Chondrocalcinose

Une chondrocalcinose est une atteinte articulaire engendrée par l’accumulation de cristaux de calcium au niveau du cartilage de certaines articulations, particulièrement les genoux, les poignets ou les hanches. L’origine du trouble est inconnue, mis à part quelques cas génétiques. Il existe plusieurs types de chondrocalcinose, avec dans la plupart des cas, des douleurs plutôt importantes associées. Le diagnostic repose sur la prescription d’examens d’imagerie (radiographie, IRM, etc.). La prise en charge implique la prescription d’anti-inflammatoires, voire parfois d’injections ou de chirurgie.

Définition et symptômes de la chondrocalcinose

Qu’est-ce que c’est ?

Une chondrocalcinose est une pathologie articulaire caractérisée par une accumulation de microcristaux de calcium au niveau des ligaments et cartilages de certaines articulations comme les genoux, les poignets et la symphyse pubienne. Cette affection est plus fréquente chez les personnes de plus de 50 ans, et plus particulièrement les femmes.

Son origine est majoritairement inconnue. On parle alors de chondrocalcinose idiopathique.

À noter ! Parfois, il existe une cause génétique, dans ce cas, la maladie survient plus précocement et une pathologie sous-jacente doit être recherchée (par exemple une hémochromatose ou une hyperparathyroïdie).

On distingue plusieurs formes de la maladie :

• Les chondrocalcinoses asymptomatiques qui représentent 25% des cas. Elles sont généralement découvertes par hasard à l’occasion d’un examen d’imagerie ;
• La chondrocalcinose dite « pseudo-goutte » qui se manifeste de la même manière qu’une crise de goutte sauf qu’elle est liée à la présence de cristaux de pyrophosphate de calcium et non à l’accumulation d’acide urique. Ce type de chondrocalcinose peut affecter les genoux, les poignets, mais aussi la hanche ou le rachis ;
• La chondrocalcinose dite « pseudo-rhumatoïde » qui concerne 3 à 5% des patients atteints de la maladie. L’atteinte peut être bilatérale ;
• La chondrocalcinose dite « pseudo-arthrosique » qui concerne la moitié des patients. Les douleurs sont plus intenses que celles de l’arthrose, et plusieurs articulations peuvent être touchées (les chevilles, les épaules, les genoux, etc.) ;
• La chondrocalcinose dite « pseudo-tabéique » ou « destructrice » qui se manifeste par des douleurs très importantes. Elle concerne surtout les genoux, les épaules et les hanches.

Quels symptômes ?

Une chondrocalcinose est une affection évoluant par crise. L’articulation est inflammée : elle est rouge, chaude et gonflée. Les mouvements mobilisant l’articulation sont douloureux.

Une crise peut durer plusieurs jours comme plusieurs semaines. L’articulation peut être déformée.

Diagnostic et traitement de la chondrocalcinose

Quel est son diagnostic ?

Son diagnostic est radiologique afin de mettre en évidence l’accumulation de cristaux de calcium au niveau des articulations.

À noter ! Cet examen ne permet de détecter que les dépôts de taille suffisamment conséquente. L’échographie est, en effet, plus sensible que la radiographie lorsqu’il s’agit de détecter de petits dépôts calciques.

Une IRM (Imagerie à résonance magnétique) est parfois prescrite lorsque des lésions compressives de la moelle épinière, non visibles aux autres examens d’imagerie, sont suspectées.

Une ponction articulaire peut également être prescrite pour mettre en évidence la présence des cristaux de pyrophosphate de calcium au niveau d’une articulation.

Enfin, un scanner peut être réalisé afin de détecter une chondrocalcinose au niveau des disques intervertébraux ou du ligament transverse de l’atlas (localisé à la base du crâne).

Quel traitement ?

La prise en charge d’une chondrocalcinose repose sur la prescription d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens, de colchicine ou de corticoïdes.

Dans certains cas, des injections de corticoïdes au niveau de l’articulation concernée sont également nécessaires.

En cas de chondrocalcinose chronique, une intervention chirurgicale peut être proposée afin de retirer l’excès de liquide synovial.

Une supplémentation en magnésium et des séances de kinésithérapie peuvent compléter la prise en charge du patient.

Charline D., Docteur en pharmacie