Médicaments au volant, un danger !

Actualités Addiction

Rédigé par Charline D. et publié le 26 mars 2017

Tandis que la population a bien intégré le risque de la consommation d’alcool ou de stupéfiants associé à la conduite automobile, celui des médicaments est en revanche, largement négligé. A l’occasion de la campagne d’information alertant sur les dangers de la conduite sous les effets de certains médicaments, Santé sur le Net fait le point sur les traitements en question et leur bonne utilisation.

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Les médicaments, causes de décès

Les médicaments sont à double tranchant. En effet, lorsque l’on a recours à un traitement médicamenteux, l’objectif attendu est la disparition, ou au minimum l’atténuation du ou des symptômes à traiter. Cependant, et on le sait tous, leur utilisation n’est pas dénuée de risque. Ainsi, bon nombre d’entre nous, a déjà au moins une fois au cours de son existence, pu expérimenter les fameux « effets indésirables » ou « effets secondaires ». Ils peuvent être de plusieurs types (digestifs très souvent, neurologiques, rénaux, etc.) et de gravité plus ou moins importante. En d’autres termes, le médicament parfait, qui guérit vite et bien sans provoquer chez aucun individu le moindre désagrément, n’existe pas !

Ainsi, l’utilisation de certains d’entre eux représente un danger, d’autant lorsqu’elle est couplée à la conduite d’un véhicule. L’Ordre des pharmaciens déclare que « 3,4% des accidents mortels de la route sont attribués à une prise de médicaments ». Il précise également que les benzodiazépines sont en cause dans la moitié des cas.

A savoir ! Les benzodiazépines appartiennent à la classe des psychotropes (c’est-à-dire agissant sur le système nerveux central). Elles sont prescrites en cas d’anxiété, d’insomnie, de dépression, de phobies, de TOC ou d’attaques de panique. Elles peuvent provoquer, d’autant plus chez les personnes âgées, un certain nombre d’effets responsables d’une baisse de la vigilance (somnolence, ébriété, confusion, etc.).

Les benzodiazépines sont des molécules extrêmement utilisées en France, pour leurs propriétés anxiolytiques, hypnotiques, myorelaxantes et anti convulsivantes. En janvier 2011, l’ANSM a publié un état des lieux sur la consommation de ces molécules en France. Elle indiquait que 22 benzodiazépines (ou dérivés) sont sur le marché, et que parmi les 134 millions de boîtes vendues en 2010, 50% étaient des anxiolytiques et 37% des hypnotiques. L’Ordre des pharmaciens estime à 11 millions de personnes le nombre de personnes consommant des benzodiazépines.

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Bon usage des médicaments

Tandis qu’un arrêté paru au journal officiel pointe du doigt 33 médicaments supplémentaires dangereux pour la conduite, l’Ordre des pharmaciens se lance dans une collaboration avec la Sécurité routière et la Direction générale de la santé. L’objectif est d’informer la population, des risques de l’association entre conduite et prise de médicaments.

La campagne d’information repose sur la mobilisation active de l’ensemble des pharmaciens qui recevront des kits, comprenant un film pédagogique, un dépliant et une fiche mémo destinée aux pharmaciens. De plus, une affiche comportant comme slogan « La sécurité sur la route commence sur votre table de nuit » sera également distribuée.

Cette campagne se donne donc pour mission de mieux faire connaître aux conducteurs les risques qu’ils encourent, mais également ceux qu’ils peuvent faire prendre à autrui, sous l’effet de certains médicaments. Et cela passe par le rappel des pictogrammes de signalisation présents sur les boîtes.

Ainsi, il existe 3 niveaux de dangerosité.

En cas de traitement médicamenteux, il est impératif de regarder si la boîte contient ce type de pictogrammes et de suivre les mesures conseillées.

Conduire ce n’est pas automatique, en particulier quand on vit dans un monde où le covoiturage est si développé. Le geste est simple, mais peut permettre de sauver des vies, dont la vôtre !

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Charline D., Pharmacienne


Sources :
Arrêté du 13 mars 2017 modifiant l’arrêté du 8 août 2008 pris pour l’application de l’article R. 5121-139 du code de santé publique et relatif à l’apposition d’un pictogramme sur le conditionnement extérieur de certains médicaments et produits. Légifrance. Le 13 mars 2017.
Etat des lieux de la consommation des benzodiazépines en France – rapport d’expertise. Ansm. Janvier 2012.

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