Les pharmaciens au plus près des patients pendant le confinement

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Rédigé par Estelle B. et publié le 11 mai 2020

Avec les médecins généralistes et les infirmiers, les pharmaciens d’officine sont en première ligne pour répondre aux problèmes de santé des Français depuis le début de l’épidémie de COVID-19. Deux pharmaciens d’officine ont accepté de répondre aux questions de Santé Sur le Net à propos de leur vécu quotidien pendant cette période inédite de confinement.

Pharmacienne qui porte un masque dans une pharmacie

Première priorité, appliquer les mesures barrières

Depuis le début de l’épidémie de COVID-19 et tout au long du confinement, les pharmaciens d’officine ont poursuivi leurs missions de professionnels de santé auprès des Français. Leur première priorité a été de mettre en place des mesures de protection des pharmaciens et des préparateurs, mais aussi des patients : « Notre exercice quotidien a été entièrement bouleversé, avec un stress particulier pour les équipes. Nous portons tous une blouse et un masque chirurgical, souvent des masques de récupération au départ. Les blouses sont changées et lavées quotidiennement, et les masques changés deux fois par jour, ou plus si nécessaire. Des visières sont à disposition et des protections en plexiglass ont été mises en place devant les comptoirs ».

Du côté des patients, des règles spécifiques ont été instaurées : « Seulement deux ou trois patients sont acceptés en même temps dans les pharmacies, en fonction de leur surface. Du gel hydroalcoolique est à disposition à l’entrée de la pharmacie. Les patients ne peuvent se servir eux-mêmes dans les rayons et ils doivent respecter les règles de distanciation sociale dans l’officine, avec une matérialisation au sol devant les comptoirs ».

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Une procédure spécifique pour les patients ayant des symptômes

Pour les ordonnances, les procédures mises en place visent à minimiser les contacts : « Le patient glisse lui-même son ordonnance dans une pochette plastique transparente et insère sa carte vitale dans le lecteur. Après chaque patient, pharmaciens et préparateurs se lavent soigneusement les mains et désinfectent toutes les surfaces potentiellement souillées. Des gestes qui sont également conseillés aux patients. Nous leur indiquons de bien se laver les mains en rentrant chez eux, de laisser le sac de médicaments dans un coin sans le toucher pendant 24 heures et de jeter tous les emballages inutiles ».

A l’officine, peuvent également se présenter des patients ayant des symptômes évocateurs du COVID-19 : « Toute personne ayant de la toux, de la fièvre ou un rhume doit sonner au niveau de la trappe de garde et rester à l’extérieur de l’officine. Un pharmacien ou un préparateur, équipé d’un masque FPP2, de gants et d’une visière en plastique va servir le patient à l’extérieur. Par ailleurs, un système de livraison à domicile a été mis en place pour les patients à risque (patients immunodéprimés, patients atteints de maladies chroniques, personnes âgées) pour leur éviter de se déplacer à la pharmacie ».

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De l’anxiété voire de la détresse dans certaines familles

Les pharmaciens et les préparateurs jouent un rôle crucial dans l’information sur les gestes barrières : « Nous donnons beaucoup de conseils sur les règles à respecter, sur le bon usage du gel hydroalcoolique, sur le port du masque, … pour que chacun contribue au mieux à limiter la propagation du virus. Mais nous sommes également là pour rassurer certains patients parfois très anxieux par rapport à la situation épidémique ».

La communication est également un rôle crucial du pharmacien, pendant et en dehors de l’épidémie : « Nous avons informé nos patients de la disponibilité du gel hydroalcoolique, des systèmes de livraison mis en place, des règles à respecter, mais aussi des recommandations et informations dont nous disposions au fur et à mesure. En échangeant avec les patients, nous nous sommes aperçus d’une augmentation des troubles anxieux et dépressifs, en particulier chez les sujets fragiles. Nous sommes également particulièrement vigilants par rapport aux situations familiales compliquées. Certaines familles ressentent une véritable détresse morale, suite au décès d’un parent âgé résidant en EHPAD ».

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Interviews de deux pharmaciennes d’officine réalisées durant la semaine du 4 au 9 mai 2020.

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