Syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA)


Rédigé par Charline D. et publié le 5 mars 2021

Homme atteint du Syndrome de détresse respiratoire aiguëLe syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) est un type d’insuffisance pulmonaire, pouvant résulter de diverses anomalies, à l’origine d’une accumulation de liquide dans les poumons et d’une réduction d’oxygène dans le sang. Ce syndrome se traduit par des difficultés pour respirer, une peau bleutée, et la défaillance d’autres organes comme le cœur ou le cerveau. Le diagnostic d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë nécessite la réalisation d’une oxymétrie de pouls éventuellement complétée par d’autres examens comme une analyse sanguine et une radiographie. Le traitement d’urgence repose sur l’administration d’oxygène, puis la cause de l’insuffisance respiratoire est traitée.

Définition et symptômes du Syndrome de détresse respiratoire aiguë

Rappels anatomiques

L’appareil respiratoire est constitué des voies nasales, de la trachée et des deux poumons. Le rôle de ces derniers est de fournir de l’oxygène à notre organisme, tout en évacuant le dioxyde de carbone. Ils sont localisés dans la poitrine de part et d’autre du cœur.

Un poumon est divisé en plusieurs lobes, séparés les uns des autres par des cloisons appelées scissures. On compte deux lobes pour le poumon droit et trois pour le gauche. Chaque lobe contient les bronches, elles même constituées d’alvéoles (petites poches) reliées entre elles par les bronchioles. Les bronches sont connectées à la trachée.

Schema Syndrome de détresse respiratoire aiguë

Au cours de la respiration, l’air arrive donc par la trachée, passe dans les bronches puis les bronchioles et enfin les alvéoles. Une fois dans les alvéoles, le dioxygène contenu dans l’air inspiré traverse leur paroi pour aller dans le sang et être distribué à tout l’organisme. Dans le sens inverse, c’est le dioxyde de carbone qui circule, évacué par les cellules de l’organisme, il repasse via les alvéoles puis les bronches pour s’échapper de la trachée puis la bouche et le nez. On parle alors d’expiration.

Qu’est-ce que le syndrome de détresse respiratoire (SDRA) ?

Le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) est une pathologie potentiellement mortelle qui se manifeste par une incapacité des poumons à fonctionner correctement. A noter qu’on utilise également le terme plus générique d’insuffisance respiratoire aiguë (IRA) pour parler de ce syndrome. Le syndrome de détresse respiratoire aiguë est une atteinte subite ou rapide, et sévère de la fonction respiratoire qui altère les échanges gazeux entre l’air et le sang.

Selon le taux d’oxygène dans le sang et la quantité d’oxygène à administrer, on distingue trois degrés de SDRA : léger, modéré et sévère. Cet état est grave puisqu’il peut entraîner le décès du patient. En effet, la mortalité de ce syndrome est estimée entre 40 et 50%.

À savoir ! Entre 10 et 58 personnes sur 100 000 développent un SDRA. Près de 7% des patients hospitalisés en soins intensifs en souffrent

Deux types de causes peuvent engendrer le syndrome de détresse respiratoire aiguë :

  • Une blessure directe aux poumons, comme une pneumonie, un traumatisme, une noyade, l’inhalation de fumées ou gaz toxiques ;
  • Une blessure indirecte localisée sur une autre zone corporelle, par exemple un surdosage médicamenteux, un sepsis, un choc, une inflammation du pancréas, de multiples transfusions sanguines.

À savoir ! Dans la moitié des cas, le syndrome de détresse respiratoire aiguë est causé par une par pneumonie ou une septicémie

Le syndrome de détresse respiratoire aiguë évolue en 2 semaines, en trois phases :

  • L’atteinte de la membrane alvéolo-capillaire assurant l’échange d’oxygène et de gaz carbonique entre le sang et l’air. Il en résulte un œdème pulmonaire avec accumulation de liquide dans les poumons. On parle d’œdème aigu pulmonaire (AOP). Ce dernier est responsable d’une baisse de la concentration sanguine en oxygène, d’une augmentation du taux sanguin de gaz carbonique et d’une réduction de la compliance pulmonaire (capacité des poumons à modifier son volume) ;
  • L’inflammation des alvéoles impliquant une diminution de leur élasticité. La compliance pulmonaire diminue encore, ce qui se manifeste par des difficultés respiratoires. Une hypertension artérielle pulmonaire s’installe, et entraîne une gêne respiratoire importante associée à une insuffisance cardiaque ;
  • La récupération.

Quels symptômes ?

Le syndrome de détresse respiratoire aiguë survient généralement dans les 24 à 48 heures (parfois les 4 ou 5 jours) qui suivent la lésion initiale.

Au début, le patient présente une dyspnée (difficulté respiratoire) souvent associée à une respiration accélérée et superficielle. Au stéthoscope, un médecin peut entendre des bruits caractéristiques (râles crépitants ou sibilants) dans les poumons.

En raison de la diminution du taux d’oxygène dans le sang, la peau peut se marbrer ou devenir bleutée, on parle de cyanose.

Le cœur ou le cerveau peuvent aussi être impactés. Cela se manifeste par une augmentation de la fréquence cardiaque, des troubles du rythme cardiaque, une confusion mentale, une somnolence.

La complication majeure est une insuffisance cardiaque qui se traduit par une tachycardie, une hépatomégalie (augmentation du volume du foie), un gonflement des jugulaires (veines du cou) et un œdème des membres inférieurs.

Avec un traitement adapté et précoce, entre 60 et 75% des personnes souffrant d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë survivent. Les patients qui répondent rapidement au traitement guérissent généralement complétement, avec peu voire pas du tout de séquelle. A noter qu’il faut tout de même entre 6 et 12 mois à un patient jeune pour récupérer d’un SDRA. D’autres patients, particulièrement ceux qui nécessitent de longues périodes sous respirateur, peuvent voir leur fonction pulmonaire altérée de manière irréversible.

Diagnostic et traitement du syndrome de détresse respiratoire aiguë

Quel diagnostic ?

Le diagnostic du syndrome de détresse respiratoire aiguë repose sur la mesure du taux d’oxygène dans le sang : c’est une oxymétrie de pouls. Elle est effectuée grâce à une pince équipée d’un capteur placé au bout d’un doigt. A noter qu’elle remplace l’ancienne analyse des gaz du sang qui nécessitait un prélèvement artériel.

D’autres examens complémentaires dont une radiographie du thorax sont effectués pour déterminer l’origine de l’insuffisance.

Quel traitement ?

Vieille dame dans un lit d'hopitalLa prise en charge d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë est une urgence médicale. En effet, les patients sont traités en unité de soins intensifs. Elle repose sur l’oxygénothérapie et la mise sous assistance respiratoire, partielle ou totale, du patient si besoin.

L’oxygénothérapie permet de corriger le taux d’oxygène trop bas des patients en leur apportant de l’oxygène en plus de celui capté par l’air. Selon la quantité d’oxygène nécessaire, il peut être administré via une sonde nasale placée dans le nez ou un masque facial.

La ventilation mécanique permet de corriger le problème de ventilation des poumons et donc de diminuer le taux de dioxyde de carbone. Pour celle-ci un respirateur est mis en place, et l’air est fourni au patient par l’intermédiaire d’un masque facial ou d’une sonde trachéale.

Le traitement de la cause est associé le plus rapidement possible. Le pronostic varie selon la cause et le délai de prise en charge par l’équipe de réanimation.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Syndrome de détresse respiratoire aiguë. msdmanuals.com. Consulté le 9 février 2021.
– Le syndrome de détresse respiratoire aiguë. europeanlung.org. Consulté le 9 février 2021.

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