Réduire le risque de cancer grâce à une activité physique légère ?
Et s’il était possible de réduire les risques d’apparition d’un cancer au moyen d’une activité physique légère ? C’est ce que suggère une récente étude britannique selon laquelle une marche quotidienne ou la simple position debout permettraient de diminuer l’incidence du cancer. On fait le point.

L’inactivité physique : un facteur de risque de cancer
Par « cancer », on entend un groupe de maladies caractérisées par la croissance et la propagation de cellules anormales au sein de l’organisme. Ces cellules tumorales apparaissent à la suite de dommages sur l’ADN causés à la fois par des facteurs internes et des facteurs environnementaux.
Selon l’Institut national du cancer, 40 % des cancers résultent de l’exposition à des facteurs de risque environnementaux tels que le tabagisme, la consommation d’alcool, le surpoids, une alimentation déséquilibrée ou encore l’inactivité physique. L’inactivité physique représente d’ailleurs un facteur de risque significatif de survenue de maladies cancéreuses. C’est ainsi que dans les pays industrialisés, on estime que près de la moitié des cas de cancer pourraient être évitée par de simples modifications du mode de vie.
Or, à l’heure actuelle, les recommandations en vigueur n’évoquent que les activités physiques modérées à intenses, l’impact des mouvements quotidiens plus légers étant encore méconnu.
Forts de ce constat, des chercheurs britanniques de la UK Biobank ont mis en place une étude prospective visant à analyser l’impact d’une activité quotidienne légère sur le risque de survenue d’un cancer.
Activité physique légère et moindre risque de cancer
Pour mener à bien leurs recherches, les scientifiques se sont appuyés sur les données de 85 394 participants ayant porté un capteur de mouvement au poignet pendant sept jours entre 2013 et 2015. Ces données brutes ont ensuite été converties en différentes formes d’activité physique grâce à des algorithmes d’apprentissage automatique validés. Parmi ces activités physiques, citons la sédentarité, une activité quotidienne légère, une activité modérée à intense, ainsi que le nombre de pas. Notons que pour analyser ces données, les scientifiques ont pris en compte un critère composite regroupant 13 types de tumeurs ayant été associées par le passé à de l’inactivité physique.
A savoir ! : Un critère composite est un critère qui prend en considération simultanément plusieurs événements cliniques.
Après un suivi des participants sur une période moyenne de 5,8 ans, les scientifiques ont pu observer les résultats suivants :
- Près de 3 % des participants ont développé l’un des cancers étudiés.
- Risque moindre de cancer significativement associé à un niveau plus élevé d’activité physique quotidienne.
- Réduction du risque de cancer de 7% en cas de remplacement d’une heure de sédentarité par une activité physique d’intensité légère.
- Réduction du risque de cancer de 14% en cas de remplacement d’une heure de sédentarité par une activité physique d’intensité modérée à intense.
- Effet protecteur significatif des activités physiques d’intensité légère et des activités physiques modérées à intenses contrairement au temps passé en position assise.
Quant au nombre de pas quotidiens, il était inversement associé au risque de développer un cancer. Ainsi, en comparaison à la référence de 5 000 pas, l’incidence du cancer diminuait :
- De 11 % pour 7 000 pas.
- De 16 % pour 9 000 pas.
- De 20 % à 13 000 pas.
Notons qu’après ajustement en fonction du nombre de pas, aucune relation significative n’a été observée avec l’intensité de la marche.
Des recherches à approfondir
Pour les scientifiques, différents mécanismes physiologiques pourraient expliquer ces corrélations entre l’activité physique et une moindre incidence de cancer. Il pourrait s’agir par exemple d’une baisse de l’inflammation chronique, d’une meilleure sensibilité à l’insuline, de modulations hormonales ou d’un renforcement du système immunitaire. Par ailleurs, il faut savoir qu’une activité physique régulière a un impact favorable sur les paramètres cardio-métaboliques tels que le pourcentage de graisse corporelle, la glycémie ou encore la pression artérielle.
Si les causes restent à éclaircir, ces résultats démontrent de façon claire qu’une activité physique quotidienne aide à réduire le risque de cancer, et cela même si elle est légère. De simples activités physiques comme la marche ou passer de la position assise à la position debout ainsi qu’une augmentation du nombre de pas quotidiens peuvent donc contribuer à un effet préventif.
Conscients que cette étude se heurte à certaines limites (mesure effectuée sur sept jours et au sein d’une cohorte saine et socio-économiquement favorisée), les auteurs conviennent que des études complémentaires et sur le long terme sont nécessaires pour confirmer ces conclusions. En attendant, il est conseillé de veiller à garder le mouvement au quotidien, à la fois pour son bien-être physique et mental !
– Amount and intensity of daily total physical activity, step count and risk of incident cancer in the UK Biobank. Pubmed.. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. Consulté le 25 septembre 2025.
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