Récemment élaboré par le magazine 60 millions de consommateurs, le Cosméto’Score analyse les ingrédients des produits cosmétiques en tenant compte des risques pour la santé et l’environnement. 86 produits cosmétiques ont ainsi été classés au moyen de ce nouvel outil de notation. Et les conclusions de cette étude révèlent la présence de nombreux composants estimés « toxiques » dans six familles de produits d’hygiène et de beauté.
Le Cosméto’Score : un nouveau système de notation des cosmétiques
Après le Nutri-Score estimant la qualité nutritionnelle des produits transformés, c’est au tour du Cosméto’Score de voir le jour. Récemment élaboré par le magazine 60 millions de consommateurs, ce nouvel outil de notation analyse les ingrédients composant les produits cosmétiques en tenant compte des risques encourus pour la santé et l’environnement.
Système de notation indépendant mis au point par l’Institut national de la consommation, le Cosméto’Score évalue les risques pour chacun des ingrédients figurant sur la liste INCI d’un produit cosmétique. Plusieurs facteurs sont pris en compte :
- Teneur de l’ingrédient dans la composition
- Mode d’utilisation du produit (rincé ou non par exemple)
- Fréquence d’utilisation du produit au quotidien
À savoir ! La liste INCI (nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques, en anglais) figure sur l’étiquetage de tous les produits cosmétiques. Elle informe le consommateur sur les ingrédients composant le produit.
Crèmes hydratantes, gels douche, dentifrices… Au total ce sont 86 produits qui ont été classés au moyen de ce nouvel outil de notation dont l’objectif est d’orienter les consommateurs vers des produits sûrs pour leur santé et neutres pour l’environnement.
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Cinq catégories et un code couleur pour classer les produits cosmétiques
Cette étude menée par 60 millions de consommateurs n’a pas tenu compte de l’efficacité des produits analysés mais uniquement de leur composition. Cinq catégories de produits ont ainsi été définies : de la catégorie A (sans réserve d’utilisation) à la catégorie E (utilisation fortement déconseillée).
Par ailleurs, force est de constater que l’impact sur la santé et l’environnement d’un ingrédient cosmétique ne dépend pas uniquement de sa nature mais également d’autres paramètres :
- Utilisation du produit
- Alternatives disponibles
- Concentration de l’ingrédient incriminé dans le produit
- Eventualité d’un effet cumulatif avec d’autres ingrédients en présence
De ce fait, 60 millions de consommateurs a eu recours à un code couleur allant du vert au rouge pour pouvoir classer les produits. Le Cosméto’Score a ainsi permis de « recaler » certains produits de marques revendiquant une identité naturelle à cause de la présence dans leurs compositions d’ingrédients suspects ou de substances potentiellement cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR). Beaucoup de dentifrices ont également posé problème à cause de leur composition en métaux lourds (zinc et étain). Les conclusions de cette étude révèlent ainsi la présence de nombreux composants estimés « toxiques » dans six familles de produits d’hygiène et de beauté.
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Une enquête à charge d’après les fabricants de produits cosmétiques
Cette étude n’a pas manqué de déclencher dès sa parution la réaction des fabricants de produits cosmétiques. Ces derniers contestent les accusations de 60 millions de consommateurs et se réclament de la réglementation cosmétique européenne considérée comme la plus stricte au monde.
Pour Patrick O’Quin, président de la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA), si débattre de la composition des produits cosmétiques peut en effet s’avérer utile, il n’est cependant pas nécessaire «d’inquiéter le consommateur avec des indicateurs anxiogènes ». La FEBEA qualifie ainsi « d’approximative » la méthodologie employée dans cette étude et dénonce un Cosmeto’Score qui «mélange les impacts sur la santé et sur l’environnement, met sur le même plan allergènes et substances potentiellement cancérigènes et confond les mauvais usages (aérosols inflammables…) avec les propriétés des ingrédients. »
Aux consommateurs de se forger leur propre opinion !
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Déborah L., Docteur en Pharmacie
– Un Cosméto’Score pour dire stop aux cosmétiques nocifs. 60 millions de consommateurs. Consulté le 1 septembre 2020.
– La FEBEA dénonce la méthodologie approximative de l’étude publiée par 60 millions de consommateurs et conteste ses accusations. FEBEA. Consulté le 1 septembre 2020.