De nombreux équipements de notre quotidien fonctionnent grâce à des piles boutons. Très utiles, ces petites piles représentent un danger potentiellement mortel pour les jeunes enfants, qui sont susceptibles de les ingérer. L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) en appelle à la vigilance des parents et rappelle quelques conseils nécessaires de prudence.
Une multitude de piles boutons à la maison
Une pile bouton, encore appelée pile de montre, est une petite pile électrique, le plus souvent de forme cylindrique. Ses dimensions (diamètre entre 5 et 20 mm ; hauteur de 1 à 6 mm) sont similaires à celle d’un bouton, d’où son nom.
À savoir ! Les piles boutons ne doivent pas être confondues avec les piles au lithium, dont les dimensions sont légèrement plus importantes.
Actuellement, les piles boutons sont utilisées comme source d’énergie dans une multitude de petits appareils électroniques portables, notamment :
- Les montres ;
- Les calculatrices ;
- Les appareils auditifs ;
- Les télécommandes ;
- Des clés de voiture ;
- Certains jouets électroniques, comme les toupies à mains (handspinners lumineux).
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Les piles boutons : un réel danger pour les enfants
Les piles boutons sont ainsi largement répandues dans notre environnement quotidien et les enfants peuvent y avoir facilement accès. Malheureusement, ces piles constituent un danger important pour les jeunes enfants, qui peuvent les ingérer avec des conséquences parfois gravissimes :
- Très rapidement, une obstruction des voies respiratoires, à l’origine d’une asphyxie de l’enfant ;
- Quelques heures après l’ingestion, la libération dans l’œsophage de substances toxiques pouvant entraîner des lésions graves voire mortelles.
En France, plus de 1 200 visites aux urgences résultent ainsi chaque année de l’ingestion d’une pile bouton. Sur les deux dernières années, les centres antipoison ont recensé plusieurs cas d’intoxication par ingestion de pile bouton, dont un cas grave. Les enfants les plus exposés sont ceux âgés de 0 à 5 ans et dans 90 % des cas, la pile bouton a été ingérée par l’enfant. Mais des accidents peuvent encore survenir après cet âge.
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Dans les jouets … mais pas seulement
Face à cette situation, l’ANSES rappelle les principaux conseils de prudence pour assurer la sécurité des enfants :
- Vérifier la sécurité des jouets mais aussi des objets électroniques du quotidien. En particulier, s’assurer que le compartiment à piles est sécurisé pour les enfants (présence d’une vis ou nécessité d’accomplir deux manœuvres indépendantes pour l’ouverture).
- Ne jamais laisser des piles boutons à la portée d’un enfant.
- Appeler les services de secours ou un centre antipoison en cas d’ingestion d’une pile bouton, qu’elle soit supposée ou avérée.
Les jouets sont soumis en Europe à des exigences strictes, notamment sur la non-accessibilité des piles, qui est un critère imposé par la législation européenne. Le compartiment où se loge la pile bouton ne doit pas pouvoir être ouvert par un enfant, ni s’ouvrir ou se casser en cas de chute du jouet. En France, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) effectue les contrôles et les analyses des jouets mis sur le marché. Au cours des années 2016 et 2017, 107 jouets électriques ont ainsi été contrôlés. Pour 5 jouets dont 3 toupies à mains, la pile était accessible et les jouets ont été retirés du marché.
L’ANSES et la DGCCRF soulignent que certains jouets – en particulier des handspinners lumineux – importés massivement et à bas coût pourraient représenter un risque. Ces produits ont d’ailleurs fait l’objet d’une dizaine d’alertes au cours de l’année 2017.
Les parents doivent donc se montrer particulièrement vigilants vis-à-vis des jouets, mais aussi de tous les objets électroniques du quotidien contenant des piles boutons, qui eux ne sont pas soumis à la même réglementation. Pour que ces piles, très utiles, ne mettent pas en péril la santé des enfants !
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Estelle B. / Docteur en Pharmacie