A l’approche des fêtes de fin d’année, nombre de Français embellissent leurs habitations ou leurs pâtisseries au moyen de plantes décoratives comme le houx ou le gui. Si le rendu festif est incontestable, l’Anses rappelle que ces ornements n’en demeurent pas moins sans risque pour la santé en cas d’ingestion accidentelle.
Plantes décoratives : belles mais pas que…
A l’approche des fêtes de fin d’année, certaines plantes décoratives sont particulièrement mises à l’honneur. C’est le cas du houx, du gui et du poinsettia, qui peuvent orner l’intérieur ou l’extérieur des habitations ainsi que certaines spécialités pâtissières. C’est sans compter le risque que ces plantes représentent pour la santé en cas d’ingestion accidentelle. Dans un communiqué publié le 15 décembre dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) rappelle en effet que leur ingestion peut s’avérer toxique.
Star des gâteaux de fêtes et des couronnes d’ornements, le houx (Ilex aquifolium) est utilisé pour ses petites branches et ses feuilles dures et bordées de piquants. Bien que toxiques, les feuilles de houx sont rarement en cause dans les intoxications accidentelles. Ce sont plutôt les petites baies rouges que l’on trouve à la base des feuilles qui représentent un risque réel pour les enfants pouvant les confondre avec d’autres baies comestibles ou des bonbons. En général, si l’enfant met à la bouche ou ingère accidentellement une ou deux baies, l’ingestion ne provoque pratiquement pas de symptôme hormis des troubles digestifs mineurs comme des nausées, des vomissements ou douleurs abdominales. Les symptômes peuvent néanmoins se révéler plus importants si l’ingestion est plus conséquente avec une salivation importante, des vomissements et diarrhées persistantes, voire une somnolence ou des convulsions.
À savoir ! Chaque année, on dénombre 60 à 80 appels aux centres antipoison pour des enfants de moins de 15 ans ayant accidentellement mis à la bouche des baies de houx. Près de 40% des cas surviennent au moment des fêtes de fin d’année entre décembre et janvier.
Autre plante décorative de saison dont les branches sont prisées au moment des fêtes : le gui (Viscum album). Certes, en cas d’ingestion, ses baies blanches sont moins toxiques que ses feuilles. Mais si la majorité des enfants ne présente aucun symptôme ou des signes digestifs sans gravité (vomissements, diarrhée…), après ingestion d’un petit nombre de baies, les effets indésirables peuvent être beaucoup plus graves en cas de consommation plus importante. En effet, des troubles cardiaques (troubles du rythme cardiaque, baisse de la pression artérielle) ou des troubles neurologiques (somnolence) peuvent se manifester.
À savoir ! Une quarantaine d’appels par an sont passés aux centres antipoison concernant des enfants de moins de 15 ans ayant porté à la bouche des feuilles ou baies de gui (entre novembre et janvier pour les trois-quarts d’entre eux).
Quant au poinsettia (Euphorbia pulcherrima) surnommé “étoile de Noël”, la mise à la bouche d’une de ses feuilles rouges peut provoquer chez l’enfant des troubles digestifs sans aucun caractère de gravité.
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Des plantes décoratives également toxiques pour les animaux
Autre sujet de surveillance rappelé par l’Anses : les animaux domestiques pour qui les feuilles et baies de houx sont également toxiques en cas d’ingestion. S’ils ingèrent une quantité importante de baies de houx, des signes digestifs (diarrhée, vomissements) voire neurologiques (somnolence, coma) peuvent se manifester.
Les feuilles et baies de gui ne sont pas non plus dénuées de toxicité pour nos amies les bêtes. Elles peuvent même s’avérer mortelles si elles sont consommées par les animaux domestiques ou de pâturages (vaches, moutons, chevaux).
L’ingestion ou le seul fait de mâcher des feuilles ou des tiges de poinsettia peut enfin causer chez les animaux des troubles digestifs ainsi qu’une salivation excessive. La prudence est donc de mise !
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Quelques conseils pour bien réagir en cas d’ingestion accidentelle
L’ingestion de baies ou de feuilles par les enfants ou les animaux domestiques peut se révéler toxique et provoquer des symptômes plus ou moins graves selon les quantités mises en bouche. Si l’enfant a mis à la bouche des feuilles ou des baies de plantes décoratives, l’Anses prodigue quelques conseils pour adopter la bonne attitude :
- Lui nettoyer la bouche avec un linge mouillé
- Ne pas faire boire l’enfant
- Appeler au plus vite un centre antipoison.
À savoir ! Les centres antipoison sont des centres d’information sur les risques toxiques de tous les produits existants, qu’ils soient médicamenteux, industriels ou naturels. Ces centres ont un rôle d’information auprès des professionnels de santé et du grand public. Ils apportent par téléphone une aide au diagnostic, à la prise en charge et au traitement des intoxications. Des médecins assurent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 une assistance permanente téléphonique gratuite (hors coût de l’appel).
Si c’est l’animal de compagnie qui a ingéré ces plantes décoratives, c’est un centre antipoison vétérinaire qu’il faudra contacter. En France, on compte deux centres anti-poisons vétérinaires :
- Le Centre Antipoison Animal et Environnemental de l’Ouest (CAPAE-Ouest) : il répond gratuitement 24h/24 et 7j/7 à toute question relative aux risques des produits chimiques pour les animaux et l’environnement.
- Le Centre National d’Informations Toxicologiques Vétérinaires (CNITV) : il répond 24 heures/24 et 7 jours sur 7 à toute demande téléphonique ou écrite concernant les intoxications d’animaux domestiques et sauvages.
À savoir ! Les numéros de téléphone des centres antipoison vétérinaires sont disponibles en cliquant ici.
Dans tous les cas, lors d’une ingestion accidentelle de plantes décoratives, il conviendra de conserver l’étiquette ou une photographie de la plante pour en faciliter l’identification.
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Déborah L., Docteur en Pharmacie
– Les Centres anti-poisons vétérinaires en France. Ordre national des vétérinaires. Consulté le 21 décembre 2020.