Diverticulite


Rédigé par Charline D. et publié le 20 février 2023

Femme ayant mal au ventre atteinte de Diverticulite

Une diverticulite est une affection inflammatoire d’un ou de plusieurs diverticules. Cette pathologie touche essentiellement le gros intestin, et se manifeste par des douleurs abdominales associées à de la fièvre et une sensibilité au niveau de la partie inférieure gauche de l’abdomen. Elle est potentiellement grave du fait des complications qu’elle peut engendrer (fistule, abcès, péritonite, etc.).

Le diagnostic d’une diverticulite nécessite les examens d’imagerie suivants : une tomodensitométrie et une coloscopie. La prise en charge d’une diverticulite dépend de l’intensité des symptômes. Lorsqu’ils sont légers, du repos, un régime liquide et éventuellement des antibiotiques par voie orale sont prescrits. En cas de symptômes importants, une hospitalisation peut s’avérer nécessaire afin d’administrer des antibiotiques par voie intraveineuse. En cas de complication, ou chez certains patients à risque, la chirurgie est nécessaire.

Définition et symptôme de la diverticulite

Une inflammation des diverticules

Avec l’âge, et favorisées par un régime pauvre en fibre, des petites poches ou hernies appelées diverticules peuvent se former sur la paroi du gros intestin. Elles résultent d’un défaut dans les couches muqueuses et musculaires de ce dernier. Les couches internes font saillie vers l’extérieur et créent un petit sac. Les diverticules font, en général, entre 5 et 10 mm de diamètre. Dans 90% des cas, elles sont présentes au niveau de la partie du côlon qui descend vers le rectum. On parle de diverticulose colique, une pathologie majoritairement asymptomatique. En effet, cette dernière est généralement découverte de manière fortuite à l’occasion d’une coloscopie prescrite pour un autre motif, par exemple une constipation ou un dépistage du cancer colorectal.

L’âge mis à part, plusieurs facteurs sont connus pour favoriser le développement d’une diverticulose : une alimentation pauvre en fibres, riche en aliments sucrés et un manque d’activité physique régulière.

Chez près d’un quart des individus souffrant de diverticulose, une inflammation voire une infection se manifeste dans un ou plusieurs diverticules. Il s’agit de la diverticulite. En effet, la paroi des diverticules n’étant formée que de tissu muqueux et non musculaire, elles n’ont pas la capacité de se contracter. Ainsi, des restes alimentaires peuvent s’y trouver piégés, s’accumuler et finir par durcir. Ces dépôts solides sont appelés « stercolithes ». Ils sont à l’origine de l’irritation voire de l’ulcération de la paroi des diverticules.

image de l'intérieur d'un intestin atteint d'une diverticulite

La diverticulite survient plus volontiers après la quarantaine. Bien que l’affection puisse être grave à tout âge, elle est plus à risque de complications chez les personnes âgées ou en association avec certains médicaments comme les immunosuppresseurs ou les corticoïdes.

La douleur et les manifestations associées

Une diverticulite se manifeste par des douleurs abdominales associées ou non à une sensibilité dans la partie inférieure gauche de l’abdomen, de la fièvre et des nausées.

Parmi les complications d’une diverticulite, on peut citer la fistule (communication anormale entre deux organes ou entre un organe et la peau), l’abcès et la péritonite.

Une fistule peut, en effet, se former lorsqu’un diverticule enflammé est en contact avec un autre organe, notamment avec la vessie dans la plupart des cas. En cas de fistule entre le gros intestin et la vessie, le contenu de l’intestin se déverse dans la vessie, ce qui provoque des infections. Bien que plus rares, une fistule peut également survenir entre le gros intestin et l’utérus, le vagin, la paroi abdominale ou l’intestin grêle.

Un abcès abdominal peut se développer autour d’un diverticule enflammé et générer de la fièvre et une aggravation des douleurs.

Enfin, une péritonite est une infection de la cavité abdominale. Elle peut survenir suite à la rupture d’un diverticule.

Les autres complications possibles d’une diverticulite sont l’inflammation des organes proches ou une occlusion intestinale lorsqu’il existe plusieurs épisodes successifs de diverticulite qui finissent par diminuer le diamètre du gros intestin et gêner l’évacuation des selles.

Diverticulite, diagnostic et traitement

Le scanner pour confirmer la diverticulite

Le diagnostic d’une diverticulite repose sur la réalisation d’une tomodensitométrie (TDM ou scanner) associée à une coloscopie. Cette dernière est généralement pratiquée après le traitement de la diverticulite afin de s’assurer de l’absence d’un cancer du côlon dont les symptômes peuvent être proches.

A noter ! Lorsqu’il existe un antécédent connu de diverticulose, le médecin peut souvent poser le diagnostic de diverticulite sur un simple examen clinique du patient. Cependant, le scanner est l’examen de référence pour confirmer le diagnostic de diverticulite et visualiser les complications s’il y en a. Par ailleurs, la réalisation d’un bilan sanguin est systématique pour confirmer le caractère inflammatoire de l’affection via divers paramètres dont la protéine C réactive et la créatinine.

Une prise en charge ambulatoire ou hospitalière

Une diverticulite sans signe de gravité peut être traitée simplement au domicile du patient avec du repos, un régime liquide et une prescription antibiotique si besoin. Dans la majorité des cas, les symptômes s’apaisent rapidement. Une coloscopie est recommandée dans les mois qui suivent afin de vérifier l’état du côlon.

Diagnostic d'une diverticulite

Pour une diverticulite dont les symptômes sont sévères (douleur importante, fièvre élevée) ou à risque de complications, une prise en charge hospitalière est nécessaire. Elle consiste en la mise au repos du patient et en l’administration d’antibiotiques par voie intraveineuse.

En cas d’abcès de grosse taille ou qui ne guérit pas avec l’antibiothérapie, le médecin procède à un drainage. Pour cela, et sous guidage échographique, il insère une aiguille sous la peau afin d’évacuer le pus.

Parfois, et plus particulièrement en cas de perforation de l’intestin, de péritonite ou lorsque les traitements non chirurgicaux n’apportent pas d’amélioration dans les 3 à 5 jours, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Le chirurgien retire la partie de l’intestin qui est enflammée. Les extrémités saines sont raccordées entre elles chez les patients qui n’ont pas d’abcès ou de perforation. Chez certains, une colostomie (ouverture entre l’intestin et la paroi de l’abdomen) temporaire de plusieurs semaines est pratiquée afin de permettre la guérison de l’intestin. Les extrémités de celui-ci sont remises en continuité et la colostomie refermée à l’occasion d’une seconde intervention.

Prévention et surveillance de la diverticulite : mesures à prendre

Une surveillance par coloscopie est recommandée dans les mois qui suivent la prise en charge d’une diverticulite compliquée, ou survenant chez un individu ayant des facteurs de risque de cancer colorectal ou de polypes.

Les mesures préventives de la diverticulose et de la diverticulite impliquent :

  • Une alimentation équilibrée enrichie en fibres et pauvre en sucres ;
  • Une bonne hydratation afin d’éviter le durcissement des selles dans le gros intestin ;
  • Une activité physique régulière.

A noter ! Chez les personnes souffrant de diverticulose, la consommation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et d’alcool est déconseillée.

La colectomie prophylactique, autrement dit l’ablation d’une partie du côlon en prévention de l’apparition ou de la récidive de complications, fait l’objet de nombreux débats dans la communauté des gastroentérologues. Elle ne doit être envisagée qu’en cas de diverticulite compliquée ou de récidives impactant la qualité de vie du patient.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Diverticulite. Le manuel MSD msdmanuals.com. Consulté le 24 janvier 2023
– Diverticulose colique. Société nationale française de gastro-entérologie. snfge.org. Consulté le 24 janvier 2023

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