Fièvre jaune


Rédigé par Charline D. et publié le 14 août 2018

fièvre jaune

La fièvre jaune est une pathologie hémorragique virale provoquée par le virus du même nom, aussi appelé le virus « amaril », transmis à l’homme via la piqûre d’un moustique. Chaque année, la maladie tue des dizaines de milliers de personnes. Cependant, il existe un vaccin efficace et bien toléré permettant une protection à vie contre cette pathologie.

Définition : fièvre jaune

La fièvre jaune est une virose (maladie d’origine virale) qui sévit en Afrique Subsaharienne et en Amérique latine. L’OMS estime le nombre de cas à 200 000 chaque année dans le monde, dont près de 30 000 décès. Il y a plusieurs siècles déjà, la maladie avait fait des ravages en Amérique tropicale, lui ayant value le surnom de « la maladie la plus redoutée des Amériques ».

Aujourd’hui, la maladie continue de sévir dans certaines régions d’Afrique et d’Amérique, là où la couverture vaccinale reste insuffisante. Les premiers cas asiatiques ne sont apparus qu’en 2016. En effet, des Chinois qui travaillaient en Angola ont ramené la maladie à l’occasion de leur retour au pays. L’Afrique reste, de loin, le continent le plus touché avec près de 95% des cas recensés dans le monde. Par ailleurs, on note une augmentation de la fréquence des épidémies et des cas isolés au cours de ces dernières années : au Mali et au Soudan en 2005, en Angola et République démocratique du Congo en 2016. Bien que pratiquement disparût depuis le XXème siècle en Amérique du Sud, la maladie a fait un retour en force en Colombie en 2003 et au Brésil en 2017. Enfin, il existe également plusieurs cas d’importation : des touristes non vaccinés peuvent s’infecter en zone endémique à l’occasion d’un voyage, et développer la maladie à leur retour. Ces dernières années, plusieurs cas mortels ont été observés : en Allemagne et aux Etats-Unis en 1999 et en Belgique en 2001.

À savoir ! En France, la fièvre jaune est une maladie à déclaration obligatoire. Aucun cas n’a été recensé depuis 1978.

Le virus de la fièvre jaune est transmis à l’être humain via la piqûre d’un moustique du genre Aedes ou Haemagogus.

On distingue 3 cycles possibles de transmission :

  • La fièvre jaune dite selvatique (contractée dans la jungle). Dans les forêts, les singes (réservoirs de la maladie) sont piqués par des moustiques sauvages, et transmettent le virus à leurs congénères. Ainsi, des hommes se rendant dans la forêt pour travailler, par exemple, peuvent être piqués par des moustiques et contracter la maladie ;
  • La fièvre jaune intermédiaire (ou rurale). Dans ce cas, des moustiques infectent à la fois des singes et des hommes. Ainsi, le contact important entre hommes et moustiques entraîne une augmentation rapide du nombre de cas par village isolé ;
  • La fièvre jaune urbaine. De grandes épidémies se manifestent quand le virus est introduit par des sujets infectés dans des zones très peuplées où les individus ne sont pas vaccinés et n’ont pas encore été exposés à la fièvre jaune. Pour rappel, la présence de moustiques, dans cette même région, est une condition obligatoire pour permettre la propagation du virus. Pour qu’un moustique transporte le virus responsable de la maladie, il faut tout d’abord que celui-ci soit lui-même contaminé. Ainsi, lorsque les moustiques piquent un individu porteur du virus, il se contamine, et les prochaines cibles de l’insecte seront infectées.

Symptômes

Une fois infecté par le virus de la fièvre jaune, les premiers symptômes apparaissent dans les 3 à 6 jours qui suivent la contamination. Dans la majorité des cas, l’infection est asymptomatique (c’est-à-dire sans symptôme).

Lorsqu’il y a des symptômes, les plus fréquents sont : la fièvre, des douleurs musculaires, des douleurs lombaires, des maux de tête, une perte d’appétit, des nausées et des vomissements. Le plus souvent, ces symptômes disparaissent après quelques jours (3 à 4 jours).

Parfois, après 24 heures d’amélioration de l’état du patient, une seconde phase fait directement suite. Elle se traduit par la réinstallation d’une fièvre élevée associée à une atteinte de plusieurs organes, généralement le foie et les reins. Au cours de cette phase, une jaunisse (médicalement appelé « ictère ») apparaît souvent. Elle se manifeste par une coloration jaune de la peau et des yeux, d’où l’appellation « fièvre jaune ». Elle est accompagnée d’une coloration sombre des urines, de douleurs abdominales et de vomissements. On peut aussi observer des saignements au niveau de la bouche, du nez, des yeux ou de l’estomac. Près de la moitié des patients présentant cette phase de la maladie, décèdent dans les 7 à 10 jours qui suivent.

Diagnostic

La fièvre jaune n’est pas facile à diagnostiquer, surtout au début de la maladie qui présente des symptômes peu spécifiques. Dans sa forme la plus sévère, elle peut par ailleurs, être confondue avec d’autres pathologies aux manifestations similaires, telles que le paludisme, la leptospirose, l’hépatite, certaines fièvres hémorragiques ou intoxications.

Le diagnostic de certitude repose sur la détection du virus via des tests sanguins à un stade précoce de la maladie, ou l’identification d’anticorps pour les stades plus tardifs.

Traitement

Une prise en charge médicamenteuse rapide permet d’améliorer les chances de survie des patients.

Aucun traitement antiviral n’est spécifique de la fièvre jaune. Cependant, un traitement symptomatique permettant de traiter la déshydratation, les complications rénales et hépatiques, améliore le pronostic vital. La prise d’antibiotique permet d’éviter toute surinfection bactérienne.

Prévention

À savoir ! La réglementation internationale impose la vaccination contre la fièvre jaune avant tout premier voyage en zone endémique. Un document prouvant la vaccination est demandé en entrant dans le pays.

Le premier moyen de se protéger de la fièvre jaune est la vaccination. Une seule injection du vaccin suffit à assurer une protection à vie contre la maladie. Il existe plusieurs stratégies de vaccination selon le degré de risque d’exposition à la maladie :

  • La vaccination systématique de tous les nourrissons ;
  • La vaccination des voyageurs en pays à risque ;
  • Les campagnes de vaccination de masse pour augmenter la couverture vaccinale d’un pays à risque.

À savoir ! Les seules personnes non vaccinables sont : les nourrissons de moins de 9 mois, les femmes enceintes, les personnes allergiques et les immunodéficients (autrement dit, les individus dont les défenses immunitaires sont affaiblies par une pathologie ou un traitement).

La deuxième mesure permettant de prévenir la fièvre jaune est la lutte contre les vecteurs de la maladie : les moustiques. Les mesures peuvent être collectives, et dans ce cas, dépendent de chaque pays, et individuelles.

Individuellement, il est possible de réduire la transmission de la maladie dans les zones urbaines en éliminant les gîtes larvaires potentiels (tout endroit où l’eau stagne, par exemple, les vieux pneus ou les bidons pour conserver l’eau) en utilisant des produits larvicides.

Enfin, comme il est impossible d’éliminer totalement tous les moustiques, il est recommandé d’adopter, en plus, des mesures de prévention personnelles comme :

  • Le port de vêtements couvrant un maximum la peau ;
  • L’utilisation de répulsifs pour la peau et les textiles ;
  • La protection des lits par une moustiquaire imprégnée d’insecticide.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Fièvre jaune. Institut Pasteur. Consulté le 9 Août 2018.
– Fièvre jaune. Organisation mondiale de la Santé. Consulté le 1 Mai 2018.
– Fièvre jaune. Santé publique France. Consulté le 29 Août 2017.


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