Neuropathie périphérique


Rédigé par Charline D. et publié le 21 janvier 2020

neuropathie

Une neuropathie périphérique correspond à un dysfonctionnement des neurones du système nerveux périphérique. Ce type de maladie touche plus volontiers les extrémités, c’est-à-dire les pieds et les mains. Elle peut être à l’origine de fourmillements, d’engourdissement et de douleurs. L’association de plusieurs symptômes caractéristiques permet d’évoquer la maladie, dont le diagnostic est confirmé après un examen neurologique et biologique du patient. Aucun traitement n’a réellement démontré son efficacité dans ce type de pathologie.

Définition et symptômes

Qu’est-ce qu’une neuropathie ?

Une neuropathie est une pathologie affectant le système nerveux, et plus particulièrement les nerfs.

Qu’est-ce qu’une neuropathie périphérique ?

Une neuropathie périphérique est une atteinte du système nerveux périphérique qui se manifeste par divers troubles dont des fourmillements, des sensations de brûlure ou des douleurs au niveau des doigts, des mains, des orteils et des mains.

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À savoir ! Le système nerveux est le centre de régulation et de communication de l’organisme. Il est divisé en deux grands systèmes : le système nerveux central et le système nerveux périphérique. Le système nerveux central est anatomiquement constitué de l’encéphale et de la moelle épinière, on parle d’axe cérébro-spinal. Le système nerveux périphérique regroupe l’ensemble des nerfs de l’organisme, et représente l’ensemble des voies de communication.

Le terme de neuropathie périphérique regroupe en réalité plusieurs entités, dont :

  • Les polyneuropathies qui correspondent à un dysfonctionnement simultané d’une grande quantité de nerfs dans tout l’organisme ;
  • Les polyradiculonévrites sont des atteintes d’un ensemble de nerfs provenant de la même racine nerveuse de la moelle épinière ;
  • Les neuropathies sensitives qui affectent les nerfs sensitifs et se traduisent donc par des symptômes sensitifs ;
  • La mononeuropathie est une neuropathie purement motrice dont le symptôme caractéristique est la faiblesse musculaire ;
  • Les plexopathies sont des atteintes du plexus brachial composé d’un ensemble de nerfs innervant le membre supérieur.

Les personnes atteintes par le VIH sont plus vulnérables aux neuropathies périphériques, à cause de l’action directe du virus sur le système nerveux ou à cause des autres infections ou tumeurs opportunistes qui peuvent affecter le système nerveux.

La neuropathie périphérique peut aussi résulter d’un traitement médicamenteux, notamment contre le cancer. On estime entre 10 et 20% des personnes atteintes d’un cancer souffre d’une neuropathie.

Elle peut donc aussi être causée par :

La neuropathie peut également être associée à d’autres troubles dont le diabète, une compression nerveuse causée par des fractures vertébrale, une carence en vitamines, certaines maladies auto-immunes, l’hypothyroïdisme ou une pathologie rénale.

Enfin, les drogues comme l’alcool, la cocaïne ou les amphétamines peuvent engendrer une neuropathie périphérique.

Quels symptômes ?

Les manifestations d’une neuropathie périphérique sont généralement symétriques, et autant sensitives que motrices. Plus rarement, les symptômes sont asymétriques et débutent dans les membres supérieurs.

Une neuropathie périphérique peut être à l’origine :

  • De sensations de fourmillement ;
  • De brûlure ;
  • D’engourdissement ;
  • De douleurs pouvant parfois aller jusqu’à limiter les déplacements du patient ;
  • D’une hypersensibilité au toucher, par exemple, le simple fait de porter des chaussettes ou de sentir les draps dans le lit peut être douloureux pour le patient.

Les symptômes affectent généralement les deux côtés du corps de la même manière. Souvent, les manifestations débutent dans les orteils ou les doigts, puis s’étendent dans les pieds et les mains avant de se propager aux jambes et aux bras.

Diagnostic et traitement

 Quel diagnostic ?

Le diagnostic est d’abord clinique. En effet, une neuropathie périphérique est évoquée devant la présence d’une association de symptômes évocateurs de l’affection : paresthésies, douleurs, perte de sensibilité, troubles de l’équilibre, crampes, faiblesses, fatigue, etc.

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Les symptômes sensitifs les plus fréquents sont :

  • Des paresthésies qui se manifestent par des picotements, un fourmillement, une sensation de froid ;
  • Des douleurs généralement à prédominance nocturne, peu apaisées par des antalgiques et décrites comme « brûlure », « froid douloureux », « sensation d’étau », « piqûre » ;
  • Des troubles de l’équilibre.

Le symptôme moteur le plus fréquent est la faiblesse musculaire.

Enfin, d’autres symptômes peuvent être associés : des malaises, des troubles de la sudation, des troubles mictionnels, des troubles de l’érection et de l’éjaculation, des diarrhées, une hyperkératose puis une ulcération au niveau de la plante des pieds.

L’examen clinique permet d’objectiver la présence des signes de neuropathie périphérique. Un examen neurologique vient compléter le bilan général.

Un bilan biologique comprend divers examens dont :

  • Une glycémie à jeun afin de déterminer l’éventuelle présence d’un diabète ;
  • Une numération de la formule sanguine à la recherche d’une éventuelle anémie ou d’une hémopathie maligne ;
  • Un dosage des transaminases, des enzymes hépatiques afin de rechercher une hépatite ;
  • Un dosage de la protéine C réactive pour déterminer la présence d’un syndrome inflammatoire ;
  • Un dosage de la créatinémie et du débit de filtration glomérulaire à la recherche d’une insuffisance rénale.

Quel traitement ?

Une neuropathie périphérique d’origine médicamenteuse prend fin à l’arrêt du traitement en cause. L’amélioration n’est cependant pas visible d’emblée, il faut attendre quelques semaines voire plusieurs mois.

Il n’existe aucun traitement permettant de soulager convenablement les symptômes d’une neuropathie périphérique ou de réparer les dommages nerveux causés. En effet, l’efficacité des traitements proposés varie beaucoup d’un patient à un autre.

Ainsi, diverses supplémentations peuvent être envisagées :

  • De la vitamine B. En effet, les carences en vitamine B6 et B12 peuvent entraîner une neuropathie périphérique. Cependant, il ne faut pas dépasser la dose de 200 mg par jour sous peine de constater l’effet inverse ;
  • De l’acide alpha-lipoïque qui est un antioxydant pouvant contribuer à la protection des nerfs contre l’inflammation et les dommages causés par le VIH ;
  • De l’acétyl-carnitine qui est un acide aminé qui peut manquer au patient traiter par antiviraux ;
  • De l’huile d’onagre capable de soulager les symptômes d’une neuropathie chez certains diabétiques.

Certains médicaments sont parfois prescrits :

  • Des antidépresseurs dont l’amitriptyline, et l’imipramine ;
  • Des antiépileptiques, par exemple la gabapentine en cas de neuropathie douloureuse liée au diabète. La lamotrigine peut également être prescrite.
  • Des anti-inflammatoires en cas de douleurs légères. Par exemple, l’ibuprofène ou le naproxène ;
  • De la morphine pour les douleurs intenses.

Charline D., Docteur en pharmacie

– La neuropathie périphérique. CANADIAN AIDS TREATMENT INFORMATION EXCHANGE. Consulté le 21 janvier 2020.
– Prise en charge diagnostic des neuropathies périphériques. HAUTE AUTORITÉ DE SANTÉ. Consulté le 21 janvier 2020.
– Neuropathie périphérique. LE MANUEL MSD. Consulté le 21 janvier 2020.
– La neuropathie périphérique. CANADIAN AIDS TREATMENT INFORMATION EXCHANGE. Consulté le 21 janvier 2020.
– Prise en charge diagnostic des neuropathies périphériques. HAUTE AUTORITÉ DE SANTÉ. Consulté le 21 janvier 2020.
– Neuropathie périphérique. LE MANUEL MSD. Consulté le 21 janvier 2020.

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