VIH/SIDA : où en est la recherche ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 22 mars 2019

Actuellement, dans le monde 34 millions de personnes vivent avec le VIH/SIDA et en France, plus de 6 000 nouvelles contaminations sont recensées chaque année. Trente ans après la découverte du virus, où en est la recherche ?

Les enjeux de la recherche sur le VIH/SIDA

L’épidémie mondiale de l’infection par le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) est loin d’être contrôlée et plusieurs dizaines de millions de personnes vivent au quotidien avec un virus, contre lequel aucun traitement curatif n’a pu être mis au point jusque-là. La recherche sur le virus représente donc un enjeu majeur de santé publique à l’échelle mondiale.

Après trente années de recherche, quelles ont été les grandes découvertes ? Que reste-t-il à découvrir pour enfin être capable de soigner cette terrible maladie ?

De nombreuses équipes de recherche dans le monde travaillent sur le VIH/SIDA. Elles concentrent leurs efforts sur plusieurs aspects complémentaires et essentiels :

  • Les caractéristiques de l’infection (évolution, régulation, mécanismes pathologiques) ;
  • La variabilité du virus ;
  • Le cycle de vie du virus dans les cellules humaines (son entrée et sa multiplication) ;
  • La transmission du virus, y compris la transmission materno-fœtale ;
  • La réaction du système immunitaire face à l’infection ;
  • L’amélioration des traitements ;
  • La mise au point d’un vaccin.

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De formidables avancées … mais encore du chemin à parcourir !

Les chercheurs se penchent notamment sur les personnes, qui semblent capables de contrôler l’infection. Appelées contrôleurs du VIH ou VIH contrôleurs, ces personnes (moins de 1 % des personnes infectées), séropositives car infectées par le VIH depuis plusieurs années, ne présentent aucune charge virale détectable dans leur sang et leur taux de lymphocytes T CD4 ne semble pas affecté par l’infection. Sans traitement, elles semblent en mesure de contrôler l’infection. Grâce aux travaux menés sur ces contrôleurs du VIH, d’importantes avancées ont été faites pour comprendre comment l’organisme est capable de résister et de se protéger face à l’infection. Certaines caractéristiques génétiques particulières ont ainsi été mises en évidence chez les contrôleurs du VIH.

Pendant la grossesse, 90 % des enfants de mères infectées par le VIH-1 s’avèrent naturellement protégés contre l’infection. Les chercheurs ont montré que le placenta et l’environnement du fœtus participaient activement à protéger le fœtus du virus. Le rôle des muqueuses serait notamment capital.

Les travaux menés sur les caractéristiques de l’infection par le VIH, en particulier sur les réservoirs animaux du virus, ont mis en évidence plusieurs caractéristiques importantes :

  • L’infection suractive le système immunitaire, entraînant une perte de capacité des lymphocytes T à éliminer le virus ;
  • Une inflammation chronique induite par l’infection et responsable du développement de plusieurs pathologies associées à l’infection.

Sur le plan thérapeutique, le développement des trithérapies, voire des tétrathérapies, ont permis d’améliorer la qualité de vie et le pronostic de nombreux patients. Pourtant, ces médicaments restent incapables de guérir l’infection. Les chercheurs travaillent à l’amélioration des thérapies anti-VIH, sur plusieurs aspects :

  • La restauration des défenses immunitaires des patients, pour aider l’organisme à mieux lutter contre le virus ;
  • Le contrôle de l’entrée du VIH dans les cellules humaines, en bloquant autant que possible l’entrée du virus ;
  • Le contrôle permanent de l’infection, même après l’arrêt de la thérapie antirétrovirale, qui aujourd’hui doit être prise à vie.

Enfin, plusieurs candidats-vaccins sont en cours d’évaluation dans le monde, dont un vaccin combiné VIH-rougeole mis au point à l’Institut Pasteur. Certains de ces vaccins sont préventifs, tandis que d’autres sont thérapeutiques.

Récemment, un second cas de guérison du VIH a été dévoilé, chez un patient atteint d’un cancer et ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques. La thérapie cellulaire est ainsi l’une des pistes explorées pour entrevoir la possibilité de guérir un jour l’infection.

En 30 ans, la communauté scientifique a fait d’importantes découvertes sur le VIH, chacune de ces découvertes constituant un pas de plus vers un contrôle de l’épidémie mondiale, et pourquoi pas vers la guérison de cette infection.

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Estelle B. / Docteur en Pharmacie

– La recherche sur le VIH/SIDA. Institut Pasteur. Consulté le 15 mars 2019.
– La recherche continue. FRM. Consulté le 15 mars 2019.
– SIDA et VIH à quand la guérison ? INSERM. Mis à jour le 22 novembre 2018.
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