Depuis quelques jours, le scandale des œufs contaminés secoue l’Hexagone. Des milliers de poules pourraient être abattues car elles ont été traitées par un antiparasitaire interdit : le Fipronil. Les pauvres volatiles ont également contaminé leurs œufs qui se retrouvent dans la distribution alimentaire humaine. Mais quelle est cette molécule soudain mise sur le devant de la scène ? Quel risque courons-nous ?
Un insecticide bien connu
Le Fipronil est un insecticide autorisé depuis 1994. Il permet de lutter contre les parasites des animaux, comme les puces ou les poux, mais aussi contre les nuisibles s’attaquant aux cultures. Il entre ainsi dans la composition de nombreuses préparations destinées aux chiens et aux chats. Il n’est pas autorisé chez les animaux destinés à la consommation humaine en raison d’un potentiel risque encouru par l’Homme.
Ce n’est pas la première fois que le Fipronil fait parler de lui. Depuis plus de 10 ans, les apiculteurs l’accusent de décimer leurs colonies d’abeilles. Le Régent un insecticide à base de Fipronil destiné à enrober les graines de maïs et tournesol a été interdit par les autorités sanitaires en raison de cette toxicité sur les butineuses, malgré le lobbying intensif des laboratoires.
La toxicité du Fipronil sur les abeilles n’est pas vraiment surprenante, les abeilles étant… des insectes. Mais qu’en est-il des vertébrés à sang chaud que nous sommes ? Y a-t-il un risque à caresser son chat ou à consommer un œuf contaminé ?
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Une substance toxique
La toxicité du Fipronil ne se limite pas aux insectes. Les études expérimentales ont démontré une toxicité aiguë et chronique chez le rat avec des atteintes du système nerveux et de la thyroïde, et, notamment, un effet cancérigène.
Le Fipronil est également suspecté, comme de nombreux pesticides, d’être un perturbateur endocrinien.
Les doses reçues par l’Homme via l’environnement et l’alimentation s’avèrent très faibles et difficiles à évaluer, leur impact sur la santé est donc inconnu. Le Fipronil est, cependant, classé selon l’OMS en classe II « modérément dangereux ».
A savoir ! Pour évaluer la dose reçue par les propriétaires d’animaux domestiques traités par des pipettes d’insecticide, les industriels ont mis au point le « test de la caresse ». Le chat ou chien est caressé avec un gant un certain nombre de fois. La quantité de résidus transférée sur le gant est ensuite analysée. Elle serait très inférieure au seuil de toxicité pour l’homme.
Quant à nos œufs contaminés, produits aux Pays bas, ils ont été distribués en Allemagne et en France pour transformation.
Le ministre français de l’agriculture se veut rassurant : « La présence de traces de Fipronil ne constitue pas en soi un risque », a-t-il déclaré.
Mais des traces, partout, tous les jours ?
Lire aussi – Perturbateurs endocriniens : pourquoi ils font peur
Isabelle V., Journaliste scientifique
– Trace de fipronil dans des œufs, un scandale sanitaire ?… N’allons pas trop vite ! JIM. Le 08 août 2017.
– The Who recommended classification of pesticides by hazard. Who.int. – Consulté le 09 août 2017.
Comme vous le dites si bien ,qu’en est-il de l’accumulation des doses ingérées ?
Car Pour les propriétaires d’animaux de compagnie,chien,chat ce sont des années passées cote à cote ..
Bonjour Catherine,
Là est la question, à laquelle, pour l’instant, les chercheurs n’ont pas de réponse. Les études sur animaux sont réalisées à des doses bien supérieures à l’exposition humaine. Cependant, la toxicologie a été bouleversée ces dernières années avec la disparition annoncée de l’effet seuil (pas d’effets en dessous d’une certaine dose d’exposition). Si les effets des très petites doses en continu sur l’organisme ne sont pas connus avec certitude, ils sont fortement suspectés pour des substances comme les perturbateurs endocriniens (voir l’article). On suspecte des effets de bioaccumulation dans les tissus, et d’effet cocktail (synergie entre les différents toxiques environnementaux).
En ce qui concerne les animaux de compagnie, il est bien difficile de faire des recommandations. Le bon sens voudrait qu’on ne traite que les animaux qui en ont vraiment besoin (par exemple pas les chats d’appartement ou les petits chiens urbains sans contact avec des congénères, sauf exception). Il est préférable également de porter des gants lors des applications et d’éviter l’accès aux lits des enfants ou des femmes enceintes à nos chers compagnons.
L’équipe de Santé sur le Net vous souhaite une belle journée,
A bientôt.
Comme vous le dites si bien ,qu’en est-il de l’accumulation des doses ingérées ?
Car Pour les propriétaires d’animaux de compagnie,chien,chat ce sont des années passées cote à cote ..
Bonjour Catherine,
Là est la question, à laquelle, pour l’instant, les chercheurs n’ont pas de réponse. Les études sur animaux sont réalisées à des doses bien supérieures à l’exposition humaine. Cependant, la toxicologie a été bouleversée ces dernières années avec la disparition annoncée de l’effet seuil (pas d’effets en dessous d’une certaine dose d’exposition). Si les effets des très petites doses en continu sur l’organisme ne sont pas connus avec certitude, ils sont fortement suspectés pour des substances comme les perturbateurs endocriniens (voir l’article). On suspecte des effets de bioaccumulation dans les tissus, et d’effet cocktail (synergie entre les différents toxiques environnementaux).
En ce qui concerne les animaux de compagnie, il est bien difficile de faire des recommandations. Le bon sens voudrait qu’on ne traite que les animaux qui en ont vraiment besoin (par exemple pas les chats d’appartement ou les petits chiens urbains sans contact avec des congénères, sauf exception). Il est préférable également de porter des gants lors des applications et d’éviter l’accès aux lits des enfants ou des femmes enceintes à nos chers compagnons.
L’équipe de Santé sur le Net vous souhaite une belle journée,
A bientôt.
Je partage avec mes collegues de l’elevage
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