut signaler au médecin toutes prises de traitement ou allergies aux anesthésiques.

Préparation

Une ponction lombaire ne nécessite pas de préparation particulière. Il n’est pas utile d’être à jeun. Les médicaments peuvent être pris comme d’habitude après l’accord du médecin.

Déroulement de la ponction lombaire

Une ponction lombaire se déroule toujours à l’hôpital et l’examen en lui-même dure entre 5 et 10 minutes.

Le patient doit se déshabiller et enfiler une blouse avec une ouverture dans le dos rendant accessible le site de prélèvement. En cas de prescription d’un patch anesthésiant, celui-ci doit être collé sur la peau au niveau du point de prélèvement et doit rester 45 minutes en place.

Une aide-soignante ou une infirmière indique ensuite la position dans laquelle doit se placer le patient pour le prélèvement. Il existe 2 possibilités. Dans la première option, le patient est assis avec le dos rond, penché en avant avec la tête pratiquement sur les genoux et les jambes pendantes au bord du lit. Dans la deuxième option, le patient est allongé sur le lit, couché sur le côté en position fœtale, c’est-à-dire les jambes recroquevillées sur la poitrine et la tête fléchie vers l’avant.

Le médecin procède à la désinfection de l’ensemble du dos avec un produit antiseptique après avoir retiré le patch si le patient en porte un. Si aucun patch n’a été prescrit, le praticien réalise une injection d’anesthésiant. Avant d’introduire l’aiguille pour la ponction lombaire, le médecin va d’abord repérer avec ses doigts l’espace de prélèvement. Il demande ensuite au patient de faire le dos rond autant que possible, de rester immobile et de respirer normalement.

L’aiguille est introduite progressivement. Elle traverse les différents tissus et structures jusqu’à l’espace sous-arachnoïdien. Une fois dans cet espace, un tube stérile est placé sous l’aiguille et le recueil du LCR débute.

Lorsqu’une quantité suffisante de LCR est présente dans le tube, le médecin retire l’aiguille. Il exerce une pression sur le point de prélèvement et pose un pansement.

Pendant l’examen, il est possible que l’aiguille touche au niveau de l’espace sous-arachnoïdien une racine nerveuse. Comme cette zone n’est pas insensibilisé par l’anesthésiant, le patient peut ressentir une décharge électrique dans une voire les deux jambes. Il faut savoir que cette sensation, bien que désagréable, est passagère et sans conséquences neurologiques. Le patient ne doit pas bouger, mais il peut le signaler au médecin afin qu’il réoriente l’aiguille.

Ponction lombaire, les suites de l’examen

Une fois le prélèvement terminé, l’échantillon est envoyé au laboratoire d’analyses. Trois types d’examen vont être réalisés : anatomo-pathologiques pour rechercher la présence de cellules anormales, bactériologiques pour rechercher la présence de bactéries, virus ou parasites en cas de méningite et biologiques afin de détecter un syndrome inflammatoire.

En cas de diagnostique d’infection, les résultats sont très rapides. Pour les autres, ils prennent quelques jours et sont communiqués au patient par le médecin prescripteur.

Après une ponction lombaire, il est demandé au patient de rester couché à plat pendant au minimum deux heures, d’éviter toutes activités physiques dans les prochaines 24 heures et enfin de boire régulièrement. Ces précautions permettent d’éviter la survenue d’effets secondaires tels que :

  1. Des douleurs lombaires (survenant dans 1/3 des cas) ;
  2. Des maux de tête ou céphalées post-PL ou syndrome post-ponction lombaire (SPPL) apparaissant dans les 24 à 48h suivant la ponction. Ils disparaissent en 2 à 4 jours. Les douleurs sont accentuées lorsque la personne est debout et atténuées en position allongée. Elles peuvent être associées à des nausées, des vomissements, des vertiges, des acouphènes (bourdonnement d’oreille) et des troubles de la vision.

Ce type de complication survient plus volontiers chez les femmes, chez les jeunes entre 20 et 40 ans et en cas d’existence avant la ponction lombaire d’épisodes de maux de tête.

Les céphalées (maux de tête) sont expliquées par une fuite de LCR au niveau de l’espace sous-arachnoïdien au travers de l’orifice créé par l’aiguille lors de la ponction au niveau de la dure-mère et de l’arachnoïde. Ce phénomène semble cependant moins fréquent lorsque le médecin utilise une aiguille plus fine à pointe arrondie. Pour soulager ces douleurs, le traitement repose sur la prise de paracétamol ou d’un anti-inflammatoire non-stéroïdien. En cas de persistance des douleurs, au-delà de 24 heures malgré les traitements, il peut être proposé de reboucher l’orifice au niveau des méninges. On parle de la technique « blood-patch épidural » qui consiste à injecter au patient une petite quantité de son propre sang qui va coaguler et colmater le point de ponction. Cette intervention est effectuée dans un bloc opératoire par un médecin anesthésiste.

Des complications plus sévères peuvent survenir très rarement, comme une infection au point de ponction (abcès épidural) ou une hémorragie du canal lombaire. Ces complications surviennent plutôt chez les patients diabétiques ou présentant des troubles de la coagulation.

Charline D., Pharmacien

Sources
– Comment se déroule une ponction lombaire ? ameli.f. Consulté le 5 mai 2017.