Un ordinateur capable de battre l’Homme aux échecs. Voilà la démonstration la plus connue des potentiels de l’intelligence artificielle. Quelles peuvent être les applications de cette nouvelle science informatique dans le domaine de la santé ? Santé Sur le Net s’est penché sur les applications médicales de l’informatique cognitive, notamment dans le domaine des maladies chroniques.
Intelligence artificielle et informatique cognitive
L’intelligence artificielle progresse de jour en jour et suscite de vifs intérêts de la part des firmes informatiques. Ainsi, la société IBM a récemment créé un environnement informatique, baptisé « Watson », entièrement consacré à l’informatique cognitive, tandis que Google rachète de nombreuses entreprises travaillant dans le domaine de l’intelligence artificielle. Mais en quoi consiste exactement l’informatique cognitive ?
Cette nouvelle discipline de l’informatique s’appuie sur des systèmes complexes de traitement de l’information pour acquérir, mettre en œuvre et transmettre des connaissances.
Le système « Watson » utilise ainsi des algorithmes inspirés de la linguistique, de l’anthropologie, de la psychologie, des neurosciences, de la philosophie ou de l’intelligence artificielle, pour analyser différentes questions. Il génère alors des hypothèses, collecte et met en relation différentes informations, évalue plusieurs réponses possibles et propose un nombre limité de réponses, classées par ordre de pertinence.
Pour développer son système, la société IBM propose des partenariats, notamment dans le domaine de la santé.
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« Watson » et la santé
Le système informatique « Watson » est susceptible de fournir des solutions personnalisées à différents acteurs dans les domaines de la médecine, mais aussi de la banque, du e-commerce, etc. En santé, des partenariats ont déjà été créés, par exemple avec le Centre anti-cancéreux de New-York. Dans ce contexte, « Watson » joue le rôle d’assistant à la décision. Il enregistre et traite les propos échangés au cours d’un entretien entre l’oncologue et le patient. Il fournit ensuite à l’oncologue plusieurs propositions avec les arguments inhérents à chaque solution. L’oncologue peut alors rédiger sa prescription.
Depuis sa conception, plus de 750 partenaires ont bénéficié des services de « Watson » et la société IBM a créé un fonds d’investissement pour aider au développement des sociétés de l’environnement « Watson ».
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Intelligence artificielle et maladies chroniques
Une autre application de « Watson » dans le monde de la santé concerne directement les maladies chroniques. Une collaboration entre la société IBM et l’institut polytechnique Rensselaer aux USA pourrait ainsi conduire à des avancées intéressantes dans le domaine de la prévention de ces maladies.
Le projet en cours de lancement repose sur la création d’un centre d’autonomisation par l’analyse, l’apprentissage et la sémantique. Baptisé HEALS (Center for Health Empowerment by Analytics, Learning and Semantics), ce centre vise deux principaux objectifs :
- Faire progresser la compréhension de la prévention des maladies chroniques par deux moyens :
- Des découvertes de maladies, guidées par les données recueillies ;
- L’analyse de facteurs pouvant aider à prédire la prédisposition à développer certaines maladies chroniques ;
- Proposer aux médecins des recommandations personnalisées en matière de santé et des conseils sur le mode vie à prodiguer aux patients.
A partir des données directement recueillies auprès de chaque patient, les équipes médicales pourraient précocement identifier les personnes à risque de développer telle ou telle maladie chronique et ainsi mettre en place une stratégie de prévention adaptée, avant même que la maladie ne se déclare.
Par ailleurs, ce projet évaluera sur cinq ans les capacités de l’informatique cognitive pour aider les personnes à comprendre et à améliorer leur propre état de santé.
En France, près de 15 millions de personnes vivent avec une maladie chronique. Cette nouvelle approche informatique pourrait révolutionner les systèmes de santé, tout en améliorant la qualité de vie et en favorisant l’autonomie des patients.
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Estelle B., Docteur en Pharmacie