Orchite

Une orchite est le terme médical permettant de décrire une inflammation des testicules. Les symptômes de l’affection sont caractéristiques, à savoir un gonflement et une douleur intense dans le testicule, et sont généralement suffisants au médecin pour poser le diagnostic. Des examens complémentaires peuvent être prescrits pour déterminer la cause exacte de l’orchite, et orienter le traitement en conséquence. La prise en charge inclue le soulagement des symptômes (repos et antidouleur) et le traitement de la cause de l’orchite. Une antibiothérapie est nécessaire pour maîtriser l’infection lorsqu’elle est d’origine bactérienne.

Orchite, Définition et symptômes

Une orchite est une inflammation qui touche les testicules. Elle est souvent associée à une inflammation de l’épididyme également. On parle alors d’orchi-épididyme.

A propos des testicules

Les testicules sont en forme d’œuf.  Ils mesurent environ 5 centimètres de long et entre 2 à 3 centimètres de large, et sont recouverts d’un sac de peau, appelé scrotum.

Les testicules appartiennent chez l’homme au système de reproduction. Ils ont deux fonctions principales : la spermatogénèse (production de spermatozoïdes) et la production d’hormones masculines dont la testostérone.

L’appareil génital final prend forme au niveau de l’abdomen du foetus. C’est à partir du deuxième mois de grossesse que divers facteurs hormonaux vont permettre la différenciation de cet appareil, en ovaires chez la future petite fille ou en testicules chez le futur petit garçon.

Chez le garçon, c’est à partir du troisième mois de grossesse et jusqu’au terme de cette dernière que les testicules vont réaliser une migration de l’abdomen vers l’aine puis au niveau des bourses. En effet, pour que la production ultérieure de spermatozoïdes soit de bonnes qualités, les testicules doivent être à une température de 33 à 34°C d’où leur position dans les bourses à l’extérieur du corps qui lui est à 37°C.

Orchite ou orchi-épididymite ?

Une orchite ou inflammation, aiguë ou chronique, des testicules peut aussi bien toucher l’homme adulte que l’enfant.

L’orchite est généralement d’origine infectieuse. L’agent pathogène en cause est souvent issu d’une maladie sexuellement transmissible (MST) chez les hommes jeunes, et d’une infection urinaire ou de la prostate chez les hommes plus âgés. L’orchite isolée (inflammation localisée uniquement aux testicules) est très souvent liée au virus des oreillons, on parle d’orchite ourlienne. Plus rarement, l’orchite est l’une des conséquences d’une infection généralisée de l’organisme.

Dans la plupart des cas, l’agent pathogène incriminé est :

• Un gonocoque ou un Chlamydiae en cas de maladie sexuellement transmissible ;
• Un entérocoque, Pseudomonas ou Escherichia coli en cas d’infection urinaire, prostatique ou suite à un geste médical ;
• Le virus des oreillons. Une orchite se manifeste chez 20 à 25% des patients de sexe masculin dans un contexte d’oreillons, dans les jours qui suivent la contamination. 80% des cas affectent les enfants de moins de 10 ans. Plus de la moitié des patients ayant souffert d’une orchite ourlienne développent une atrophie testiculaire ;
• La tuberculose, plus rarement.

Parfois, l’orchite est d’origine traumatique ou médicamenteuse (l’amiodarone, qui traite l’insuffisance cardiaque).

Dans la pratique courante, l’orchite et l’orchi-épididymite sont impossibles à différencier cliniquement. Finalement, les orchi-épididymites regroupent les épididymites, les orchites et les vraies orchi-épididymites.

À savoir ! Une inflammation de la prostate ou prostatite peut aussi parfois être présente en association avec l’orchi-épididymite.

Les symptômes de l’orchite sont caractéristiques

Une orchite (ou orchi-épididymite) peut affecter un seul testicule ou bien les deux. On parle alors d’orchite unilatérale ou bilatérale.

Indifféremment de la cause de l’affection, les symptômes sont caractéristiques :

• Une douleur très intense de type pulsatile et lancinante au niveau du ou des testicules et de l’aine ;
• La ou les bourses touchées sont rouges, gonflées et douloureuses ;
• L’épididyme est gonflé aussi, avec parfois présence d’un nodule dur et douloureux ;
• De la fièvre ;
• Parfois, des troubles urinaires sont associés.

A noter ! Lorsque l’orchite est causée par le virus des oreillons, elle entraîne un risque de stérilité chez le patient.

Diagnostic et traitement d’une orchite

Un diagnostic clinique évident

Le diagnostic d’une orchite est clinique. Autrement dit, il repose essentiellement sur la présence des symptômes caractéristiques chez le patient.

Le médecin prescrit des examens complémentaires afin de déterminer l’origine de l’orchite :

• Un bilan sanguin comprenant une numération de la formule sanguine, les sérologies de diverses infections et le dosage des marqueurs inflammatoires ;
• Une hémoculture pour rechercher les agents pathogènes présents dans le sang ;
• Un examen cyto-bactériologique des urines (ECBU) pour détecter une éventuelle infection urinaire ;
• Un prélèvement urétral au niveau de l’urètre pour réaliser des analyses microbiologiques à la recherche d’un agent pathogène ;
• Un toucher rectal associé à un dosage du taux de PSA pour diagnostiquer une éventuelle prostatite (inflammation de la prostate) ;
• Une échographie des testicules et un uroscanner pour détecter d’éventuelles anomalies génitales ou urinaires.

Lorsque la cause de l’orchite n’a pas pu être clairement identifiée par le médecin ou que l’infection est récurrente, il est recommandé au patient d’effectuer un bilan urologique complet auprès d’un médecin urologue.

Repos, antalgique et antibiotique pour traiter l’orchite

La prise en charge d’une orchite vise dans un premier temps à soulager le patient douloureux, puis dans un second temps, à traiter la cause de l’affection.

Un traitement symptomatique est rapidement mis en place. Il implique un repos au lit pendant plusieurs jours avec la prescription d’antalgique et d’anti-inflammatoire pour calmer les douleurs du patient. Un suspensoir est prescrit en complément afin de mettre au repos les testicules. L’application de poches de glace au niveau de la région scrotale apporte un soulagement supplémentaire au patient. Enfin, l’abstinence sexuelle ou le port de préservatif masculin sont vivement recommandés jusqu’à la fin des traitements.

Dans les formes les plus douloureuses d’orchite, une anesthésie locale du cordon spermatique peut être prescrite.

En parallèle, l’orchite étant majoritairement d’origine infectieuse, un traitement antibiotique est prescrit d’emblée. Il est ensuite revu et adapté à l’agent pathogène selon les résultats des diverses analyses effectuées. Un seul antibiotique ou une association d’antibiotique peut être prescrit selon la bactérie responsable. Lorsqu’une prostatite est associée à l’orchite, l’antibiothérapie peut durer plusieurs semaines.

Heureusement, dans la majorité des cas, le patient guérit rapidement, en quelques jours. Parfois, un petit nodule peut persister.

Néanmoins, certaines complications restent possibles :

• Un risque de récidive lorsque le traitement n’est pas adapté ;
• Une stérilité ;
• Et très exceptionnellement, une nécrose testiculaire.

Exceptionnellement, le recours à la chirurgie

Le recours à la chirurgie est réservé aux formes graves d’orchite, à savoir celles ayant engendrées un abcès, une nécrose ou pour les formes chroniques difficilement maitrisables avec le traitement médicamenteux.

L’intervention chirurgicale peut par exemple être recommandée lorsqu’un abcès s’est formé. Elle consiste à drainer un abcès.

Parfois, une ablation de l’épididyme et/ou du testicule peut être nécessaire.

A noter ! L’ablation de l’épididyme seule (épididymectomie) ne permet pas toujours de soulager les symptômes.

Charline D., Docteur en pharmacie