Encéphalite


Rédigé par Charline D. et publié le 11 février 2021

Une encéphalite est une inflammation du cerveau généralement causée par un virus. Cette affection se traduit par de la fièvre, des maux de tête voire des convulsions, une somnolence et une confusion. Le diagnostic de l’encéphalite nécessite une IRM (imagerie par résonnance magnétique) et une ponction lombaire. Le traitement est symptomatique, et implique parfois la prescription d’antiviraux, d’antibiotiques, de corticoïde, voire d’une prise en charge en soins intensifs.

Définition et symptômes de l’encéphalite

Qu’est-ce qu’une encéphalite ?

Femme ayant une encéphaliteUne encéphalite est une inflammation cérébrale, essentiellement d’origine infectieuse, et plus particulièrement virale. Les virus de la rage, de l’herpès, de la grippe, des oreillons, de la rougeole ou encore de la mononucléose peuvent engendrer une encéphalite.

Elle peut se manifester selon plusieurs modalités :

  • Un virus infecte directement le cerveau, on parle alors d’encéphalite aiguë ;
  • Un virus ayant causé une ancienne infection se réactive et s’attaque au cerveau ;
  • Un virus ou un vaccin entraîne réaction immunologique au cours de laquelle le système immunitaire attaque le tissu cérébral (réaction auto-immune).

Parfois, des parasites d’ordinaire responsables de la toxoplasmose ou le paludisme, infectent le cerveau et engendrent une encéphalite.

Il arrive qu’une infection cérébrale, un vaccin ou une pathologie (par exemple un cancer) déclenche une réaction immunitaire auto-immune envers les cellules normales du cerveau. Ce dernier s’enflamme. L’affection est dite post-infectieuse lorsque la réaction auto-immune est causée par une infection. On parle d’encéphalite paranéoplasique lorsque l’inflammation cérébrale survient chez les personnes atteintes d’un cancer.

À savoir ! L’encéphalite est une pathologie rare, cependant elle affecte plus volontiers les nourrissons, les personnes âgées et les patients affaiblis par un traitement lourd (chimiothérapie par exemple)

  • 1- Les encéphalites aiguës

Les encéphalites aiguës peuvent survenir lors d’épidémie, ou sporadiquement (cas isolés).

Les encéphalites épidémiques sont surtout causées par les entérovirus (souvent responsables de méningite) et les arbovirus. Ces derniers sont transmis à l’homme via une piqûre de moustiques, de puces ou de tiques. Les épidémies surviennent périodiquement, lorsque le nombre de moustiques ou d’animaux infectés augmente. Généralement, les différents types d’encéphalites portent le nom du lieu où le virus a été découvert (par exemple, l’encéphalite japonaise ou l’encéphalite équine du Venezuela. Le virus du Chikungunya et le virus Zika peuvent aussi provoquer une encéphalite.

Les encéphalites sporadiques sont majoritairement provoquées par le virus herpès simplex de type 1, normalement à l’origine du fameux bouton de fièvre.
A noter ! Le VIH peut aussi causer une infection cérébrale, c’est l’encéphalopathie liée au VIH, aussi appelée la démence liée au VIH.

  • 2 – Les encéphalites causées par la réactivation d’une ancienne infection

Une encéphalite peut résulter de la réactivation :

  • Du virus herpès simplex de type 1 ;
  • Du virus de la varicelle et du zona ;
  • Du virus de la leucoencéphalopathie multifocale progressive, rencontré chez les patients atteints du VIH ou d’autres pathologies affectant le système immunitaire ;
  • Du virus de la rougeole, on parle de panencéphalite sclérosante subaiguë. Ce trouble est souvent mortel.

 

  • 3- Les encéphalites auto-immunes

Ce type d’encéphalite survient après certaines infections virales (hépatite A ou B, grippe, VIH par exemple) ou certains vaccins.

Le système immunitaire s’attaque alors à la gaine de myéline (tissu entourant les fibres nerveuses) au niveau du cerveau et de la moelle épinière. En effet, les protéines qui constituent la gaine de myéline ressemble beaucoup à celles du virus. La maladie qui résulte est l’encéphalomyélite aiguë disséminée.

Quels symptômes ?

Juste avant qu’une encéphalite se déclare, certains signes digestifs peuvent être présents : nausées, vomissements, diarrhées ou douleurs abdominales. Ils peuvent être associés à d’autres symptômes comme une toux, une fièvre, des maux de gorge, un écoulement nasal, une augmentation du volume des ganglions et des douleurs musculaires.

Les symptômes de l’encéphalite ne sont pas toujours caractéristiques, et ils diffèrent selon l’origine de l’affection.

Une encéphalite se traduit par :

  • De la fièvre ;
  • Des maux de tête avec hypersensibilité à la lumière ;
  • Une modification de la personnalité ou un état confusionnel ;
  • Des convulsions ;
  • Une paralysie ou un engourdissement ;
  • Une somnolence qui peut évoluer en coma.

L’encéphalopathie provoquée par le virus de l’herpès simplex est responsable dans un premier temps de maux de tête, de fièvre et d’un syndrome pseudo-grippal. Peu à peu les symptômes évoluent : confusion, troubles de l’élocution et de la mémoire, convulsions et coma.

L’encéphalopathie liée au VIH cause des changements progressifs de la personnalité, des troubles de la coordination et une démence.

A noter ! Lorsque la moelle épinière est touchée, et selon la partie de la moelle concernée, le patient peut souffrir de troubles sensitifs et d’une faiblesse musculaire dans différentes parties du corps. Dans les cas les plus sévères, une perte de la sensibilité et une perte du contrôle de la vessie et des intestins sont observés.

La guérison d’une encéphalite virale peut être longue, et parfois partielle. Le risque de décès suite à l’infection dépend de la cause et de la rapidité d’évolution de cette dernière. Une encéphalite diagnostiquée précocement n’est généralement pas responsable de complications. Sans traitement, elle est cependant mortelle dans environ 20% des cas, ou peut causer de graves lésions à l’origine de séquelles plus ou moins irréversibles.

Diagnostic et traitement de l’encéphalite

Quel diagnostic ?

Femme qui consulte un médecin pour une radiographieUne encéphalite est suspectée par le médecin devant la présence des symptômes caractéristiques, a fortiori en cas d’épidémie en cours. Pour confirmer le diagnostic, une IRM et une ponction lombaire sont nécessaires.

L’IRM permet de détecter les anomalies cérébrales typiques de l’encéphalite.

La ponction lombaire sert à prélever un échantillon du liquide céphalo-rachidien afin de l’analyser. Lorsque le cerveau est inflammé, le nombre de globules blancs présents dans le liquide céphalo-rachidien est augmenté. Son analyse permet également, en complément des analyses sanguines, d’identifier le virus à l’origine de l’affection.

L’évolution de la maladie permet de distinguer les encéphalites aiguës des subaiguës. Les premières sont d’évolution rapide, et regroupent les encéphalites virales aiguës, les plus graves, et les encéphalites post-infectieuses. Elles guérissent avec ou sans séquelles. Les encéphalites subaiguës sont causées par des virus plus lents (encéphalite à VIH, pancéphalite subaiguë sclérosante, leucoencéphalite multifocale progressive).

Quel traitement ?

Le traitement d’une encéphalite dépend de la sévérité de l’affection. Dans la majorité des cas, le traitement est symptomatique et vise à soulager les symptômes jusqu’à la guérison. Pour les cas les plus graves, l’admission dans un service de réanimation est inévitable, et permet de maintenir les fonctions vitales (par exemple via une sonde d’intubation) le temps de la guérison.

Parfois, le traitement symptomatique ne suffit pas. Selon la cause, un traitement antiviral, antibiotique ou corticoïde est alors nécessaire.

Lorsque les virus herpès simplex ou varicelle-zona sont suspectés, un antiviral, l’aciclovir, est administré.

Des antibiotiques peuvent être prescrits si le médecin s’oriente vers une cause bactérienne.

Dans le cadre d’un VIH, des médicaments antirétroviraux sont utilisés de manière à retarder la progression de l’infection et ses complications, dont la démence.

Une encéphalite auto-immune peut être traitée par l’administration de corticoïdes (prednisone ou méthylprednisolone) ou par plasmaphérèse (retrait des anticorps anormaux présents dans le sang).

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Encéphalite. larousse.fr. Consulté le 1er février 2021.
– Encéphalite. msdmanuals.com. Consulté le 1er février 2021.

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