Brucellose

La brucellose est une pathologie à déclaration obligatoire, d’origine bactérienne, présente partout dans le monde. Elle affecte surtout les animaux, mais peut aussi contaminer  l’Homme par la consommation de produits laitiers non pasteurisés ou le contact avec des animaux contaminés. La brucellose provoque de la fièvre, des douleurs, des maux de tête, etc. Le diagnostic de la brucellose repose sur l’analyse d’échantillon de sang (hémocultures, PCR). Le traitement de la maladie consiste en   l’administration d’une association d’antibiotiques pendant plusieurs semaines. Il n’existe aucun vaccin destiné à l’Homme. Le seul moyen de prévention contre la brucellose reste le respect des règles d’hygiène classiques (lavage des mains, vêtements de travail, port de gants, masque, etc.).

Définition et symptômes

Qu’est-ce que la brucellose ?

La brucellose est une maladie infectieuse d’origine animale qui se transmet à l’Homme, on parle de zoonose. Elle est causée par les bactéries du genre Brucella. Elle est présente partout dans le monde, et peut affecter la majorité des mammifères, domestiques ou sauvages : bovins (vache, bœuf, veau), ovins (moutons, brebis, agneau), porcs, caprins (chèvres), équidés (chevaux), camélidés (dromadaires et lamas) et chiens.

L’Homme se contamine par :

• La consommation de produits laitiers crus;
• Le contact direct avec les sécrétions ou excrétions d’animaux infectés (bœufs, vaches, porcs, moutons, chèvres, lamas, chameaux, chamois, etc.) ;
• L’inhalation en aérosol ;
• La consommation de crudités souillées par du fumier ;
• Un autre être humain, mais ce cas reste rare.

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) estime le nombre de cas de la maladie à 500 000 nouveaux cas par an. En France, la maladie est maintenant rare puisqu’elle a été déclarée officiellement indemne de brucellose bovine depuis 2005. En France, le nombre de cas de brucellose déclaré chaque année est d’environ 30. La totalité des cas sont importés, à l’occasion d’un séjour dans un pays où la maladie n’est pas maîtrisée.

La brucellose est surtout une maladie professionnelle qui affecte par exemple les vétérinaires, les chasseurs, les exploitants agricoles, les éleveurs, les conditionneurs de viande ou les techniciens de laboratoire.

À savoir ! À travers les époques, la brucellose a porté plusieurs noms : fièvre de Malte, fièvre ondulante, fièvre méditerranéenne, mélitococcie, avortement épizootique des bovidés, etc. 

Quels symptômes ?

La période d’incubation de la brucellose est très variable, en moyenne elle est de 2 semaines, mais elle peut être comprise entre 5 jours et plusieurs mois.

Le début de la maladie peut se manifester brutalement ou insidieusement par divers symptômes :

• Fièvre avec frissons. La fièvre est le premier symptôme. Elle peut persister entre 1 et 5 Chez certains patients, elle peut réapparaître sur plusieurs mois en alternance avec des phases de rémission ;
• Fatigue;
• Maux de tête ;
• Sueurs nocturnes;
• Douleurs musculaires et articulaires;
• Quelques fois, troubles nerveux ;
• Risque de fausse-couche chez la femme enceinte.

Une brucellose guérie généralement en quelques semaines, 3 semaines maximum, avec ou sans traitement. Cependant, certaines formes peuvent évoluer vers une forme chronique.

On parle de brucellose chronique lorsque celle-ci évolue depuis plus de 6 mois. Elle peut avoir été précédée d’un épisode aigu assez long et se traduire par de la fatigue, des accès de fièvre mais l’état de santé général reste bon. Parfois, elle évolue discrètement depuis longtemps et se manifeste par des atteintes osseuses et viscérales (abcès du foie, de la rate ou du rein).

Les complications sont rares, moins de 5% des patients. Elles peuvent se manifester par une endocardite bactérienne, une méningite ou encéphalite, une cholécystite (inflammation de la vésicule), une orchite (infection des testicules) et une ostéomyélite (inflammation et destruction des os).

À savoir ! Chez l’animal, la brucellose est souvent bénigne et asymptomatique. Parfois, elle provoque des avortements, une diminution de la fertilité et pertes de lait.

Diagnostic et traitement de la brucellose

Quel diagnostic ?

Le diagnostic de la brucellose repose sur plusieurs examens :

• Des hémocultures, autrement dit la mise en culture d’échantillon de sang. Les prélèvements doivent être réalisés lors de la phase aiguë de la maladie puis de la phase de convalescence, à trois semaines d’intervalle ;
• Des prélèvements de moelle osseuse et de liquide céphalo-rachidien sont parfois également mis en culture ;
• Un dosage sanguin par PCR. La PCR ou Polymerase chain reaction est une technique d’amplification enzymatique qui permet d’obtenir un grand nombre de copies d’un même fragment d’ADN. Cette technique permet d’obtenir à partir d’un petit échantillon, plus de matière pour pouvoir réaliser toutes sorte d’analyses.

Quel traitement ?

La prise en charge médicamenteuse d’une brucellose repose sur une prescription d’antibiotiques (doxycycline en association avec un autre antibiotique). Généralement, la doxycycline 100 mg est prescrite à raison de 2 fois par jour pendant 6 semaines. Elle est associée à des injections intramusculaires de streptomycine 1g 1 à 2 fois par jour pendant 14 jours. L’association de deux antibiotiques permet de réduire les risques de récidive de la maladie. Dans certains protocoles, c’est la rifampicine ou la ciprofloxacine qui sont utilisées, avec autant d’efficacité.

Chez l’enfant, l’antibiothérapie recommandée est le triméthoprime/sulfaméthoxazole (cotrimoxazole) associé à la rifampicine pendant 4 à 6 semaines.

Le repos au lit est recommandé durant le ou les épisodes fébriles. L’administration d’antalgique peut être nécessaire en cas de douleurs importantes.

Dans la mesure où les rechutes sont fréquentes, même après un traitement antibiotique, le patient doit être suivi régulièrement dans l’année qui suit.

À savoir ! L’immunité conférée après avoir contracté  la maladie est de courte durée (moins de 2 ans)

La brucellose peut être prévenue en évitant de consommer du lait ou des produits laitiers non pasteurisés, en évitant tout contact avec le bétail ou en procédant à un lavage des mains systématique après chaque contact.

La stratégie de lutte contre la brucellose est basée sur la surveillance et la prévention des facteurs de risque. En effet, la meilleure solution est d’éliminer l’infection chez l’animal. La vaccination des bovins, chèvres et moutons est recommandée dans les zones endémiques. Dans les zones où les cas sont plus rares, les tests sérologiques de dépistage et l’abattage sont suffisants En France, le recours aux antibiotiques chez les animaux d’élevage est interdit, l’abattage est donc systématique pour les animaux malades.

Lorsque la prévention chez l’animal n’est pas possible, la prévention repose essentiellement sur la sensibilisation, les mesures de sécurité sanitaire, l’hygiène et la sécurité au travail auprès des personnes à risque.

La pasteurisation du lait pour tous les produits destinés à la consommation reste une étape importante pour prévenir la transmission de la maladie des animaux à l’Homme. Diverses campagnes permettent de sensibiliser les populations à éviter la consommation de produits laitiers non pasteurisés.

Diverses campagnes permettent de sensibiliser les populations à éviter la consommation de produits laitiers non pasteurisés.

Charline D., Docteur en pharmacie