Syndrome méningé


Rédigé par Charline D. et publié le 2 septembre 2021

Syndrome méningé

Un syndrome méningé correspond à un ensemble de symptômes traduisant une inflammation des méninges. Les méninges sont les enveloppes qui entourent et protègent l’encéphale et la moelle épinière. Plusieurs pathologies peuvent être à l’origine d’un syndrome méningé : Une hémorragie méningée et une méningite ou méningo-éncéphalite. Cette affection se manifeste par des maux de tête intenses, des nausées et vomissements, et une raideur de la nuque. Il représente une urgence vitale absolue. Le diagnostic est clinique et nécessite une hospitalisation sans délai. D’autres examens médicaux peuvent être pratiqués pour déterminer la cause du syndrome méningé. Le traitement dépend de la cause : antiviraux, antibiotiques, chirurgie, etc.

Définition et symptômes du Syndrome méningé

Qu’est-ce qu’un syndrome méningé ?

Un syndrome méningé est une inflammation des méninges. Cette affection est plutôt rare dans les pays industrialisés. Les méninges sont les 3 membranes qui isolent et protègent le système nerveux central, à savoir le cerveau, le cervelet, le tronc cérébral et la moelle épinière.

homme qui a mal à la tête

L’hémorragie méningée représente la première cause de syndrome méningé. Elle affecte près de 8 personnes sur 100 000 par an. Une hémorragie méningée survient suite à une rupture d’anévrysme. Cette dernière correspond à une dilatation anormale d’une artère. Elle concerne entre 1 et 5% de la population. Une hémorragie méningée n’est pas systématique après une rupture d’anévrysme. Elle survient dans 20 à 50% des cas en moyenne.

La méningite ou méningo-encéphalite peut aussi être à l’origine d’un syndrome méningé. Les méningites surviennent plus fréquemment en hiver ou au printemps. Elles concernent de 1 à 5 personnes pour 100 000 habitants. Les méningites virales (surtout Herpès et Listéria) sont majoritaires. Les méningites et méningo-encéphalites sont dans la plupart des cas d’origine infectieuse, et plus rarement, liées à une maladie tumorale ou auto-immune.

Les facteurs de risque du syndrome méningé causé par une méningite sont l’absence de vaccination, un état de santé précaire et une fragilité immunitaire (nourrissons, immunodéprimés, femmes enceintes). Concernant, l’hémorragie méningée, les principaux facteurs de risque évoqués sont l’hérédité et une mauvaise hygiène de vie. Par ailleurs, l’incidence de l’hémorragie méningée a tendance à augmenter avec l’âge.

Les méningites virales et bactériennes sont contagieuses. Elles sont transmises par contact direct ou indirect avec la salive, le mucus nasal ou des excréments contaminés.

Quels symptômes ?

Un syndrome méningé est suspecté en cas de :

Maux de tête

Ils peuvent être violents, pulsatiles et irradient vers le cou et le rachis. Les céphalées ne cèdent pas aux antidouleurs. Ils sont accentués par le bruit et la lumière. Les vomissements peuvent parfois les soulager de façon temporaire.

Vomissements

Ils ne sont pas systématiquement associés à des nausées, et ils surviennent spontanément. Les vomissements surviennent en jet, à savoir émis brutalement et sans effort.

Raideur de la nuque et de la colonne vertébrale

Elle représente la manifestation la plus précoce d’un syndrome méningé. Ce symptôme oblige le patient à adopter une position en chien de fusil (coucher sur le côté avec les jambes repliées).

D’autres symptômes peuvent être associés : fièvre, raideur des membres inférieurs (ou signe de Kernig), hyperesthésie à l’origine de douleurs importantes, troubles de la conscience (confusion, épilepsie, etc.), troubles cardiovasculaires et respiratoires (hypertension, bradycardie, etc.).

A court terme, un syndrome méningé peut rapidement évoluer vers un coma.

La durée des manifestations varie d’une dizaine de jours à plusieurs semaines pour les syndromes méningés causés par une méningite virale. Elle peut être plus longue en cas de méningite bactérienne ou d’hémorragie méningée.

Les affections à l’origine d’un syndrome méningée peuvent conduire à de graves complications, notamment en cas d’atteinte cérébrale ou du système nerveux. Près de 30% des méningites bactériennes engendrent des complications, et 10% d’entre elles sont mortelles.

Diagnostic et traitement du Syndrome méningé

Quel diagnostic ?

Tout symptôme évoquant un syndrome méningé nécessite une hospitalisation.

Le premier diagnostic d’un syndrome méningé est clinique. Il consiste à observer les symptômes caractéristiques (maux de tête, vomissement et raideur de la nuque) de l’affection.

Certains signes aident au diagnostic :

  • Le signe de Kernig qui se traduit par une impossibilité pour le patient à passer de la position allongée sur le dos à la position assise sans plier les genoux ;
  • Le signe de Brudzinski lorsque la flexion de la nuque entraîne une flexion des genoux.

Les examens complémentaires permettent de rechercher la cause :

  • Une ponction lombaire qui est un prélèvement du liquide céphalo-rachidien. Elle est indispensable pour différencier la méningite de l’hémorragie méningée. En effet, le liquide est trouble ou purulent en présence d’une méningite, et rosé ou sanglant en cas d’hémorragie méningée ;
  • Des analyses sanguines;
  • Une imagerie médicale, par exemple un scanner ;
  • etc…

Quel traitement ?

Le traitement d’un syndrome méningé repose sur la prise en charge de la pathologie sous-jacente qui en est à l’origine. Une hospitalisation est systématique.

Les méningites virales guérissent de manière spontanée, et ne nécessitent aucun traitement particulier. Un traitement antiviral est cependant prescrit en cas de méningo-encéphalite grave, par exemple celles liées à un herpès.

Les méningites bactériennes nécessitent une antibiothérapie. Dans un premier temps, une antibiothérapie dite probabiliste est administrée en urgence, en attendant les résultats des examens complémentaires. L’antibiotique est ensuite adapté selon la sensibilité des germes et sa résistance aux divers antibiotiques.

traitement

À noter ! Ces informations sont obtenues grâce à l’antibiogramme. En l’absence de complication, le traitement est prescrit pour une à trois semaines.

L’hémorragie méningée, qui est provoquée par une rupture d’anévrysme, est traitée chirurgicalement en urgence.

En cas d’admission en urgence à l’hôpital, l’équipe médicale peut aussi être amenée à pratiquer des manœuvres de réanimations en cas d’état de choc ou de convulsions ou à administrer des corticoïdes par voie intraveineuse pour diminuer l’inflammation des méninges.

Lorsque les symptômes d’un syndrome méningé persistent malgré le traitement, un nouveau bilan (imagerie et/ou ponction lombaire) est prescrit par le médecin pour mettre en évidence une éventuelle complication.

Une fois le patient rétabli, une surveillance médicale est nécessaire. Elle implique des consultations médicales régulières pour détecter d’éventuelles séquelles (neurologiques, auditives, visuelles, etc.) du syndrome méningé.

À savoir ! Le syndrome méningé peut être prévenu grâce à la vaccination.

La vaccination permet de se protéger contre les différents germes pouvant causer une méningite : le méningocoque (le B et le C étant les plus fréquents en France), le pneumocoque et haemophilus influenzae.

Le vaccin contre le méningocoque C est obligatoire, en France, pour tous les nourrissons nés à compter de janvier 2018. La première injection est à l’âge de 5 mois, et ensuite, le rappel à l’âge de 12 mois. Au-delà de 1 an, et jusqu’à l’âge de 24 ans révolus, le schéma vaccinal comporte une seule dose.

À noter ! La vaccination contre le pneumocoque de type B est possible, mais proposée uniquement dans quelques situations particulières, notamment en cas de risque de contamination professionnelle ou de certains déficits immunitaires.

Le vaccin contre le pneumocoque est également obligatoire pour tous les nourrissons depuis janvier 2018. Le schéma vaccinal prévoit deux doses : la première à deux mois et la seconde à 4 mois. Un rappel est ensuite effectué à l’âge de 11 mois. Pour les individus âgés de plus de 2 ans, la vaccination est recommandée en cas d’immunodépression ou de maladie chronique susceptible de favoriser la survenue d’une infection à penumocoque.

La vaccination contre l’haemophilus influenzae de type B fait partie des vaccinations obligatoires depuis janvier 2018. Elle est combinée avec la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. La première injection est à l’âge de 2 mois et la seconde à l’âge de 4 mois. Le rappel est réalisé à 11 mois.

À noter ! Un rattrapage vaccinal peut être effectué jusqu’à l’âge de 5 ans.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Syndrome méningé. larousse.fr. Consulté le 19 août 2021.
– Le syndrome méningé : symptômes, contagion, causes, traitements. medisite.fr. Consulté le 19 août 2021.
– Méningite. ameli.fr. Le 21 juin 2021.

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