Thyroïdite de Hashimoto


Rédigé par Charline D. et publié le 9 mars 2023

femme ayant une thyroïdite de Hashimoto.

La thyroïdite d’Hashimoto est une inflammation chronique de la glande thyroïde d’origine auto-immune. Elle se manifeste par une hypothyroïdie. Le diagnostic est basé sur les résultats d’un examen clinique, d’une imagerie médicale et d’ analyses sanguines. Sa prise en charge implique la prescription d’un traitement de substitution aux hormones thyroïdiennes à vie.

Définition et symptômes de la thyroïdite de Hashimoto

A propos de la glande thyroïde

La thyroïde est une petite glande localisée à l’avant de la gorge. Elle est composée de deux lobes réunis par un isthme, ce qui lui confère sa forme si particulière, en papillon.

La thyroïde est responsable de la production des hormones thyroïdiennes sous le contrôle de l’axe hypothalamo-hypophysaire. Ces hormones ont plusieurs rôles dans l’organisme. Elles agissent notamment sur le métabolisme des glucides, des lipides, des protéines ou du cholestérol, sur l’activité cardiaque ou encore sur la croissance et le développement osseux.

Dessin représentant une thyroïdite de hashimoto.

Une maladie auto-immune d’origine inconnue

La thyroïdite est une inflammation de la glande thyroïde d’origine auto-immune, ou infectieuse. La thyroïdite de Hashimoto est la forme de thyroïdite la plus courante dans la population. Cette maladie représente en effet près de 20% des individus atteints d’une affection thyroïdienne.

Les mécanismes à l’origine de la thyroïdite de Hashimoto sont encore mal connus. Les cellules immunitaires de l’organisme, les globules blancs, se mettent subitement et sans raison évidente à envahir et attaquer la thyroïde.

A noter que la thyroïdite de Hashimoto, aussi appelée thyroïdite chronique lymphocytaire, concerne plus volontiers les femmes, comme une large majorité de maladies auto-immunes. Par ailleurs, elle s’avère souvent héréditaire. Elle est également plus répandue chez les individus déjà porteurs d’une anomalie chromosomique comme le syndrome de Turner, de Down ou de Klinefelter.

Une hypothyroïdie plus ou moins sévère

Dans la plupart des cas, la thyroïdite de Hashimoto se manifeste par une hypothyroïdie dont les principales manifestations sont :

  • Une fatigue chronique ;
  • Une prise de poids ;
  • Une modification des traits du visage. Celui-ci apparaît plus épais, et le visage est plus pâle ;
  • Une constipation ;
  • Des douleurs articulaires ;
  • Une irritabilité ou nervosité ;
  • La présence d’un goitre, autrement dit une augmentation du volume de la thyroïde détectable à la palpation. Le goitre peut être à l’origine d’une gêne pour respirer ou s’alimenter.

Parfois, les patients passent d’abord par une phase d’hyperthyroïdie, avant de voir le taux sanguin d’hormones thyroïdienne chuter définitivement.

Thyroïdite de Hashimoto, diagnostic et traitement

Le diagnostic clinique et sanguin de la thyroïdite de Hashimoto

Le diagnostic de la thyroïdite de Hashimoto est clinique dans un premier temps. En effet, le médecin recueille les divers symptômes décrits par le patient, et recherche en parallèle la présence d’un éventuel goitre.

Pour confirmer le diagnostic, en cas de grosseur palpable, le médecin prescrit une échographie de la thyroïde. Celle-ci apparaît alors déformée en cas de thyroïdite.

Un médecin examine son patient atteint de Thyroïdite de Hashimoto.

Enfin, un bilan sanguin complète le diagnostic. Celui-ci révèle alors une baisse des hormones thyroïdiennes dans le sang soit une hypothyroïdie, tandis que la TSH est augmentée. La TSH (Thyroid Stimulating Hormone) ou thyréostimuline est une hormone produite par l’hypophyse afin de stimuler la production d’hormones thyroïdiennes au niveau de la thyroïde. Par ailleurs, la présence d’anticorps dirigés contre la glande thyroïde permet de confirmer avec certitude la thyroïdite de Hashimoto.

L’hormonothérapie de substitution

L’objectif de la prise en charge de la thyroïdite de Hashimoto est de normaliser le taux d’hormones thyroïdiennes dans le sang afin de soulager les symptômes du patient.

Il n’existe actuellement aucun traitement curatif pour la thyroïdite de Hashimoto. En effet, bien que le traitement prescrit permette au patient d’avoir une vie totalement normale, il doit être pris quotidiennement et à vie. Celui-ci est un traitement substitutif par hormones thyroïdiennes.

Le traitement de référence pour la maladie de Hashimoto est celui de l’hypothyroïdie, à savoir la lévothyroxine. La posologie est adaptée au patient, et elle est augmentée par paliers jusqu’à obtenir un équilibre thérapeutique.

A noter ! Certains patients atteints de thyroïdite de Hashimoto ne nécessitent pas de traitement substitutif (lorsque l’hypothyroïdie est légère et n’impacte pas la qualité de vie du patient). Il est simplement recommandé à ces derniers de limiter les fortes doses d’iode (par exemple dans les algues) qui peuvent aggraver la maladie.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Thyroïdite Hashimoto : maladie immunitaire et atteintes sur la thyroïde. www.concilio.com. Consulté le 8 février 2023.
– Thyroïdite d’Hashimoto. Le manuel MSD – Version pour le grand public. www.msdmanuals.com. Consulté le 8 février 2023.

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